SANOFI-AVENTIS renonce à un nouveau traitement contre la cancer

14/09/2009 - 08:39 - Option Finance

(AOF) - Sanofi-Aventis et le laboratoire américain Regeneron Pharmaceuticals ont annoncé vendredi l'abandon de leur traitement expérimental contre le cancer du pancréas, jugé inefficace. Les deux groupes ont en effet "interrompu l'essai de phase III VANILLA comparant l'aflibercept (VEGF Trap) plus gemcitabine à la gemcitabine plus placebo dans le traitement de première ligne du cancer du pancréas métastatique, sur la base de la recommandation du comité indépendant de contrôle des données (IDMC)", selon le communiqué. A l'issue d'une analyse d'efficacité intérimaire prévue dans le déroulement de l'étude, l'IDMC a déterminé que la combinaison de l'aflibercept à la gemcitabine ne permettrait pas de démontrer une amélioration statistiquement significative de la survie globale (critère de jugement principal de l'étude) par rapport au traitement par gemcitabine plus placebo. La nature et la fréquence des effets indésirables rapportés avec la combinaison incluant l'aflibercept étaient généralement comme anticipés. ` "Nous sommes bien sûr déçus par ce résultat, et nous poursuivons nos efforts pour apporter de nouveaux traitements efficaces pour ces patients", a déclaré le Dr Marc Cluzel, Senior Vice-Président, Recherche et Développement de sanofi-aventis. "Nous entendons mener à terme les essais cliniques de phase III actuellement en cours dans les cancers du colon et du rectum, du poumon non à petites cellules ainsi que dans le cancer de la prostate métastatique hormonorésistant".

AOF - EN SAVOIR PLUS

Activité de la société

Numéro quatre mondial de la pharmacie, derrière Pfizer, GlaxoSmithKline, et Novartis, Sanofi-Aventis est né du rapprochement du français Sanofi-Synthelabo et du franco-allemand Aventis en 2004. Fort de près de 100 000 collaborateurs dans le monde, le groupe réalise un chiffre d'affaires consolidé de 27 milliards d'euros. Il développe 7 axes thérapeutiques majeurs : cardiovasculaire, thrombose, cancer, diabète, système nerveux central, médecine interne et vaccins.

Les points forts de la valeur

- Le groupe possède 8 médicaments qui réalisent plus d'un milliard d'euros de chiffre d'affaires (blockbusters). - Le portefeuille de produits en développement est important. - Sanofi a gagné le procès Plavix aux Etats-Unis. La protection du brevet est maintenue aux Etats-Unis jusqu'en novembre 2011. - Le directeur général, Gérard Le Fur, dont le mandant courait en principe jusqu'en 2010 a été débarqué au profit de Chris Viehbacher, venu de GlaxoSmithKline, qui met en oeuvre une stratégie de "long terme". - Sanofi-Aventis a acquis le fabricant de génériques tchèque Zentiva. Le rachat de Zentiva devrait permettre à Sanofi-Aventis de se renforcer sur le marché des génériques et d'augmenter sa présence dans les pays émergents d'Europe de l'Est à fort potentiel de croissance.

Les points faibles de la valeur

- Comme les autres valeurs du secteur, Sanofi est affecté par le durcissement des politiques de santé qui pèse sur les ventes de médicaments comme en France ou en Allemagne. - Sanofi a abandonné complètement sa pilule anti-obésité Acomplia (rimonabant) en raison des effets secondaires psychiatriques du produit. L'enjeu financier autour de l'Acomplia était d'importance pour Sanofi-Aventis puisque le groupe attendait du rimonabant un chiffre d'affaires annuel pouvant aller jusqu'à 3 milliards d'euros.

Comment suivre la valeur

- D'une manière générale, les valeurs pharmaceutiques résistent en période de crise, et affichent à long terme des croissances soutenues (seulement 20% de la population mondiale a un accès normal aux médicaments, nombre de maladies ne sont pas encore traitées, et l'espérance de vie s'allonge rapidement). - En outre, les valeurs pharmaceutiques sont sensibles aux évolutions réglementaires et aux décisions des autorités sanitaires (comme la FDA aux Etats-Unis). Plus particulièrement, il faut être attentif au chiffre d'affaires généré par chacun de ses produits et à la durée de vie de leurs brevets, et suivre les résultats des études cliniques pour identifier les médicaments à fort potentiel. - Enfin, le titre présente un intérêt spéculatif, dans la mesure où le pacte d'actionnaires liant L'Oréal (10,5 % du capital) et Total (12,13 % du capital) est arrivé à échéance fin 2004. La cession des parts d'un de ces actionnaires de référence pourrait aussi provoquer un afflux de titres sur le marché.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Pharmacie - Santé

Avec l'expiration des brevets de médicaments vedettes comme le Lipitor de Pfizer ou l'Effexor de Wyeth, le secteur devrait subir la disparition de 100 milliards de dollars de chiffre d'affaires au niveau mondial d'ici à cinq ans. Pour faire face à ce phénomène, trois grosses opérations (de plus de 40 milliards de dollars chacune) ont été récemment annoncées : la première concerne l'acquisition par le suisse Roche de la totalité du capital de sa filiale Genentech, deuxième groupe américain des biotechnologies. La seconde est relative au rachat de Wyeth, fabricant de l'Advil, par l'américain Pfizer. Enfin la dernière porte sur l'absorption de Schering-Plough par Merck. Pour tous les acquéreurs l'objectif est de consolider leur portefeuille de médicaments. Ces rachats soulignent également l'intérêt croissant pour les biotechnologies et la diversification visée par les groupes dans ce domaine. D'autres opérations devraient voir le jour en considérant notamment la crainte des acteurs face à la réforme du système de santé prônée par le nouveau président américain Barack Obama.