EIFFAGE : repli de 9,6% du résultat opérationnel courant semestriel

01/09/2009 - 09:30 - Option Finance

(AOF) - Eiffage accuse une baisse de 9,6% de son résultat opérationnel courant au premier semestre 2009 à 423 millions d'euros. Ce chiffre reflète le durcissement des conditions économiques rencontrées, particulièrement dans les travaux dont la marge recule de 2,7 %, à 2,3 %, a commenté le groupe de BTP et de concessions. Vinci a rappelé la saisonnalité et la dépendance de ses activités aux conditions climatiques, particulièrement cette année, où celles-ci ont été rigoureuses, confortant le caractère peu significatif des résultats du premier semestre. La contribution des Concessions s'est contracté à 318 millions d'euros, la marge d'Ebitda d'APRR se repliant à 67,7%. La maîtrise des charges d'exploitation et la reprise constatée du trafic véhicules légers depuis un trimestre laissent espérer au groupe une bonne tenue de cette marge sur l'ensemble de l'année. Le chiffre d'affaires du groupe affiche un retrait de 0,2 % sur la même période un an auparavant, à 6,5 milliards d'euros et de 6 % à périmètre comparable. Les effets du ralentissement généralisé de l'économie, déjà sensible à partir de l'été 2008, se sont accentués au premier semestre 2009. Le carnet de commandes a progressé en un an, à 10,3 milliards d'euros, soit toujours 11 mois d'activité. L'impact de la crise dans le secteur industriel et la persistance de conditions difficiles en Espagne et en Europe Centrale conduisent, "malgré la qualité du carnet de commandes, à revoir à la baisse la prévision du chiffre d'affaires pour l'année 2009 à 13,4 milliards d'euros, contre 13,7 milliards anticipés en février 2009, soit une légère croissance de 1,3 % sur l'année", a prévenu Eiffage. Cet ajustement anticipe un redressement de la tendance sur le deuxième semestre dans les Travaux Publics et les Concessions.

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Activité de la société

Eiffage se développe au travers de cinq métiers, la construction (Eiffage Construction), les concessions (Eiffage Concessions et APRR depuis décembre 2005), la route (Appia), l'installation électrique (Forclum), et la construction métallique (Eiffel). En décembre 2005, Eiffage a fait l'acquisition d'APPR lui permettant de devenir le numéro deux français et numéro trois européen des concessions autoroutières, en rééquilibrant son portefeuille d'opérations vers des activités à caractère récurrent.

Les points forts de la valeur

- La présence du groupe dans les concessions autoroutières ou dans l'électricité, qui offrent des revenus récurrents, lui permet d'être moins sensible aux aléas de la conjoncture économique. - Le groupe bénéficie des retombées en terme d'image de la construction du Viaduc de Millau. - La vente de sa filiale à 100 % Eiffage Parking a permis à Eiffage de limiter son ratio de dettes nettes sur fonds propres après acquisition d'APRR à moins de 50 %, permettant ainsi au groupe de poursuivre sa politique de croissance externe et de développement des PPP (partenariats publics privés). - Bon niveau d'activité de sa filiale APRR qui a annoncé un chiffre d'affaires du premier semestre 2007 en progression de 8,6% à 864,1 millions d'euros. - Eiffage ne devrait pas lancer d'offre pour acquérir les minoritaires d'APRR.

Les points faibles de la valeur

- Le groupe est peu présent à l'étranger. - Les métiers d'Eiffage présentent traditionnellement de faibles marges. - L'avenir du groupe est dépendant des suites judiciaires de l'OPA de Sacyr.

Comment suivre la valeur

- Une bonne part de l'activité d'Eiffage, à l'image du secteur de la construction et du bâtiment dans son ensemble, dépend de la conjoncture économique, du niveau des taux d'intérêt (coût du crédit) et du climat (plus ou moins propice aux lancements de chantiers). - Par ailleurs, les choix budgétaires des Etats en matière d'infrastructures jouent un rôle non négligeable dans l'évolution du carnet de commandes du groupe. - Le modèle économique des concessionnaires d'autoroutes (APRR) garantit des revenus récurrents.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Construction - BTP

Selon la Fédération française du bâtiment (FFB), la baisse d'activité pourrait s'élever à 6% cette année et provoquer la suppression de 25000 à 30000 emplois. Les trois grands groupes du marché français ne prévoient pas de recul très significatif de leur activité en 2009. Néanmoins la situation est plus difficile au niveau européen : sur les derniers mois, Moody's a abaissé les notes de solvabilité ou dégradé les perspectives de dix des onze valeurs de BTP qu'elle suit. En cause, le lourd endettement de certains, suite à une stratégie de croissance externe, alors que l'environnement se dégrade. De plus, même si leurs coûts énergétiques, représentant entre 25% et 30% de leurs dépenses totales d'exploitation, sont réduits grâce à la baisse du prix du pétrole, l'agence de notation prévoit que les groupes de construction vont pâtir d'une érosion de leur marge. Concernant les plans gouvernementaux mis en place pour soutenir le secteur, notamment aux Etats-Unis, ils ne devraient pas avoir d'impact positif avant fin 2009.