Les convictions de... Olivier Baduel (CAAM)

30/09/2009 - 10:09 - Option Finance

(AOF / Funds) - Olivier Baduel répond à nos questions concernant le fonds CAAM Select France.

Quelles ont été les grandes options de gestion ces derniers mois ?

Mi-2006, nous avons conclu de nos analyses que la rentabilité des sociétés financières et particulièrement des banques n'était pas soutenable à long terme, ce qui nous a conduits à sous-pondérer ces valeurs bien avant les premiers signes de crise financière. Notre horizon d'investissement à 18-24 mois, nous a permis de tenir cette position. En juin 2007, nous n'étions plus à l'aise avec la valorisation des valeurs moyennes cycliques. Nous avions beaucoup de mal à justifier des progressions de cours sur la base de nos hypothèses de croissance alors que les marges étaient au plus haut. Nous avons donc réduit nos positions. Tout le second semestre 2007, nous avions de l'ordre de 10 % de liquidités en portefeuille parce que nous avions commencé à prendre des bénéfices sur les financières et les cycliques mais que les valeurs de qualité nous semblaient encore relativement chères. Cela nous a permis de ne pas être totalement exposés dans la baisse du marché en 2008. L'an dernier, nous avons également bénéficié de notre positionnement sur des valeurs plutôt défensives. Au premier trimestre 2009, nous sommes revenus sur certaines financières et cycliques (Renault, AXA, BNP Paribas, Saint-Gobain), ce qui nous a permis de profiter du violent rebond du marché. Au total, ce qui a fait notre succès ces dernières années, c'est la fidélité à notre process et à nos convictions. Nous ne cherchons pas à capter tous les mouvements sectoriels, ni à tirer parti de tous les mouvements de marché. Il nous faut des convictions à horizon 18-24 mois pour intervenir.

Quel est le profil du portefeuille aujourd'hui ?

Au point bas, le 9 mars, nous étions arrivés à des niveaux de valorisation vraiment déprimés. Après un "rally" qui dépasse maintenant les 50 % sur le marché, les valorisations nous apparaissent désormais plus raisonnables. Vu l'ampleur du rebond sur les valeurs financières, plus de 100 %, et sur certaines valeurs cycliques, nous sommes à nouveau nettement sous-pondérés sur ces secteurs. Nous privilégions les grandes capitalisations avec une bonne visibilité, des valeurs de qualité plutôt présentes dans les secteurs défensifs. Ainsi, Thalès est l'une de nos lignes principales, aux côtés d'Air Liquide et de Sanofi. Nous misons également sur certaines valeurs plus exposées au cycle, comme Cap Gemini ou Renault. Alors que nous l'avions peu fait jusque-là, nous avons également participé à des émissions d'obligations convertibles (Arcelor, Eurazeo échangeable en Danone) que nous avons jugées très attractives, même si nous n'avons pas vocation à en faire une stratégie à part entière.