LAFARGE concrétise la vente de son activité Toiture

04/12/2006 - 11:19 - Option Finance

(AOF) - Lafarge va céder son activité Toiture à PAI Partners pour une valeur d'entreprise de 2,4 milliards d'euros. Le groupe estime que le projet reflète pleinement la valeur de cette activité et aura un impact positif sur le résultat net par action dès 2007. Le montant se décompose en 1,96 milliard d'euros en numéraire pour l'acquisition des titres (à comparer à une valeur comptable des fonds propres de 1,70 milliard d'euros) et environ 420 millions d'euros de dettes financières et de retraites reprises par l'acquéreur. Dans le cadre de ce projet, Lafarge a choisi de conserver une participation de 35% du capital de la nouvelle entité, avec une représentation appropriée au Conseil d'administration, traduisant sa volonté de rester associé à l'activité Toiture et de favoriser son développement, pour tirer parti de ses futurs succès. Selon Fideuram Wargny , "la concrétisation de cette opération se fait dans de bonnes conditions pour le groupe et que c'est une bonne nouvelle pour le titre". Cette annonce a pour effet de faire légèrement avancer le titre Lafarge de 0,09% à 108,40 euros ce matin. Le titre suit une tendance haussière depuis l'annonce, le 22 juin dernier, de son plan "Excellence 2008", Plusieurs brokers avaient adopté en effet une opinion plus positive sur la valeur suite à cette présentation : SG avait relevé son conseil sur Lafarge de Conserver à Acheter et West LB était passé de Conserver à Accumuler. L'activité Toiture de Lafarge a réalisé en 2005 un chiffre d'affaires de 1,5 milliard d'euros. Du fait de sa forte exposition à l'économie allemande (22% de l'activité est réalisée Outre-Rhin), son résultat opérationnel a fondu dans le même temps de 34,2%. En février dernier, Lafarge a mis en place un plan de redressement de cette division avec pour objectif un résultat brut d'exploitation de 350 millions d'euros en 2008, contre 222 millions en 2005. (C.F.) (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Leader mondial des matériaux de construction, Lafarge occupe des positions de premier plan dans chacune de ses quatre branches : ciment, granulats et béton, toiture et plâtre. Il est ainsi le numéro un mondial dans le ciment (principale activité du groupe, avec près de la moitié du chiffre d'affaires total) et dans la toiture, numéro deux mondial dans les granulats et béton et enfin numéro trois mondial dans le plâtre. Le groupe emploie 75000 personnes réparties dans 75 pays.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Leader mondial des matériaux de construction, Lafarge occupe des positions de premier plan dans chacune de ses quatre branches : ciment, granulats et béton, toiture et plâtre. Le groupe bénéficie également de sa présence géographique sur tous les continents, ce qui lui permet de lisser les à-coups conjoncturels. - Compte tenu de ses fortes positions, Lafarge peut tenter de répercuter auprès de ses clients ses hausses de coûts. - Le groupe peut se prévaloir d'une trésorerie solide lui permettant d'envisager des acquisitions de petite et moyenne taille. - Début 2006, la montée au capital à hauteur de 8,2 % d'Albert Frère (GBL), un actionnaire réputé exigeant, a été bien accueillie par le marché. - Le dossier Lafarge présente un aspect spéculatif en raison de l'émiettement du capital du groupe dans une optique de consolidation du secteur.

Les points faibles de la valeur

- La hausse du prix de l'énergie, qui compte pour 25 à 30 % des coûts de production du ciment, pèse sur la rentabilité du groupe. - L'amélioration de la rentabilité de Blue Circle (racheté en 2001) est plus longue que prévu. L'impact positif de cette acquisition est cependant attendu en 2006. - La branche toiture a vu sa marge d'exploitation se détériorer fortement en 2005. L'objectif d'amélioration de l'EBE de cette branche à 350 millions d'euros en 2008, contre 222 millions en 2005, apparaît difficile à atteindre à certains analystes qui verraient d'un bon œil une cession. - Des difficultés à atteindre l'objectif de désendettement dans les délais voulus à la suite du rachat des minoritaires de LNA pourraient donner lieu à une révision des notes de crédit de Lafarge. - Le dossier d'une prise de contrôle du groupe portugais Cimpor, dont Lafarge détient 12,6 % du capital, est toujours en suspens.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Les groupes de matériaux sont dépendants de l'activité de la construction, fortement cyclique. A ce titre, leur activité est soumise à l'évolution du nombre des permis de construire et des mises en chantiers, qui sont eux-mêmes influencés par la conjoncture économique, le niveau des taux d'intérêts (coût du crédit) ou encore le climat. - Il faut également porter une attention particulière à l'évolution du prix de l'énergie, qui compte pour 25 à 30 % des coûts de production du ciment. - L'appréciation de l'euro face au dollar est pénalisante même si les recettes en dollars sont adossées à des coûts en dollars. - Lafarge pourrait un jour manifester le désir de prendre le contrôle du portugais Cimpor dont il détient 12,6 %. Le groupe a d'ailleurs lancé début février 2006 une offre de rachat des minoritaires (47 %) de sa filiale américaine Lafarge North America.