Chronique / Des résultats encourageants au troisième trimestre

21/10/2009 - 18:56 - Option Finance

(AOF / Funds) - Alors que la semaine était relativement pauvre en statistiques, le marché était principalement focalisé sur les publications de résultats du troisième trimestre qui, dans l'ensemble, sont apparus rassurants quant à la reprise d'activité. Aux Etats-Unis, Johnson et Johnson et Intel ont ouvert le bal avec des résultats meilleurs qu'attendu, Intel prévoyant même une amélioration des ventes de PC au quatrième trimestre. La crise n'est toutefois pas indolore pour Nokia, qui a enregistré sa première perte en plus de dix ans. Très attendues, les grandes banques américaines n'ont globalement pas déçu, même si le marché a pris ces résultats avec prudence. JPMorgan affiche des bénéfices au plus haut depuis deux ans et Goldman Sachs a quadruplé les siens en un an. Mais les banques généralistes sont plus à mal, à l'instar de Citigroup, toujours en perte. En France, les annonces successives de remboursement de tout ou partie des 19,8 milliards empruntés à l'Etat sous forme de participation, et cela nettement plus tôt que prévu, avaient été initialement très bien accueillies, mais n'ont au final que modestement profité sur la semaine aux valeurs bancaires (Société Générale + 0,3 %, Crédit Agricole + 0,3 %). Dans l'ensemble, les résultats confirment que le pire est désormais passé et que la reprise est en cours au niveau des entreprises, ce qui a permis au Dow de repasser la barrière des 10 000 à la hausse et aux indices européens de s'inscrire au plus haut depuis un an avant quelques prises de bénéfices. Le CAC sur la semaine s'adjuge 0,6 %, le S&P + 1 % et le Nasdaq + 1 %. Pour autant, l'horizon n'est pas totalement dégagé. L'euro continue à inquiéter. Ayant débuté le mois d'octobre à 1,455 il a flirté cette semaine avec les 1,495. S'il n'a pas touché ses plus hauts historiques (1,5990 en avril 2008), il s'en rapproche tout de même en étant repassé au-dessus des 1,49 pour la première fois depuis l'été dernier, avant de s'établir autour de 1,4870 en fin de semaine. Une hausse qui commence à préoccuper les ministres des Finances, lesquels en débattront ce lundi à Bruxelles. Même Jean-Claude Trichet s'est, de façon assez inhabituelle, un peu éloigné des communiqués officiels du G7 en soulignant qu'il est "extrêmement important que les autorités américaines, c'est-à-dire le Trésor, le secrétaire d'Etat au Trésor et le président de la Fed, poursuivent une politique qui tienne compte du fait qu'un dollar fort est dans l'intérêt des Etats-Unis". C'est moins l'euro en effet qui progresse que le dollar qui s'affaiblit et entraîne dans son sillage les monnaies asiatiques. De ce fait, l'or continue de jouer la valeur refuge alternative et est allé de record en record (avec un nouveau plus haut à 1 060 l'once), emportant avec lui les autres matières premières et les devises comme le dollar australien ou la couronne norvégienne. Les minutes de la dernière réunion de la Fed cette semaine ont montré que celle-ci reste très prudente sur la sortie de crise. Et si les taux restent proches de zéro, les stratégies de portage en défaveur du dollar devraient se poursuivre... La banque du Japon a laissé ses taux inchangés à l'issue de sa réunion cette semaine à 0,10 % et également maintenu ses programmes de rachats d'actifs. La BCE ne devrait heureusement pas monter ses taux prochainement - le marché n'anticipe pas de hausse avant la fin de l'année prochaine. L'inflation continue à baisser de - 0,3 % en septembre dans la zone euro et devrait rester autour de 1 % en moyenne tout au long de 2010. Pourtant, les membres de la BCE sont apparus un peu plus optimistes. Yves Mersch a reconnu que les prévisions de croissance et d'inflation seraient vraisemblablement revues à la hausse en décembre, alors que Gertrude Tumpel-Gugerell a rappelé que les mesures non conventionnelles n'étaient pas là indéfiniment. Du côté macroéconomique, les quelques nouvelles statistiques sont venues renforcer le sentiment d'une prochaine sortie de récession - ralentissement des destructions d'emplois aux Etats-Unis, ventes au détail et production industrielle meilleures que prévu). Dans ce contexte, les marchés obligataires ont souffert cette semaine. D'autant plus que la semaine était très chargée en nouveaux papiers, avec près de 25 milliards de papiers souverains émis, soit un volume record d'ici à la fin de l'année, la France ayant été le principal émetteur avec près de 9 milliards de BTAN et d'OAT indexées sur l'inflation qui retrouvent un peu de lustre auprès des investisseurs. Le taux à dix ans Bund s'est ainsi tendu de 11 points de base à 3,29 %, le deux ans gagnant lui 8 pb. La semaine qui s'annonce verra le retour au premier plan des statistiques, avec les chiffres immobiliers et le Beige Book aux Etats-Unis ainsi que l'Ifo en Allemagne. Et toujours avec les résultats des entreprises en filigrane... Jean-François Robin, stratégiste, Natixis

AOF - EN SAVOIR PLUS

LEXIQUE

OAT (Obligations Assimilables du : Les Obligations Assimilables du Trésor sont des fonds d'Etat émis en plusieurs tranches successives. Ces fonds constituent le support de l'endettement à long terme de l'Etat. La maturité est comprise entre 7 et 30 ans. La plupart des OAT sont à taux fixe et remboursables à échéance. Mais le Trésor émet aussi des obligations à taux variable (OAT TEC 10 indexées sur le taux de l'échéance constante à 10 ans) et des obligations indexées sur l'inflation (OATi).