SOITEC : clôture du plan de gestion des emplois

30/09/2009 - 08:47 - Option Finance

(AOF) - Soitec a annoncé avoir clos son plan de gestion des emplois fin août conformément à ses objectifs : "une mise en oeuvre très rapide pour ajuster la structure d'emplois aux besoins identifiés à court et moyen terme, aucun licenciement sec et la préservation de compétences sur le bassin grenoblois en prévision de la sortie de crise". Deux mesures ont été ainsi proposées aux salariés : une convention de mise à disposition de personnels au sein du pôle de compétitivité Minalogic et un dispositif incitatif de départs volontaires. Concernant le premier, une vingtaine de salariés de Soitec seront en poste dans leur structure d'accueil à Grenoble, début octobre. Quant au second, plus de 70 salariés ont choisi d'être accompagnés par Soitec pour réaliser un nouveau projet professionnel ou personnel.

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Activité de la société

Soitec est le leader mondial dans la fourniture de matériaux avancés pour l'industrie microélectronique de pointe, et en particulier des nanotechnologies. Basé à Bernin, France, Soitec produit une gamme étendue de matériaux avancés, dont notamment le SOI (Silicon On Insulator - Silicium sur Isolant) et le sSOI (strained Silicon On Insulator - Silicium contraint sur Isolant ), basée sur sa technologie Smart Cut dont il possède les droits exclusifs jusqu'à 2013, aujourd'hui le standard de l'industrie.

Les points forts de la valeur

- La technologie SOI développée par Soitec présente un avantage concurrentiel considérable reconnu par tous les grands acteurs du secteur. A travers SmartCut, Soitec a réussi en quelques années à imposer son standard de fabrication. Smart Cut représente 95% du marché du SOI. - Les matériaux SOI apparaissent de plus en plus incontournables dans l'industrie des semi-conducteurs. Leur utilisation croissante dans les produits grand public est en voie de se réaliser grâce à la capacité industrielle de Soitec de les fabriquer en très grande série à des coûts compétitifs. -En conjuguant la production industrielle de SOI et son process de fabrication, le groupe peut profiter de la croissance touchant l'ensemble de son marché.

Les points faibles de la valeur

-La concentration des clients de Soitec lui nuit: environ 70% du chiffre d'affaires est réalisé avec AMD et IBM. De plus, la visibilité sur leur activité avec Soitec est faible. - Le groupe est fortement dépendant du dollar (la quasi-totalité des ventes est facturée dans la monnaie américaine). - La croissance du marché du SOI pourrait s'accompagner de fortes baisses de prix.

Comment suivre la valeur

- Soitec est une valeur de croissance. Par ailleurs, en tant qu'équipementier pour l'industrie des semi-conducteurs, Soitec est dépendant du niveau des commandes passées par les fabricants de puces, lequel est bien évidemment lié à l'évolution des principaux débouchés du secteur (informatique, téléphonie mobile, électronique grand public, électronique embarquée, ou encore la domotique). Ainsi, le secteur des semi-conducteurs dans son ensemble est fortement cyclique, c'est-à-dire qu'il varie en fonction de la conjoncture et, plus particulièrement, en fonction du marché des équipements électriques et électroniques. - La variation du titre Soitec s'inspire beaucoup de l'actualité du fabricant de processeurs californien AMD et d'IBM, qui sont ses principaux clients. - Intel n'a toujours pas clairement défini sa position concernant les matériaux SOI. Un pas vers le SOI aurait des retombées considérables pour Soitec.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Electronique

Certains experts estiment que le marché de l'électronique mondial devrait particulièrement souffrir en 2009. Le chiffre d'affaires de cette industrie, qui s'élevait environ à 1140 milliards d'euros en 2008, devrait chuter de près de 7% cette année. Toutefois le secteur devrait se redresser dès 2010 (avec une hausse de 1,6%). Les perspectives sont bien meilleures pour le secteur de l'électronique grand public mondial. GfK anticipe une croissance de 4% de ce marché pour 2009. Cette progression serait réalisée grâce à la forte contribution des pays Bric (Brésil, Russie, Inde et Chine), qui représentent désormais le quart des ventes mondiales d'électronique grand public. En France, les plans sociaux se multiplient dans l'industrie électronique. Selon les données du ministère de l'emploi, les groupes d'équipements et de composants électriques ou électroniques ont supprimé 7100 postes en France en 2008, ramenant les effectifs de la filière à 382000 salariés. Entre 2001 et aujourd'hui, les suppressions se sont élevées à 76000 emplois, soit 17% de l'effectif total.

Semi-conducteurs

Le recul du secteur mondial en 2009 sera bien plus marqué qu'en 2008, avec une chute des ventes de 24,1 % d'après GfK. Les prévisions de la Semiconductor industry association (SIA) sont similaires avec une baisse anticipée de 21,3 % cette année. Le Japon et l'Europe seront les plus affectés, avec un recul d'activité supérieur à 26%, du fait d'une demande en berne mais aussi de délocalisations de la production vers des pays à plus faibles coûts de main d'oeuvre. Les acteurs japonais doivent également affronter l'appréciation du yen face au dollar et à l'euro. Par contre, l'activité dans la zone Asie-Pacifique, notamment en Chine, résistera bien et se développera. La SIA prévoit que l'activité devrait rebondir l'année prochaine avec une croissance de 6,5%. Pour 2011, la progression devrait être similaire. Pour mieux affronter la détérioration de leur environnement, les acteurs choisissent de s'unir. Selon les analystes, cette tendance devrait perdurer. Le rapprochement entre les fabricants japonais NEC et Renesas souligne cette tendance, de même que l'offre d'achat du fabricant américain Broadcom sur Emulex, société spécialisée dans les produits de réseau et de stockage.