SOPRA vise une marge opérationnelle courante supérieure à 7%

31/08/2009 - 08:53 - Option Finance

(AOF) - Sopra a réalisé un résultat opérationnel courant de 26,5 millions d'euros au premier semestre contre 40,8 millions d'euros, un an plus tôt. Sur la base d'un chiffre d'affaires en recul de 4,3% en organique à 544,8 millions d'euros, le taux de marge opérationnel courant s'est élevé à 4,9% contre 7,4% au premier semestre 2008. Le résultat net a atteint 10,8%, à comparer avec 24,7 millions d'euros, 12 mois auparavant. Commentant les résultats du groupe, le P-DG Pierre Pasquier a souligné : " Cette performance est honorable dans une situation de crise économique sérieuse à laquelle s'ajoutent un effet calendaire défavorable et, en ce qui concerne Sopra Group, une base de comparaison particulièrement élevée due aux excellents résultats enregistrés en 2008 (croissance de 12,3% sur le premier semestre) ". En matières de perspectives, la SSII souligne que les conditions de marché demeurent difficiles malgré quelques signes positifs de redémarrage. Dans ce contexte, Sopra vise une marge opérationnelle courante supérieure à 7% en 2009. Elle table par ailleurs sur un repli organique du chiffre d'affaires situé entre 3% et 4%, malgré une " légère croissance organique pour ses activités en France ".

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Activité de la société

Groupe européen de Conseil, d'Intégration de Systèmes et d'Outsourcing applicatif, Sopra Group guide les entreprises dans leurs projets de transformation, depuis la définition des stratégies jusqu'à leur réalisation. Créée en 1968, Sopra est l'une des plus anciennes SSII françaises. L'activité se répartit entre l'Intégration de systèmes, les Progiciels, via notamment la filiale Axway, l'entité de logiciels d'intégration de Sopra, et le conseil. Sopra compte plus de 12 000 collaborateurs.

Les points forts de la valeur

- Sopra a la réputation d'un groupe bien géré, avec ses fondateurs, Pierre Pasquier et François Odin, toujours aux commandes. - Le risque client est faible, les 10 premiers clients ne représentant que 35 % du chiffre d'affaires. - Après avoir quitté le marché allemand, Sopra est désormais solidement implanté au Royaume-Uni et en Espagne. - Le groupe sait maintenir sa marge opérationelle, même en temps de crise.

Les points faibles de la valeur

- Sopra demeure l'une des SSII les plus exposées au cycle en raison d'une moindre exposition au marché de l'infogérance. - La SSII envisage une importante acquisition, qui pourrait nécessiter une augmentation de capital avec à la clé une dilution. - Le flottant du titre est limité.

Comment suivre la valeur

- Dans une société de services informatiques comme Sopra, l'essentiel des charges d'exploitation réside dans le temps des missions des consultants. Un taux d'activité insuffisant ne permet pas d'assurer une pleine activité des employés. La société doit alors opérer des mesures d'adaptation des effectifs. A l'inverse, en période de forte demande, les SSII peuvent se heurter à des difficultés de recrutement. - Le marché des services informatiques est fortement exposé à la conjoncture économique. Les clients placent le retour sur investissement au coeur de leurs préoccupations. Plus exigeants, ils demandent à leurs prestataires de justifier chaque centime engagé. - Affichant sa volonté de " rester maître de son destin " et de " dynamiser le développement en Europe ", Sopra a dévoilé en mai 2006 et revu à la hausse en septembre un nouveau plan stratégique à horizon 2010. La SSII prévoit d'atteindre 2 milliards d'euros de facturations en 2010, avec une rentabilité opérationnelle de 10%. - Les co-fondateurs et dirigeants actuels du groupe sont à un âge où une succession pourrait être envisagée.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Informatique - Editeurs de logiciels

Selon l'institut Gartner, les éditeurs de logiciels devraient afficher une activité quasi-stable (+0,3%) en 2009. Dans un contexte de crise économique, les applications visant à rationaliser les parcs informatiques ou à améliorer l'efficacité des relations clients, devraient se développer. De même, les logiciels SAAS ("software as a service"), facturés seulement s'ils sont utilisés, connaissent un franc succès. Ce nouveau modèle économique attire même des acteurs qui ne sont pas issus de l'informatique. Ainsi ATT, qui opère dans les télécoms, est entré sur ce marché avec son offre baptisée " Synaptic ", qu'il va développer. Gartner estime que le marché mondial des " SAAS " devrait atteindre cette année les 56,3 milliards de dollars de chiffre d'affaires, soit une croissance de 21,3% par rapport à 2008. En France, le marché des logiciels et services informatiques, qui avait progressé de 5,5% l'an passé, devrait stagner cette année, à 42 milliards d'euros. Les effectifs devraient également rester stables, à 370000 personnes.

Informatique - SSII

En France, le Syntec estime que le secteur devrait résister cette année en affichant une croissance nulle. Il considère également que les applications à la demande (" SaaS ", Software as a Service) devraient enregistrer une belle progression, même si les volumes sont encore limités. En Europe la situation est plus contrastée : le secteur devrait pâtir d'un léger recul en 2009 ; néanmoins certains marchés se porteront mieux que d'autres. Si l'Allemagne parvient à bien résister de même que la Grande-Bretagne, qui bénéficie du poids de l'infogérance (gestion des parcs informatiques des entreprises), l'activité devrait fortement reculer en Espagne. Sur le plan mondial, le cabinet Gartner prévoit que la demande de services informatiques devrait se replier de 1,7% en 2009, pour atteindre environ 800 milliards de dollars, du fait d'investissements moindres engagés par les entreprises. Ce recul reste toutefois limité grâce à l'infogérance qui procure des revenus récurrents. Néanmoins Gartner estime que certains clients devraient renégocier les contrats de façon à réduire les tarifs.