VINCI anticipe une baisse du chiffre d'affaires annuel

01/09/2009 - 09:49 - Option Finance

(AOF) - Vinci a réalisé au premier semestre 2009 un résultat consolidé part du groupe en repli de 5,8% à 690 millions d'euros. Le résultat opérationnel sur activité (ROPA) est ressorti à 1,358 milliard d'euros, en baisse de 7,1 % par rapport à 2008. Retraitée d'un produit non-récurrent comptabilisé en 2008, la baisse du ROPA est en ligne avec celle du chiffre d'affaires. Le chiffre d'affaires consolidé s'est justement établi à 15,2 milliards d'euros en contraction de 3,6% en raison de la baisse organique de l'activité de 5,6 % entièrement imputable aux activités de contracting. De leur côté, les concessions ont enregistré une légère progression grâce à la reprise du trafic des véhicules légers constatée depuis le deuxième trimestre. Après avoir enregistré une baisse du trafic en début d'année dans la continuité de la tendance de la fin de l'exercice précédent, les concessions autoroutières françaises ont enregistré un rebond au deuxième trimestre 2009, limité pour le moment aux véhicules légers. Ce rebond s'est confirmé durant l'été, a déclaré Vinci. Malgré la baisse des prises de commandes, le carnet de commandes à fin juin 2009 des pôles contracting (Vinci Construction, Eurovia et Vinci Energies) affiche une hausse de 6 % par rapport au 30 juin 2008 et de 4 % par rapport à fin décembre 2008 à 4 milliards d'euros. "Bénéficiant encore peu des plans de relance, il traduit à la fois la diversification des activités du groupe et son bon positionnement sur le marché des infrastructures et des équipements complexes, particulièrement à l'international", a expliqué le groupe. Sur ces bases, Vinci anticipe pour 2009 une légère augmentation des recettes de ses filiales autoroutières et une contraction de l'ordre de 6 à 7 % du chiffre d'affaires de ses activités de contracting, pour lesquels la priorité reste donnée à la protection des marges par rapport au maintien des volumes. Le Conseil d'administration a décidé de procéder au versement d'un acompte sur dividende au titre de l'exercice 2009 d'un montant de 0,52 euro par action. Cet acompte sera payé en numéraire le 17 décembre prochain (date de détachement du coupon : le 14 décembre).

AOF - EN SAVOIR PLUS

Performances et stratégie

Chiffre d'affaires

33 930 millions d'euros au 31.12.2008 (+9,9%)

Résultats

Résultat opérationnel sur activité : 3 378 millions d'euros (+8,3 %) Résultat net part du groupe : 1 591 millions (+9,4 %)

Prévisions

Le groupe anticipe une stabilisation des recettes de péage de ses filiales autoroutières. Par ailleurs il estime que la priorité donnée aux marges sur les volumes dans le "contracting" (regroupant les activités énergies, routes et construction) pourrait conduire à une légère baisse du chiffre d'affaires dans ces activités. L'impact de la crise devrait être limité grâce à un carnet de commandes à ses plus hauts niveaux historiques.

Stratégie

Vinci a construit son développement autour d'un modèle intégré de concessionnaire-constructeur. Dans un contexte très incertain, le groupe privilégie la croissance organique pour maîtriser son endettement. L'Europe reste sa cible géographique principale, même si l'entreprise cherche aussi à se développer au Moyen-Orient et en Amérique du Nord.

Evènements financiers

L'acquisition de 17% du capital dans le groupe d'autoroutes ASF, en 2002, a représenté une évolution majeure. En 2005, Vinci a été choisi par le gouvernement français pour acquérir la totalité d'ASF dans le cadre de la privatisation des sociétés d'autoroutes. En 2007 des acquisitions importantes ont été menées dans l'activité énergies, qui ont eu un impact positif sur l'année pleine en 2008. L'an passé, la principale acquisition a été celle de Taylor Woodrow Construction, qui a permis à Vinci Construction d'atteindre une taille critique au Royaume-Uni. L'autre opération majeure, menée par Eurovia, a consisté en la reprise de la division de travaux ferroviaires Vossloh Infrastructure Services, renommée depuis ETF-Eurovia Travaux Ferroviaires.

Forces et faiblesses de la société

Forces

- Pour 2008 le groupe a présenté des résultats en accord avec les attentes des analystes, contrairement à certains de ses concurrents (notamment Eiffage); - En dépit d'un contexte très tendu, Vinci propose un dividende de 1,62 euro par action en progression de 6,6%; - Vinci devrait bénéficier des plans de relance mis en place par les gouvernements, et qui devraient soutenir son activité; - La capacité de la société à finaliser le financement d'importants contrats en partenariat public-privé (PPP) dans le contexte de crise financière du second semestre 2008 confirme la robustesse de son modèle.

Faiblesses

- Malgré un retrait de son endettement net entre 2007 et 2008 (en baisse de 0,9 milliard d'euros), la structure financière est encore fragile avec un endettement financier net de 15,4 milliards d'euros pour des capitaux propres de 9 milliards d'euros; - Le groupe n'a pas échappé au ralentissement conjoncturel au quatrième trimestre : l'augmentation du chiffre d'affaires est inférieure à 10% pour l'ensemble de l'année 2008 alors qu'elle était de 13,2% sur les neuf premiers mois de l'année; - Vinci est encore très présent en France (62,6% de l'activité à fin 2008) ce qui limite le bénéfice qu'il peut tirer du développement dans les pays émergents : l'Europe centrale & orientale, combinée avec le Moyen-Orient, représente moins de 11% du chiffre d'affaires; - Le capital du groupe est très morcelé car, avec un peu plus de 4%, Financière Pinault en est l'un des principaux actionnaires. Vinci n'est donc pas à l'abri d'une OPA hostile.

La valeur et son secteur

Principales activités

- Construction (47% du chiffre d'affaires 2008) avec Vinci Construction - Routes (24%) avec Eurovia - Concessions (14%) avec Vinci Concession - Energies (14%) avec Vinci Energies - Divers (1%)

Le secteur

Au niveau européen Moody's a abaissé les notes de solvabilité ou dégradé les perspectives de dix des onze valeurs de BTP qu'elle suit. Cette action résulte du lourd endettement de certains acteurs, suite à une stratégie de croissance externe, alors que l'environnement se dégrade. De plus, l'agence de notation prévoit que les groupes de construction vont pâtir d'une érosion de leur marge. Concernant les plans gouvernementaux mis en place pour soutenir le secteur, notamment aux Etats-Unis, ils ne devraient pas avoir d'impact positif avant fin 2009.

La valeur dans son secteur

Leader mondial du BTP et des concessions.

Comment suivre la valeur

- L'activité construction du groupe est étroitement liée à la conjoncture économique et au niveau des taux d'intérêt. - La dynamique de l'activité concessions s'inscrit, elle, dans le long terme. En partie axés sur les infrastructures, les plans de relance économique lancés dans les différents pays où intervient Vinci devraient contribuer à stimuler l'activité à plus long terme. - Le groupe dispose d'un carnet de commandes élevé (23,5 milliards d'euros), dont une large part (70%) se traduira par un chiffre d'affaires cette année. Il est aussi en négociation sur plusieurs projets et serait sur le point de remporter une nouvelle tranche de la troisième ligne de métro du Caire, évaluée à 550 millions d'euros.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Construction - BTP

Selon la Fédération française du bâtiment (FFB), la baisse d'activité pourrait s'élever à 6% cette année et provoquer la suppression de 25000 à 30000 emplois. Les trois grands groupes du marché français ne prévoient pas de recul très significatif de leur activité en 2009. Néanmoins la situation est plus difficile au niveau européen : sur les derniers mois, Moody's a abaissé les notes de solvabilité ou dégradé les perspectives de dix des onze valeurs de BTP qu'elle suit. En cause, le lourd endettement de certains, suite à une stratégie de croissance externe, alors que l'environnement se dégrade. De plus, même si leurs coûts énergétiques, représentant entre 25% et 30% de leurs dépenses totales d'exploitation, sont réduits grâce à la baisse du prix du pétrole, l'agence de notation prévoit que les groupes de construction vont pâtir d'une érosion de leur marge. Concernant les plans gouvernementaux mis en place pour soutenir le secteur, notamment aux Etats-Unis, ils ne devraient pas avoir d'impact positif avant fin 2009.