ALTRAN : Chute du résultat opérationnel courant au 1er semestre

31/08/2009 - 08:18 - Option Finance

(AOF) - Altran a réalisé un résultat net courant de 8,9 millions d'euros au premier semestre contre 58,7 millions d'euros, un an plus tôt. Sur la base d'un chiffre d'affaires en retrait de 11,5%, hors effets de change et de périmètre, à 721,1 millions d'euros, le taux de marge opérationnelle courante a atteint 1,2% contre 7,1% au premier semestre 2008. Le spécialiste du conseil en innovation et en hautes technologies a expliqué que les charges opérationnelles ont été réduites de 59 millions d'euros, soit 7,6% de baisse. " Compte tenu, d'une part d'un résultat opérationnel non récurrent négatif de 17,5 millions d'euros lié pour l'essentiel à des coûts de restructurations et d'autre part d'une dépréciation exceptionnelle des écarts d'acquisition à hauteur de 12,1 millions d'euros, le résultat opérationnel après ces éléments s'élève à -20,7 millions d'euros ", a indiqué Altran dans son communiqué. Le résultat net du groupe est négatif de 30,2 millions d'euros alors qu'il était positif de 6,9 millions d'euros, un an auparavant. Concernant ses perspectives, Altran a souligné que dans " un environnement économique toujours difficile et incertain ", il " poursuit et accélère l'adaptation de son positionnement clients dans le cadre de son plan stratégique Action4 ". Avant d'ajouter qu'il " compte fermement améliorer son niveau de profitabilité ".

AOF - EN SAVOIR PLUS

Activité de la société

Créé en 1982, le groupe Altran est spécialisé dans le conseil en innovation technologique à forte valeur ajoutée. Son métier consiste à aider ses clients - de grands industriels et les principaux acteurs du secteur tertiaire - à améliorer leur compétitivité et leurs performances, en leur permettant notamment d'innover dans leurs produits ou leurs process. Les principaux marchés d'Altran sont l'automobile, les télécommunications, l'aéronautique / spatial et la banque / assurance. Plus de la moitié du chiffre d'affaires du groupe est réalisée à l'international. Altran a sélectionné 20 pays prioritaires.

Les points forts de la valeur

- Le groupe est engagé dans un programme destiné à réduire le poids des coûts indirects. A moyen terme, l'objectif est de les ramener à 20% du chiffre d'affaires, en ligne avec les standards de l'industrie. - Altran compte un actionnaire de référence : la société d'investissement Apax Partners. Le concert formé par les fondateurs du groupe, Alexis Kniazeff et Hubert Martigny, d'une part, et la société Altrafin Participations (Apax), d'autre part, détient 28,96 % du capital et 31,37 % des droits de vote d'Altran. Altrafin seul détient 19,21% du capital et 18,46% des droits de vote.

Les points faibles de la valeur

- Le groupe qui avait restauré ses marges au cours des trois derniers exercices est désormais confronté à une conjoncture défavorable. - Les analystes manquent de visibilité sur le succès du plan de départs volontaires qui porte que 500 personnes. - Altran pourrait ne plus respecter son covenant bancaire (clause restrictive attachée à un contrat de prêt et destinée à protéger le créancier) en 2009.

Comment suivre la valeur

- Dans une société de conseil, l'essentiel des charges d'exploitation réside dans les salaires des consultants. A ce titre, le taux d'utilisation des consultants de l'entreprise par rapport à celui du secteur est un indicateur important à suivre. Lorsqu'il diminue (c'est-à-dire que le nombre de consultants sans mission augmente), les charges de l'entreprise pèsent davantage sur la rentabilité. - Parallèlement, l'effectif est à surveiller. Ces éléments sont d'autant plus importants que la rentabilité de ces sociétés est plafonnée. En effet, toute augmentation de chiffre d'affaires requiert une augmentation de l'effectif.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Informatique - SSII

En France, le Syntec estime que le secteur devrait résister cette année en affichant une croissance nulle. Il considère également que les applications à la demande (" SaaS ", Software as a Service) devraient enregistrer une belle progression, même si les volumes sont encore limités. En Europe la situation est plus contrastée : le secteur devrait pâtir d'un léger recul en 2009 ; néanmoins certains marchés se porteront mieux que d'autres. Si l'Allemagne parvient à bien résister de même que la Grande-Bretagne, qui bénéficie du poids de l'infogérance (gestion des parcs informatiques des entreprises), l'activité devrait fortement reculer en Espagne. Sur le plan mondial, le cabinet Gartner prévoit que la demande de services informatiques devrait se replier de 1,7% en 2009, pour atteindre environ 800 milliards de dollars, du fait d'investissements moindres engagés par les entreprises. Ce recul reste toutefois limité grâce à l'infogérance qui procure des revenus récurrents. Néanmoins Gartner estime que certains clients devraient renégocier les contrats de façon à réduire les tarifs.