TOTAL a démarré la production de GNL au Yemen

15/10/2009 - 16:38 - Option Finance

(AOF) - Total a débuté la production de gaz naturel liquéfié (GNL) de l'usine de liquéfaction de gaz de Yemen LNG. Total est l'actionnaire principal de Yemen LNG dont il détient une participation de 39,62%. Conformément aux trois accords de vente de gaz signés en 2005 avec Kogas, GDF-Suez et Total, le GNL en provenance de Yemen LNG sera exporté vers les marchés asiatiques et ceux du bassin atlantique. La première livraison de Yemen LNG est prévue dans les prochaines semaines. Le projet de développement de Yemen LNG, le plus grand investissement jamais réalisé au Yémen, aura nécessité un investissement global de 4,5 milliards de dollars. Il consiste à approvisionner avec le gaz du Bloc 18 situé dans la région de Marib au centre du Yémen, via un gazoduc de 320 kilomètres, l'usine de liquéfaction construite à Balhaf sur la côte sud du pays. La production de l'usine a démarré avec la mise en service du premier train de liquéfaction, la construction du deuxième train étant actuellement en cours de finalisation. La capacité totale de production atteindra 6,7 millions de tonnes de GNL par an. " Le démarrage de la production de Yemen LNG est le résultat de dix années de coopération entre Total et ses partenaires. Depuis que le potentiel gazier du pays a été découvert, Total a soutenu les efforts du Yémen pour développer son industrie gazière et devenir un exportateur de GNL ", a déclaré" Yves-Louis Darricarrère, directeur général Exploration & Production. " Yemen LNG est une étape importante dans la réalisation de l'objectif de Total de renforcer sa place parmi les premiers producteurs de gaz naturel liquéfié. "

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Performances et stratégie

Performances

- Chiffre d'affaires : 179 976 millions d'euros (+13,4%) au 31.12.2008 - Au premier trimestre 30 041 millions (-32%). - Résultats : résultat opérationnel net ajusté : 13 961 millions d'euros (+14,1%) au 31.12.2008 et 2 050 millions (-36%) au 31.03.09; résultat net part du groupe 13 920 millions d'euros (+14%) au 31.12.2008. Au 31.03.09, résultat net ajusté de 2 113 millions (-35%). - Prévisions : le groupe estime que les baisses de prix vont se confirmer en 2009. Dans ce contexte, les programmes de réduction des coûts de production devraient permettre d'abaisser les points morts dès 2009. Les conditions de marché de l'aval et de la chimie pâtiront cette année d'une baisse de la demande en dépit du recul du coût des matières premières. Néanmoins Total considère qu'il devrait maintenir ses investissements et sa politique de dividende cette année.

Stratégie

L'entreprise mène un programme soutenu d'investissements, qui a notamment pour objectifs : la croissance de ses activités d'exploration et de production d'hydrocarbures, le renforcement de sa position mondiale parmi les leaders sur les marchés du gaz naturel et du GNL (gaz naturel liquéfié) et l'élargissement de son offre dans les énergies nouvelles complémentaires (solaire, biomasse, nucléaire). Les investissements sont maintenus à 18 milliards de dollars cette année. Un an après avoir signé un partenariat avec GDF Suez et Areva pour un projet de centrale aux Emirats arabes unis, le pétrolier français a affiché sa volonté d'acquérir un savoir-faire dans le nucléaire pour devenir un véritable acteur dans l'exploitation de centrales. Côté coûts, faisant de même que ses concurrents, le groupe va supprimer 555 postes en France pour adapter ses raffineries et ses usines pétrochimiques.

Evènements financiers

Total est la résultante de deux rapprochements successifs : de Total avec la société pétrolière belge PetroFina, qui a donné naissance à Totalfina, puis de Totalfina avec Elf Aquitaine, qui a créé TotalFinaElf, rebaptisé Total en mai 2003. En janvier dernier Total avait lancé une offre hostile sur le canadien UTS Energy afin de se renforcer dans les pétroles non conventionnels (sables bitumineux), créneau qu'il considère comme étant très porteur. N'ayant pas réussi à convaincre les actionnaires, le groupe a abandonné cette opération. Néanmoins, après les rachats de Deer Creek en 2005, et de Synenco Energy l'an dernier, il reste prêt à mener d'autres opérations au Canada.

Forces et faiblesses de la société

Forces

- Le groupe a engendré un bénéfice net historique l'an passé (avec un prix du baril de brent en croissance de 34% à 97,3 dollars) malgré le recul de 8% de son résultat net ajusté lors du quatrième trimestre ; - Il va distribuer un dividende par action en hausse de 10% (à 2,28 euros) sur le résultat 2008 ; - Total, moins présent que ses concurrents aux Etats-Unis, résiste mieux à la crise ; - Le titre bénéficie du statut de valeur de rendement du fait de la qualité de la génération de ses flux de trésorerie ; - Sa structure financière est solide avec un ratio de dettes nettes sur fonds propres de 19% à fin mars 2009. Le groupe peut donc mener des acquisitions pour renforcer sa production d'hydrocarbures, en baisse sur le premier trimestre, et renouveler ses réserves.

Faiblesses

- Les résultats du groupe sont affectés par le recul du prix moyen du baril de pétrole brent qui, sur le premier trimestre 2009, a baissé de 54% par rapport au premier trimestre 2008 et de 20% comparé à celui du dernier trimestre 2008 ; - Sur le premier trimestre 2009, les performances opérationnelles du groupe ont subi la dégradation des marges de raffinage et la baisse de la demande dans la chimie ; - L'image de l'entreprise auprès du grand public est dégradée du fait des scandales liés à l'explosion de l'usine AZF, à la pollution (avec le naufrage de l'Erika) et aux restructurations annoncées après avoir dégagé des bénéfices annuels records.

La valeur et son secteur

Principales activités

- Secteur amont de la chaine pétrolière (exploration, développement, production d'hydrocarbures, de gaz naturel et de GNL) : 13,5% du chiffre d'affaires (CA) - Secteur aval de la chaine pétrolière (raffinage, marketing des produits pétroliers, vente et transport maritime) : 75,3% du CA - Chimie (de base et de spécialités) : 11,2%

Le secteur

La nette remontée des cours du baril de pétrole depuis le mois d'avril (qui a franchi le seuil des 60 dollars début mai) s'explique en partie par le rebond de la demande chinoise et des chiffres de l'emploi américain meilleurs qu'attendu. Cette tendance pourrait inciter les groupes pétroliers à investir dans de grands chantiers, par exemple dans le pétrole non conventionnel. Néanmoins l'Agence internationale de l'énergie (AIE) table pour 2009 sur une baisse de la demande de 2,8 %, à 83,4 millions de barils par jour.

La valeur dans son secteur

Cinquième groupe pétrolier intégré international.

Comment suivre la valeur

L'évolution du cours du titre est très liée aux cours du baril de pétrole, qui a chuté de 143 à moins de 60 dollars entre juillet 2008 et aujourd'hui. Les tensions géopolitiques sont également à surveiller car elles peuvent perturber la production ou les réserves stratégiques de Total. Enfin, les acquisitions du groupe dans le pétrole non conventionnel sont à suivre.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Pétrole et parapétrolier

L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a révisé à la hausse ses prévisions pour la demande de pétrole. Cette dernière devrait diminuer cette année de 2,2% par rapport à l'an dernier, contre une baisse de 2,7% précédemment estimée. Ces données plus optimistes reflètent la croissance de la consommation chinoise et la demande plus forte que prévue aux Etats-Unis. L'IAE estime désormais que la demande devrait atteindre 84,4 millions de barils par jour (mbj) cette année. Pour 2010, elle devrait s'accroître de 1,5%, à 85,7 mbj. Selon l'Agence deux scénarios peuvent être envisagés pour l'avenir. Dans le premier, la croissance mondiale atteindrait 5% par an en 2012-2014. La demande de pétrole augmenterait alors de 1,4% par an après 2009. Dans ce cas un " choc pétrolier " risque de survenir car les compagnies reportent actuellement leurs investissements actuels, ce qui pénalise l'offre future. Dans le second scénario, la croissance mondiale serait plus limitée, de l'ordre de 3% par an sur la période 2012-2014. La demande serait alors satisfaite par l'offre et tout " choc pétrolier " serait écarté.