GDF SUEZ : accord avant la fin de l'année sur Nord Stream (presse)

02/10/2009 - 08:48 - Option Finance

(AOF) - Les négociations engagées par GDF Suez pour prendre une participation de 9% dans le gazoduc Nord Stream développé par Gazprom avec E.ON devraient être conclues d'ici la fin de l'année, a rapporté l'agence Reuters citant une source proche du dossier. Le groupe d'énergie négocie depuis près d'un an son entrée dans le projet, qui devrait faire transiter 55 milliards de mètres cubes de gaz par jour entre la Russie et l'Allemagne via la mer Baltique, à compter de 2012, a rappelé l'agence de presse. Par ailleurs, selon une source de marché, Société Générale a relevé sa recommandation sur le titre de Vendre à Neutre en raison de la décision des pouvoirs publics de ne pas baisser les prix du gaz en France au quatrième trimestre.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Performances et stratégie

Chiffre d'affaires

Au 31.03.2009 : 25,6 milliards d'euros (+11,7%) Au 31.12.2008 : 83,1 milliards d'euros (+16,6%)

Résultats

Au 31.03.2009 : EBITDA (résultat brut d'exploitation) : 5,3 milliards d'euros (+14,7%) Au 31.12.2008 : EBITDA 13,9 milliards d'euros (+10,7%)

Prévisions

Malgré une conjoncture économique difficile et des prix de l'énergie déprimés, GDF Suez a confirmé son objectif d'un EBITDA 2009 en croissance par rapport à celui de 2008. Cette prévision inclut l'impact négatif d'environ 1,5 milliard d'euros sur la contribution EBITDA de la Branche " Global Gaz & GNL " du fait notamment de la baisse constatée du prix moyen du pétrole en 2009 et de moindres perspectives d'arbitrage. Pour 2011, l'EBITDA devrait être compris entre 17 et 18 milliards d'euros.

Stratégie

Avec pour objectifs majeurs de répondre aux besoins en énergie, d'assurer la sécurité d'approvisionnement, de lutter contre les changements climatiques, et d'optimiser l'utilisation des ressources, le groupe a mis en place un plan d'investissement de 30 milliards d'euros nets sur la période 2008-2011, qui a été récemment confirmé. Pour améliorer sa liquidité dans un environnement difficile, le groupe a ainsi : - accéléré la mise en oeuvre du plan de performance de 1,8 milliard d'euros à horizon 2011 (650 millions d'euros de contribution attendus fin 2009 au lieu des 500 millions d'euros annoncés en novembre); - allongé la maturité de la dette grâce à des appels aux marchés; - arrêté le programme de rachat d'actions annoncé en septembre 2008 et réalisé à hauteur de 43 %.

Evènements financiers

La fusion entre les deux groupes GDF et Suez est effective depuis le 22 juillet 2008. En janvier 2009, GDF Suez a émis, avec succès, un emprunt obligataire de 750 millions d'euros auprès du public belge et luxembourgeois. En France il a réalisé, encore avec succès, une émission obligataire de plus de 4 milliards d'euros, qui est la plus importante émission obligataire d'un groupe industriel depuis 2004.

Forces et faiblesses de la société

Forces

- Dans un contexte difficile, le groupe a affiché une progression de son activité supérieure à celle attendue par les analystes pour le premier trimestre 2009; - La diversité de ses métiers, sur l'ensemble de la chaine énergétique, ainsi qu'un modèle économique qui combine activités régulées et concurrentielles, assurent une certaine visibilité des résultats; - Le dividende sur les résultats 2008 est en progression de 11% (à 1,40 euro par action); - GDF Suez dispose d'un bon niveau de trésorerie (9 milliards d'euros à fin 2008) pour mener des acquisitions et asseoir ses positions; - Le groupe a maintenu son objectif d'EBITDA en 2009 en dépit d'un repli du prix de baril de pétrole.

Faiblesses

- Réalisant 41% de son chiffre d'affaires en France, le groupe est très dépendant de son marché domestique; - Son endettement a beaucoup progressé entre 2007 et 2008 (+11,7 milliards d'euros) dans un secteur fortement capitalistique; - Les cours du gaz étant indexés sur les prix du pétrole, la baisse du prix du baril de brut devrait peser sur les performances de GDF Suez : une variation de plus ou moins un dollar des cours du pétrole a un impact de 20 millions d'euros sur son excédent brut d'exploitation; - Un risque politique est attaché au titre car les tarifs de gaz pratiqués par le groupe dépendent des décisions de l'Etat, qui a choisi de les réduire auprès des ménages français depuis début avril. La répercussion partielle des coûts d'approvisionnement dans les tarifs de vente de gaz naturel engendre un impact négatif chiffré à 1606 millions d'euros à fin 2008.

La valeur et son secteur

Principales activités

GDF Suez est présent sur l'ensemble de la chaîne énergétique à travers : l'exploration-production de gaz naturel , la production d'électricité, l'approvisionnement et le trading, la fourniture d'énergies et la gestion des infrastructures.

Le secteur

EDF et GDF Suez, tous deux majoritairement détenus par l'Etat, entretiennent une rivalité croissante en France et qui s'étend à d'autres pays européens. Ainsi en Belgique, EDF a pris une participation dans SPE, le rival du leader Electrabel, filiale de GDF-Suez. Cette rivalité existe également au Royaume-Uni. Dans ce pays, après avoir finalisé l'acquisition du leader nucléaire local, British Energy, EDF a remporté les enchères pour l'achat d'un terrain qui pourrait accueillir une autre centrale nucléaire, au détriment du consortium formé par GDF Suez, Iberdrola et Scottish and Southern (SSE).

La valeur dans son secteur

Premier opérateur gazier en France - L'un des premiers énergéticiens au niveau mondial.

Comment suivre la valeur

- GDF Suez est une valeur défensive, grâce à la régularité de ses résultats et à son modèle économique. Compte tenu de l'importance des besoins futurs en électricité et en gaz dans le monde le titre peut également être envisagé comme une valeur de croissance. - Les tarifs réglementés imposés par l'Etats, et qui peuvent encore évoluer, sont à surveiller. De même que les ambitions du groupe dans le nucléaire : l'énergéticien espagnol Iberdrola se dit prêt à s'allier dans ce domaine avec GDF Suez partout dans le monde.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Services aux collectivités

Les autorités françaises ont récemment approuvé la création d'une agence de financement des collectivités locales, à l'instar de ce qui se fait déjà dans de nombreux pays dans le monde. Grâce à cette agence, qui lancera des emprunts sur le marché obligataire au profit des régions, des départements, des agglomérations ou des villes, les collectivités espèrent diversifier leurs sources de financement. Celles ci sont, pour l'instant, très dépendantes des financements bancaires, particulièrement en provenance de Dexia et des Caisses d'Epargne. Dans le passé, les collectivités se sont déjà associées plusieurs fois pour lever des fonds sur le marché obligataire. Le dernier emprunt date de 2008, lorsque 32 collectivités ont levé 250 millions d'euros. Néanmoins, depuis ces dernières années, l'Acuf (Association des communautés urbaines de France) soutient le lancement d'un véhicule de financement qui bénéficierait de la meilleure note attribuée par les agences (notation " AAA ") et qui pourrait ainsi facilement se refinancer sur les marchés.