LVMH : chiffre d'affaires neuf mois stable

19/10/2009 - 18:06 - Option Finance

(AOF) - LVMH a enregistré des ventes de 11,9 milliards d'euros sur les neuf premiers mois de 2009, soit un niveau comparable à la même période de 2008. "Le groupe témoigne d'une bonne résistance en Europe et poursuit une forte dynamique en Asie, en particulier en Chine", indique le communiqué. Au troisième trimestre, le recul de 3% des ventes "s'explique essentiellement par la poursuite du déstockage des distributeurs pour nos activités qui ne vendent pas directement au client final". "Le troisième trimestre marque une amélioration des tendances par rapport au début de l'année, laissant penser que l'on approche de la fin de ce phénomène", souligne LVMH. "Dans l'environnement actuel encore marqué par la crise dans de nombreuses régions du monde, le groupe poursuivra sur le reste de l'année une stratégie offensive centrée sur l'innovation et l'investissement ciblé dans les marchés porteurs. LVMH compte sur la puissance de ses marques et le talent de ses équipes pour renforcer encore en 2009 son avance sur le marché mondial du luxe", a indiqué le groupe concernant ses perspectives.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Performances et stratégie

Chiffre d'affaires 2008

17,2 milliards d'euros en hausse de 4,3% et de 7% à périmètre et taux de change comparables

Résultats 2008

- Résultat d'exploitation : 3,5 milliards d''euros (+2%) - Résultat net : 2,03 milliards d'euros (stable)

Prévisions

Pas de prévisions pour 2009, compte tenu, selon les dirigeants, de la faible visibilité et de l'ampleur de la crise

Stratégie

Le groupe va maintenir son effort promotionnel en 2009 pour entretenir ses marques. Ses grandes campagnes de publicité avec des stars comme Madonna ou Sean Connery seront maintenues. En revanche, ses investissements de développement, en particulier les ouvertures de magasins pour ses enseignes de mode et maroquinerie, seront réduits de 10 à 15% en 2009. Les enseignes à succès comme Louis Vuitton et Sephora bénéficieront respectivement de 25 et de 100 nouveaux sites cette année. Des restructurations devraient être menées dans les prochains mois dans l'activité joaillerie, qui pâtit d'un recul de son activité et de ses performances opérationnelles.

Evènements financiers

Depuis sa création, en 1987, LVMH s'est construit grâce à une stratégie active d'acquisitions. En 2008, les positions du groupe dans la presse ont été renforcées par l'acquisition du groupe Les Echos pour 147 millions d'euros. LVMH a également acquis l'horloger suisse Hublot pour 306 millions d'euros, le constructeur de yachts Royal Van Lent et 45% de la chaîne de parfumerie russe " Ile de Beauté ".

Forces et faiblesses de la société

Forces

- Les résultats publiés pour 2008 soulignent que LVMH résiste mieux que ses concurrents (notamment Richemont ou Tiffany) à la crise mondiale grâce à ses marques de renommée mondiale; - LVMH a enregistré de meilleurs résultats que ses concurrents sur le dernier trimestre 2008, particulièrement difficile, grâce à sa diversification par région et par métier. Les difficultés aux Etats-Unis et au Japon ont été compensées par des résultats meilleurs en Europe et en Asie, essentiellement en Chine. Côté produits, la mode, la maroquinerie, et les parfums & cosmétiques s'en sortent mieux que le champagne et l'horlogerie-joaillerie; - Louis Vuitton, marque phare du groupe, a enregistré de très bonnes performances en 2008; - La structure financière du groupe est saine avec un endettement qui ne représente que 28% de ses fonds propres.

Faiblesses

- Dans un contexte défavorable, il sera difficile pour LVMH de réussir à réduire encore ses coûts opérationnels car la majorité des synergies, liées aux nombreuses acquisitions réalisées au début de la décennie, ont déjà été opérées; - Dans les vins et spiritueux, sur un marché où les volumes sont en déclin, LVMH ne pourra pas accroître ses prix comme en 2008, pour maintenir sa rentabilité; - Les parités monétaires ont pesé sur les résultats du groupe l'an passé : l'évolution des taux de change a eu un impact négatif de 143 millions d'euros, soit 4 points de croissance du bénéfice opérationnel.

La valeur et son secteur

Principales activités

LVMH opère dans 5 secteurs : les vins et spiritueux, la mode et la maroquinerie, les parfums et cosmétiques, les montres et la joaillerie, et la distribution sélective.

Le secteur

Le marché mondial du luxe pourrait entrer en récession cette année. Les analystes parient sur une évolution comprise entre 0% et -10%. La croissance moins forte du secteur dans les pays émergents ne compenserait pas le recul dans les pays matures. L'autre menace vient de l'offensive d'eBay qui tente d'obtenir l'autorisation de vendre les produits de luxe en ligne. Le site internet compte sur le nouveau règlement élaboré par la Commission européenne et prévu pour 2010, qui pourrait permettre aux consommateurs d'avoir accès plus facilement à ces articles. LVMH craint que cette évolution aboutisse à la disparition progressive de la distribution sélective et au développement de la contrefaçon.

La valeur dans son secteur

Leader mondial du luxe

Comment suivre la valeur

Le groupe est très sensible aux variations monétaires (23% de son chiffre d'affaires est réalisé aux Etats-Unis et 10% au japon). Son activité est également liée à l'évolution des flux touristiques, puisqu'une une part conséquente de son chiffre d'affaires est réalisée par les achats des touristes. Les ventes étant traditionnellement élevées durant la période de Noël, les résultats de fin d'année sont à étudier en détail.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Luxe et cosmétiques

Les intervenants, dans le luxe comme dans les cosmétiques, cherchent à contrer la crise par diverses stratégies. Hermès parie sur l'avenir en investissant dans le développement de son réseau de distribution. Ce programme va être prolongé au second semestre, à travers l'ouverture et la rénovation de plus d'une dizaine de magasins, notamment en Asie et aux États-Unis. Quant à L'Oréal, il poursuit sa politique dynamique d'innovation, destinée à soutenir sa croissance interne, tout en s'adaptant. Le groupe cherche non seulement à rationnaliser ses coûts, mais il mise également sur des gammes de produits à des prix attractifs pour élargir sa base de consommateurs. Ces derniers sont de plus en plus sensibles aux prix des articles de cosmétiques. C'est pourquoi l'allemand Beiersdorf bénéficie du positionnement tarifaire de sa marque phare, Nivea. Au contraire, l'américain Estée Lauder a subi un recul de ses ventes en début d'année du fait de prix trop élevés. Il cherche d'ailleurs à rendre ses produits accessibles à une plus large clientèle.