BNP quitte les paradis fiscaux de la "liste grise"

28/09/2009 - 16:34 - Option Finance

(AOF) - Loin des verts paradis des amours enfantines évoqués par Charles Baudelaire, BNP Paribas s'apprête à déserter les gris paradis fiscaux selon les déclarations de Baudouin Prot. "BNP Paribas n'aura plus d'activité dans les paradis fiscaux qui resteront sur la liste grise", a déclaré le directeur général de la banque française au micro d'Europe 1. Au total, une "demi-douzaine" de filiales du groupe bancaire devraient fermer, notamment au Panama, a-t-il précisé. Le groupe bancaire se désengagera également des Bahamas, a déclaré une porte-parole citée par l'AFP. Celle-ci a précisé que le Panama et les Bahamas sont les deux seuls pays où la banque française possède des implantations. Au total, BNP Paribas détient deux succursales et six filiales dans ces régions. La décision du groupe bancaire de quitter ces régions fait suite au sommet du G20 à Pittsburgh, durant lequel les dirigeants se sont élevés contre les paradis fiscaux. Plusieurs pays ont demandé à sortir de la liste "grise" de l'OCDE, et certains, comme la Suisse et Monaco, y sont parvenus. Sur cette liste figurent les Etats ou territoires qui se sont engagés à respecter les standards internationaux, mais ont signé moins de 12 accords conformes à ces standards.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Activité de la société

Présent dans plus de 85 pays, BNP Paribas compte 161 000 collaborateurs, dont 126 000 en Europe. Le groupe exerce son activité dans trois grands domaines : la banque de détail qui représente 50% de l'activité du groupe, la banque de financement et d'investissement (28%) et enfin la gestion d'actifs (18%), la banque privée et les assurances. En juillet 2006, BNP Paribas a pris le contrôle de la sixième banque italienne, Banca Nazionale del Lavoro (BNL), dans le cadre d'une offre amicale de près de 9 milliards d'euros. BNP Paribas compte sur un total de 480 millions d'euros de synergies. La banque a racheté Dexia banque privée France afin d'asseoir sa position de leader. Elle poursuit par ailleurs sa politique de développement dans les pays émergents avec la signature de plusieurs accords.

Les points forts de la valeur

- BNP Paribas présente une allocation de fonds propres relativement équilibrée et diversifiée. - Les pôles de banque de financement et d'investissement et la gestion d'actifs, qui représentent - BNL compris - 41 % de l'activité, restent à une place satisfaisante dans les revenus du groupe : leur croissance organique est plus rapide que celle de la banque de détail. - Les services financiers et la banque de détail à l'international, en particulier en Asie, un marché plus épargné par la crise actuelle des liquidités, sont devenus le principal moteur de croissance des revenus du groupe et le deuxième contributeur au résultat derrière la Banque de Financement et d'Investissement. - BNP Paribas est le leader européen du crédit à la consommation, une activité très rentable. - Le groupe maîtrise bien ses coûts.

Les points faibles de la valeur

- La valeur peut souffrir de la dégradation de l'économie française qui augmente le risque de défaut de crédit de la part des entreprises à qui la banque prête de l'argent. Le groupe ne réalise toutefois plus que 20 % de ses bénéfices dans la banque de détail en France. - Le ralentissement économique aux Etats-Unis devrait conduire à des volumes plus faibles, des marges moins élevées et des risques plus importants. La logique d'un maintien aux Etats-Unis reste cependant intacte. - La sensibilité aux marchés de capitaux via la banque de financement et d'investissement ainsi que l'accumulation d'actifs présente un risque pour le groupe. - La banque pourrait pâtir de l'utilisation de l'excédent de capital, essentiellement via des acquisitions.

Comment suivre la valeur

- BNP Paribas est une valeur financière. Elle est donc sensible à l'évolution des taux d'intérêts. Les décisions de la Réserve Fédérale américaine et de la Banque Centrale Européenne dans ce domaine sont à observer avec attention. Le titre est également sensible à l'évolution des Bourses mondiales, qui influe sur la branche banque privée et la gestion d'actifs, ainsi que sur celle de la division banque de financement et d'investissement du groupe, mais également sur les investissements en actions qu'il réalise. Au titre de son activité de banque de détail, BNP Paribas est sensible à la fois au niveau d'épargne et au niveau de consommation des ménages. Le niveau de ses provisions pour créances douteuses ou risque bancaire est aussi fortement surveillé par les investisseurs. Enfin, en raison de la crise actuelle du crédit, le titre est plus sensible aux variations des grandes valeurs financières. - Depuis 2006, la priorité va à l'intégration de la banque italienne BNL. La politique d'acquisition sera donc " plus ciblée".

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Finance - Banques

Les grandes banques américaines ont enregistré des performances bien meilleures qu'attendues sur le premier trimestre. Citigroup a affiché un bénéfice de 1,6 milliard de dollars. Même constat pour Wells Fargo (3 milliards de dollars), Goldman Sachs (1,8 milliard) ou JPMorgan Chase (2,14 milliards). Plusieurs éléments ont contribué à redresser leur situation. A l'aide massive des pouvoirs publics américains s'est ajoutée la baisse des taux menée par la Réserve fédérale, qui a permis aux banques de reconstituer leurs marges. De plus, les établissements ont mené des plans de réductions de leurs coûts, à travers des baisses d'effectifs. Ainsi, 260000 postes du secteur financier ont été supprimés en un an. Les analystes restent néanmoins prudents pour l'avenir, compte tenu de l'ampleur de la crise économique. Côté français, les résultats des grandes banques ont été décevants sur le premier trimestre 2009, à l'exception de ceux de BNP Paribas. Au Crédit Agricole, des dépréciations de 570 millions d'euros et une forte hausse du coût du risque, ont provoqué une chute de 77% du bénéfice à 202 millions d'euros. La Société Générale a enregistré des pertes de 278 millions d'euros tandis que la filiale des Caisses d'Épargne et des Banques Populaires, Natixis, a affiché des pertes de 1,83 milliard d'euros sur la période.