L'eurodollar à 1,41 en moyenne d'ici à un an

06/10/2009 - 09:40 - Option Finance

(AOF) - La hausse rapide de l'euro face au dollar en septembre a conduit les économistes à réviser certaines de leurs prévisions sur la devise américaine. Peu de changements en revanche en matière de taux d'intérêt dans un contexte de statu quo prolongé des banques centrales. Jusqu'où la parité eurodollar peut-elle remonter ? Cette question a fait débat sur le marché des changes en septembre. En l'espace d'un mois seulement, l'euro a progressé de 1,42 à 1,46 dollar, après un pic à 1,48 le 22 septembre dernier. Il est vrai que, avec le regain d'appétit pour le risque observé depuis l'été, le dollar tend à devenir une "devise de financement", utilisée pour acheter des actifs plus risqués. La politique monétaire très expansionniste de la Fed ainsi que les dettes colossales générées par les plans de relance américains pourraient en outre affaiblir le dollar sur le long terme. Certains économistes tablent néanmoins sur un rebond du dollar en raison notamment d'un redémarrage plus précoce de l'économie américaine. Cette divergence de points de vue se reflète dans les prévisions des économistes interrogés qui anticipent l'euro entre 1,25 dollar (Baring AM, Commerzbank, CPR AM et Fortis Investments) et 1,60 dollar (Société Générale et Swiss Life AM). En moyenne, la parité eurodollar est estimée à 1,46 d'ici à trois mois, contre 1,41 le mois dernier, et à 1,41 sur un horizon d'un an, contre 1,38 le mois dernier. En ce qui concerne la livre sterling, les économistes ont globalement intégré une tendance à la dépréciation dans leurs prévisions. La parité euro/livre est en effet attendue en moyenne à 0,91 d'ici à trois mois, contre 0,87 le mois dernier, tandis que la fourchette des prévisions fluctue entre 0,84 (Goldman Sachs) et 0,98 (BNP Paribas) sur ce même horizon. Enfin, les économistes tablent sur une parité euro/yen comprise entre 111 (Baring AM) et 168 (Société Générale) d'ici à un an, avec une estimation moyenne à 141,5. Du côté des politiques monétaires, le statu quo reste de rigueur. La Fed a laissé inchangée la cible de ses taux directeurs entre 0 et 0,25 % lors du FOMC des 22/23 septembre. De même, la réunion du conseil de la BCE cette semaine devrait être sans surprise. L'amélioration de la conjoncture économique ne justifie pas de hausse des taux dans l'immédiat. Selon Eurostat, l'inflation s'est inscrite à - 0,3 % dans la zone euro en septembre, soit un taux négatif pour le quatrième mois consécutif. La plupart des économistes jugent encore prématuré d'envisager une hausse des taux directeurs. Seulement 20 % des économistes interrogés tablent sur une remontée des taux de la part de la BCE d'ici à un an, avec une hausse modeste comprise entre 25 et 50 points de base. Même tendance observée en ce qui concerne les taux américains : 27 % d'entre eux estiment que la Fed pourrait ramener ses taux entre 0,50 % et 1,50 % d'ici à un an. De manière générale, les prévisions concernant les taux longs restent quant à elles inchangées par rapport au mois dernier. Dans la zone euro, les économistes tablent sur des taux à dix ans à 3,51 % en moyenne d'ici à trois mois et à 3,88 % d'ici à un an. Les moyennes atteignent 3,58 % à court terme et 4,01 % à plus long terme pour les taux longs américains. En ce qui concerne les matières premières, le prix du pétrole, attendu le mois dernier à 68,5 dollars en moyenne à trois mois et 78,3 dollars à un an, est aujourd'hui anticipé à 74,1 et 78,9 dollars sur ces mêmes horizons. Hormis Commerzbank qui voit le baril du Brent évoluer entre 51 et 57 dollars d'ici à six mois et un an, les autres institutions privilégient des fourchettes comprises entre 63 (Crédit Agricole) et 83,50 dollars (Goldman Sachs) d'ici à six mois et entre 70 (Baring AM, Crédit Agricole et JPMorgan) et 100 dollars (CPR AM) d'ici à un an. Angèle Pellicier