(AOF / Funds) - La récession est finie, pas la crise ; pourtant, il n'est pas trop tôt pour réfléchir aux moyens à mettre en oeuvre pour revenir à la normale monétaire et budgétaire. Du côté des banques centrales, ce sera techniquement facile, à défaut de l'être politiquement et tactiquement. Remonter les taux, même rapidement, suppose seulement d'avoir dûment préparé les marchés. Réabsorber la liquidité bancaire ne devrait pas non plus présenter de difficulté technique. Ne pas renouveler les repos, absorber des liquidités sur l'open market, émettre des titres de la banque centrale, voire accroître les réserves obligatoires... les outils sont là. Les masses sont telles qu'il faudra un peu de temps, mais l'exemple japonais de 2006 montre que quelques semaines suffisent. Revenir à un endettement public raisonnable est un autre défi. Quelles solutions ? On n'en voit que quatre (cinq en comptant le défaut, qu'on exclura à ce stade...). Augmenter les impôts : on y viendra, mais pas avant que la reprise soit consolidée. Baisser les dépenses courantes : difficile politiquement, et là aussi pas avant l'installation d'une reprise durable. Avoir une croissance forte : ce serait l'idéal ! Mais avec le crédit atone, le chômage élevé, le taux d'utilisation des capacités au plus bas, ce ne sera guère facile à court et même à moyen terme. Reste l'inflation, méthode classique et peu douloureuse (dans un premier temps au moins) de réduire l'endettement réel... On connaît les risques : spirales inflationnistes, redistribution masquée, diminution de la lisibilité des prix. Les gouvernements risquent pourtant fort d'être tentés... Philippe Weber, responsable études et stratégie, CPR AM