Chronique / Est-il trop tard pour revenir vers les actions ?

06/10/2009 - 09:33 - Option Finance

(AOF / Funds) - Avec une performance depuis le début de l'année entre 15 et 20 % et un rebond de plus de 50 % depuis mars, beaucoup d'investisseurs s'interrogent sur l'opportunité de prendre leurs bénéfices pour ceux qui ont participé au "rally", ou de continuer à rester prudemment en dehors de marchés encore très volatils. Ne serait-il pas opportun dans une perspective patrimoniale de commencer ou de renforcer progressivement les investissements dans la classe d'actifs qui bénéficiera le plus de l'amélioration économique tout juste débutante ? L'été aura été marqué par la concrétisation des signaux avant-coureurs du printemps, avec des nouvelles macroéconomiques meilleures que prévues par le consensus, notamment en France, en Allemagne et dans plusieurs autres pays développés dans le sillage des reprises fortes d'activité en Asie. Le relais des plans de relance, notamment en infrastructures, devrait produire son effet dans les mois qui viennent. La deuxième bonne surprise provient des résultats des entreprises meilleurs qu'attendus en Europe et aux Etats-Unis, ainsi que des marges bien tenues. Ainsi les stimuli gouvernementaux et les reconstitutions de stocks encore très bas devraient se traduire dans les prochains trimestres dans les chiffres d'affaires et les profits. Le marché le voit bien quand il sursouscrit à l'augmentation de capital d'Heidelberg car les risques restent élevés et les menaces nombreuses pour les cimentières. Les marchés immobiliers s'améliorent, mais n'ont pas encore partout touché leur point bas. Le chômage toujours en hausse, même si la dégradation s'est estompée aux Etats-Unis, constitue un frein à la reprise de la consommation. Si le pic de la crise bancaire est heureusement derrière nous, l'évolution de la réglementation en matière de fonds propres notamment, et les disparitions de pans entiers d'activité dans les marchés financiers, rendront la sortie de crise plus longue et plus incertaine pour les acteurs du secteur. Si l'on actualise les profits futurs des entreprises, avec un scénario prudent de retour en 2012 des niveaux de profits de 2007, l'investissement en actions dégage une rentabilité attendue de l'ordre de 10 % soit plus de 6 % au-dessus des obligations d'Etat, une prime de 1,5 % supérieure à la moyenne historique de très long terme. L'investissement en actions paraît donc opportun, mais une entrée progressive en fractionnant les achats pendant quelques mois limitera le risque de mauvais "timing" et les effets d'une volatilité qui devrait rester élevée dans cette phase de convalescence. Jean-François Boulier, président du directoire d'Aviva Investors France