CARREFOUR ne perçoit pas de signe de reprise économique

12/10/2009 - 08:47 - Option Finance

(AOF) - Le directeur général de Carrefour ne voit pas de signe tangible de reprise économique. " Je ne perçois aucun signe significatif de changement dans l'immédiat " a déclaré Lars Olofsson dans une interview au Wall Street Journal. " La seule partie du monde où l'on danse encore la samba est l'Amérique latine. Les économies là-bas continuent de croître de façon assez satisfaisante ", a-t-il ajouté.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Performances et stratégie

Chiffre d'affaires

Au 31.12.2008 : 86 967 millions d'euros, en croissance de 6,4% à change constant

Résultats

- Résultat opérationnel avant éléments non courants amortissements et provisions : 5 161 millions d'euros (+2,9%) - Résultat net part du groupe (des activités poursuivies) : 1 255,6 millions d'euros (-32,8%)

Prévisions

Le groupe prévoit une année 2009 difficile et estime que les mesures initiées pour optimiser son fonctionnement et réduire ses coûts produiront leurs effets essentiellement dans la seconde partie de l'année.

Stratégie

La génération de cash flow libre, qui passera par l'optimisation des stocks et la maîtrise des investissements, demeure une des priorités. Pour maintenir les marges, 500 millions d'euros d'économies seront réalisées en durcissant notamment la politique des achats. Le groupe souhaite également faire de Carrefour une " marque ombrelle " forte et visible, suivant ainsi le modèle de son concurrent britannique Tesco. Le groupe qui concentre ses efforts sur la France, a récemment présenté une nouvelle gamme de produits (regroupant 400 articles) sous la marque " Carrefour discount". Carrefour complète ainsi son offre sous sa marque propre. Son objectif d'ici trois ans est qu'un produit vendu sur deux soit sous sa marque de distributeur. Il s'agit également de développer une image de prix bas, notamment à travers une campagne de communication désormais confiée à Publicis. Le groupe continuera à aller chercher la croissance sur les marchés à fort potentiel, en particulier le Brésil, la Chine, la Russie et l'Inde.

Evènements financiers

En mars 2007 Bernard Arnault, à travers sa holding familiale Groupe Arnault, et la société d'investissement Colony Capital sont devenus les actionnaires de référence de Carrefour, avec 13% de son capital au 31.12.2008. L'une de leurs décisions importantes a été de nommer, en novembre 2008, un nouveau directeur général, le suédois Lars Olofsson, qui a remplacé l'espagnol José Luis Dur[-96] n.

Forces et faiblesses de la société

Forces

- Position dominante dans son secteur; - Diversification géographique qui permet au groupe de moins pâtir de l'atonie du marché français et de bénéficier de la croissance dans les pays émergents; - Structure financière saine avec un ratio d'endettement net de 61%; - L'arrivée de Lars Olofsson (précédemment chez Nestlé) à la tête de Carrefour pourrait donner au groupe l'élan nécessaire pour faire face à un contexte difficile et prendre les mesures qui s'imposent; - Forte pression sur la rentabilité de la part des nouveaux actionnaires de référence.

Faiblesses

- Le marché français, pour lequel la consommation de produits alimentaires est en retrait, représente une large part (44% à fin 2008) du chiffre d'affaires du groupe; - Dans un contexte de crise, la forte concurrence sur les prix que se livrent les acteurs entame les marges de Carrefour; - Le distributeur a récemment dû faire face à un ralentissement de son activité : sur le dernier trimestre 2008, l'augmentation du chiffre d'affaires a été limitée à 1,9% contre 3% attendu de hausse. Sur le premier trimestre 2009 le chiffre d'affaires global du groupe a reculé de 1,4% à change constant; - Le changement des habitudes de consommation en France (avec un attrait plus grand pour les magasins de proximité) pénalise les hypermarchés, premier pôle d'activité du groupe.

La valeur et son secteur

Principales activités

Quatre formats principaux de magasins alimentaires : les hypermarchés (57% de l'activité), les supermarchés (17%), le maxidiscompte (10%) et les autres formats, notamment les magasins de proximité (16%).

Le secteur

La guerre des prix pourrait s'intensifier en 2009 et peser sur les marges des enseignes. Alors qu'il ne représentait que 13,7% de part de marché en mars 2008, le hard-discount en détient aujourd'hui 14,4%. Il bénéficie non seulement d'une bonne image en termes de prix mais répond aussi aux nouvelles tendances de consommation, qui privilégient les magasins de plus petit format. Selon le directeur du Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Credoc), la crise incite les ménages français à éviter les hypermarchés, " temples de la consommation ", pour leur préférer les épiceries ou les magasins de quartier. Il nomme cette évolution " la fin de l'ère de l'hyper-consommation ", qui dominait la grande distribution depuis les années 1970.

La valeur dans son secteur

Deuxième distributeur mondial et premier distributeur européen.

Comment suivre la valeur

L'activité du groupe est étroitement liée au niveau de consommation des ménages. Cette dernière devrait être affectée par la croissance probable du chômage sur les prochains mois. L'ouverture du capital de Carrefour Property, foncière du groupe qui détient 14 milliards d'euros d'actifs est à surveiller. Le groupe chercherait, en effet, à faire entrer des investisseurs institutionnels dans son capital pour des montants compris entre 200 et 500 millions.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Distribution alimentaire

Diverses stratégies apparaissent pour affronter la crise. Auchan a choisi d'agrandir ses hypermarchés, dans l'alimentaire comme dans le non-alimentaire. L'enseigne continue de croire à l'avenir de ce format, qui représente 79% des ventes du groupe. Soixante ouvertures d'hypermarchés sont prévues en 2009. A l'instar des autres acteurs, Auchan a baissé ses prix de 0,93% sur le premier semestre, ce qui a permis de contenir la baisse des volumes. Ses concurrents, en particulier Casino et Carrefour, ont plutôt choisi de réduire les mètres carrés de leurs hypermarchés et de se désengager des produits non alimentaires, en déclin. Ils se concentrent désormais sur les magasins de proximité et de discount, et ils investissent les centres-villes. Ils ont quasiment tous développé un concept de magasins de format réduit proposant divers produits. Le champion en la matière est Monoprix, présent en centre-ville depuis les années 1930, et qui a lancé le " Monop " et le " Daily Monop ". Système U l'a imité en lançant les " U Express ", magasins d'environ 300 m[-3]ý.