VIVENDI : OPA amicale de 2 milliards d'euros sur le brésilien GVT

09/09/2009 - 08:15 - Option Finance

(AOF) - Vivendi a annoncé le lancement d'une OPA amicale d'environ 5,4 milliards de réals ou 2 milliards d'euros, sur le brésilien GVT. Le groupe français valorise sa cible 42 réals par action. Vivendi a conclu un accord avec le groupe Swarth et Global Village Telecom (Holland), les fondateurs et actionnaires de contrôle de GVT. Ces derniers se sont engagés à apporter à l'offre de Vivendi au minimum 20 % du capital de GVT, sur les 30 % environ qu'ils détiennent actuellement se sont également engagés à voter en faveur de la levée des dispositions anti-OPA qui figurent dans les statuts. Le lancement de l'offre publique d'achat de Vivendi est soumis à des conditions devant être remplies avant le 16 octobre 2009 : "due diligence" de confirmation par Vivendi, et autorisations des organes sociaux de Vivendi. Le lancement de l'offre est également soumis à l'obtention d'une recommandation de l'offre de Vivendi par le Conseil d'administration de GVT et au vote par l'Assemblée générale de GVT de la non-application des dispositions anti-OPA qui figurent dans les statuts de GVT, pour ce qui concerne l'offre de Vivendi ainsi qu'à l'approbation des autorités de régulation. Ces conditions devraient être remplies d'ici à la fin de l'année. A la suite de cet accord, les actionnaires de contrôle ont informé GVT que l'offre secondaire, annoncée le 19 août 2009, est annulée. "Vivendi, leader mondial de la communication et du divertissement, et GVT, l'opérateur de télécommunications et de haut débit brésilien qui connaît la plus forte croissance, vont conjuguer leurs forces pour que GVT continue sa croissance très rapide", a expliqué le groupe français dans un communiqué. "Cet accord avec GVT s'inscrit pleinement dans notre stratégie de développement dans des pays à forte croissance", a commenté Jean-Bernard Lévy, Président du Directoire de Vivendi.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Activité de la société

Vivendi est un acteur majeur du divertissement. Le groupe est présent dans les télécommunications à travers SFR, second opérateur de télécommunications mobiles en France, et Maroc Telecom, premier opérateur de télécommunications mobiles et fixes au Maroc. Par ailleurs, SFR a pris le contrôle de l'opérateur fixe Neuf Cegetel. Sa filiale Groupe Canal + est le numéro 1 français de la télévision à péage. Vivendi est également propriétaire d'Universal Music Group, numéro un mondial de l'industrie du disque. La présence du groupe dans les jeux vidéo est assurée par Vivendi Games, dont le rapprochement avec l'éditeur américain Activision donnera naissance au leader mondial. Enfin, Vivendi détient une participation de 20% dans NBC Universal, issu de la fusion de NBC et Vivendi Universal Entertainment.

Les points forts de la valeur

- Vivendi détient des actifs dont les perspectives de progressions des résultats sont prometteuses (Canal +, Vivendi Games, Maroc Telecom). - Vivendi est relativement à l'abri du ralentissement de la conjoncture économique, en raison de sa faible exposition aux secteurs les plus cycliques comme la publicité. L'essentiel de son activité est tiré d'abonnements. - Les rumeurs de rachat par le groupe Vodafone soutiennent le cours de l'action. La probabilité d'un rachat s'est cependant réduite en raison de la dégradation du marché du crédit. Par ailleurs, les pilules empoisonnées sont nombreuses.

Les points faibles de la valeur

- Certains investisseurs doutent de la pertinence tant stratégique qu'industrielle d'être présent à la fois dans les activités Télécom et Médias. Les dirigeants vont devoir convaincre les investisseurs que Vivendi est capable de se doter d'une stratégie de croissance pour les années à venir. - Universal Music Group doit faire face à un environnement dégradé dans le secteur du disque. Le métier est toutefois en train de trouver un nouveau modèle économique.

Comment suivre la valeur

- La communauté financière attend que la direction du groupe dissipe les incertitudes entourant la stratégie du groupe. - Notons que le titre bénéficie également d'un intérêt spéculatif, car comme Jean-René Fourtou l'a déclaré, le risque d'une OPA de Vodafone sur Vivendi n'est pas à négliger. - Par ailleurs, on suivra l'amélioration des performances opérationnelles des différents pôles du groupe (Groupe Canal +, Universal Music Group,...). - Dans le divertissement aux Etats-Unis, les accords avec General Electric stipulent que Vivendi peut demander la mise en bourse de NBC Universal et General Electric acheter la participation de Vivendi. Le prix planché a été fixé à 8,3 milliards de dollars.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Communication - Medias

Confrontés à un manque de visibilité pour les prochains mois, de nombreux acteurs, dont JCDecaux et NRJ, mettent en place des plans d'économies. TF1 a augmenté son objectif de réduction de coûts à 70 millions d'euros. Lagardère a appliqué un nouveau plan d'économies à ses activités presse et audiovisuel dans le monde, s'ajoutant à celui engagé il y a deux ans. La crise provoque également des changements beaucoup plus structurels : le modèle gratuit et reposant sur les recettes publicitaires, qui semblait fonctionner sur Internet, est désormais sérieusement remis en cause. Les intervenants s'accordent à penser que le financement de la production d'information ou de contenus de qualité exige d'autres ressources. Le quotidien anglais " The Financial Times " combine ainsi accès gratuit et modèle payant en proposant la lecture gratuite de 30 articles par mois et en faisant payer un abonnement au-delà. " Le Monde " et " Les Echos " pratiquent également ce type de politique. Quant au "Figaro ", il réfléchit à développer des contenus payants sur son site. D'autres proposent des services ou produits pour compléter leurs revenus. C'est le cas de " Femme actuelle " et de " Elle ".