(AOF) - Les titres Gaz de France et Suez reculent respectivement de 1,96% à 31,96 euros et 0,69% à 36 euros, suite à une décision du Conseil constitutionnel selon laquelle la privatisation de Gaz de France ne pourra intervenir avant le 1er juillet 2007. C'est en effet à cette date seulement que le groupe gazier, perdant l'exclusivité de la fourniture des ménages, cessera d'être un service public national. Le projet devra donc passer l'épreuve des élections présidentielles du mois de mai. La fusion paraît fortement compromise. Le rapprochement avait déjà pris du plomb dans l'aile le 22 novembre lorsque la justice avait décidé de reporter le conseil d'administration de GDF destiné à fixer les modalités définitives du mariage avec Suez. La justice avait ainsi validé la demande du comité d'entreprise européen, c'est-à-dire des syndicats, qui soulignaient le manque d'information du personnel sur le projet de fusion. Jean-François Cirelli, PDG de Gaz de France, espérait alors boucler l'affaire au mois de février 2007. Le Conseil constitutionnel en a décidé autrement hier soir, en reportant la privatisation de Gaz de France, nécessaire à sa fusion avec Suez, au 1er juillet, c'est-à-dire après les élections présidentielles. Or d'ici là, les projets d'ampleur telle qu'une privatisation, a fortiori celle délicate d'un ex "service public", risquent d'être gelés ou sujet à forte polémique entre la gauche et la droite afin de peser sur le résultat du scrutin. En Bourse, depuis l'annonce du projet en février dernier, les investisseurs avaient intégré dans les cours les synergies attendues du nouveau groupe fusionné. Les titres Suez et Gaz de France ont valu jusqu'à 37,20 euros le 20 novembre pour le premier, et 33,92 euros le 21 novembre pour le second. Le 24 février, veille de l'annonce du projet de fusion, ils cotaient respectivement 33,89 euros et 29,80 euros. Après la décision de justice du 22 novembre, Deutsche Bank avait confirmé son conseil d'Achat des titres Suez, qu'il valorise en "stand alone" (société seule, et non fusionnée) à 42 euros. En revanche, il avait abaissé sa recommandation sur Gaz de France à Conserver compte tenu d'une valorisation, seul, de seulement 33 euros.