MICHELIN redoute une hausse des prix du caoutchouc

15/09/2009 - 15:27 - Option Finance

(AOF) - Les prix du caoutchouc pourraient encore augmenter en raison d'une demande croissante de la Chine, selon le directeur général de Michelin qui s'exprimait en marge du Salon de l'automobile de Francfort, cité par Reuters. Michel Rollier a précisé qu'il n'avait pas de partenariat en vue actuellement mais qu'il examinerait toute opportunité éventuelle.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Performances et stratégie

Performances

- Chiffre d'affaires : au 31.12.2008 : 16,408 millions d'euros (-2,7%) - au 31.03.2009 : 3,512 millions d'euros (-14%). - Résultats : au 31.12.2008 : marge opérationnelle passe de 9,8% à 5,6% ; résultat net du groupe : 357 millions d'euros (-54%) - Prévisions : la diminution significative des investissements pour 2009 pourrait différer l'atteinte des objectifs du plan " Horizon 2010 ". Grâce à l'effet conjugué des hausses de prix opérées en 2008, et de la baisse des prix des matières premières (notamment, le caoutchouc naturel et les produits dérivés du pétrole) le groupe est en bonne voie pour atteindre son objectif de génération de cash flow libre positif en 2009. Michelin estime néanmoins que le marchés mondiaux du pneumatique ne devraient se redresser que très progressivement.

Stratégie

Michelin a adopté en 2006 le plan de compétitivité "Horizon 2010 ", avec trois objectifs : le renforcement de sa compétitivité par l'amélioration de sa productivité et la baisse des coûts; l'accélération de son expansion sur les marchés de forte croissance; l'accentuation de la différenciation de ses produits et services par l'innovation. Il visait avant la crise pour 2010 une croissance annuelle en volume d'au moins 3,5 %; une marge opérationnelle d'au moins 10 %; des stocks ramenés à 16 % des ventes nettes; une rentabilité des capitaux employés d'au moins 10 %; un cash flow libre significativement positif et récurrent. Le groupe a prévu pour cette année une baisse sensible des dépenses d'investissement qui atteindront 700 millions d'euros (contre 1,2 milliard l'an passé). Il rationnalise également ses sites de production : il a récemment annoncé la fermeture d'un site aux Etats-Unis, prévue pour octobre 2009.

Evènements financiers

l n'y a eu ni acquisition ni cession significative en 2008. Le lancement en avril d'un emprunt obligataire de 750 millions d'euros, d'une maturité de 5 ans et offrant un coupon de 8,625% a été un succès.

Forces et faiblesses de la société

Forces

- Le groupe bénéficie d'une marque très forte ; - Il dispose d'une bonne capacité de recherche et d'innovation, qui lui confère un avantage stratégique indéniable ; - Les trois-quarts de son activité sont réalisés sur le marché des pneus de remplacement, qui est moins cyclique que celui de la première monte ; - La forte position concurrentielle du groupe lui permet de relever ses prix pour limiter le recul de ses marges : les prix ont ainsi progressé de 11% sur le premier trimestre 2009.

Faiblesses

- En 2008, le groupe a pâti d'une hausse record (de 968 millions d'euros) de ses coûts externes, dont 804 millions d'euros pour les seules matières premières. Cela a fortement pesé sur ses performances opérationnelles ; - L'évolution des parités monétaires, et principalement l'appréciation de l'euro par rapport au dollar américain, à la livre sterling et au dollar canadien, a eu un impact négatif de 647 millions d'euros sur les ventes nettes en 2008 ; - Le recul de l'activité a été amplifié durant le premier trimestre 2009 sous l'effet d'un retrait de la demande en pneumatiques sur l'ensemble de ses marchés, à l'exception de la Chine ; - Michelin va distribuer un dividende en baisse de 37 % (à 1 euro par action) ; - La structure bilantielle du groupe s'est significativement dégradée entre 2007 et 2008 avec un taux d'endettement net qui a augmenté de 70 % à 84 %, notamment du fait du financement du cash-flow libre négatif pour 359 millions d'euros. L'endettement va être renforcé par la récente émission obligataire.

La valeur et son secteur

Principales activités

- Pneumatiques - Tourisme & navigation (cartes, guides et produits numériques) - Accessoires (casques, enjoliveurs) - La répartition du chiffre d'affaires est la suivante : tourisme, camionnette & distribution associée : 53 % du CA ; poids lourds : 33 % ; activités de spécialités (avions, génie civil, cartes, guides, produits associés) : 14 %

Le secteur

Le marché du remplacement est en repli sur tous les continents en raison de la baisse du kilométrage moyen des automobilistes. Des signes de stabilisation sont néanmoins visibles en Amérique du Nord. Le marché de remplacement dans l'activité des poids lourds est particulièrement en berne : il subit le recul du fret lié au ralentissement économique mondial et au retrait du commerce international. Il est également affecté par la politique de déstockage menée par la distribution et par les moindres commandes des flottes.

La valeur dans son secteur

Leader mondial des pneumatiques avec 17,1 % du marché mondial en valeur.

Comment suivre la valeur

En tant qu'équipementier automobile, les performances du groupe sont étroitement liées à celles du marché automobile mondial (du fait de sa diversification géographique) qui impacte son activité de première monte. L'activité de remplacement est sensible aux évolutions de l'économie, en particulier au taux de chômage et à l'évolution du PIB. L'évolution du cours des matières premières est également à surveiller de près : le caoutchouc naturel représente près du tiers de ses achats de matières premières en valeur et les noirs de carbone et les matières premières entrant dans la fabrication du caoutchouc synthétique (dérivées du pétrole) en représentent 40%.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Automobile - Equipementiers

Ces dernières années, les constructeurs ont transféré une part de plus en plus importante de leur activité vers les équipementiers. Les fournisseurs de l'automobile réalisent aujourd'hui les trois quarts du prix de revient de fabrication d'un véhicule en France. D'ailleurs le plan récemment adopté par l'Etat français souligne que l'essentiel de la valeur ajoutée d'une automobile est réalisé dans la filière de sous-traitance. Les équipementiers ont dû financer la recherche et le développement, tout en affrontant une pression accrue sur les prix de la part des constructeurs, ce qui a pénalisé leurs marges.