Licence de téléphonie mobile : ILIAD a déposé son dossier de candidature

28/10/2009 - 10:48 - Option Finance

(AOF) - Iliad a annoncé que sa filiale Free Mobile avait déposé aujourd'hui auprès de l'ARCEP son dossier de candidature à l'attribution de la quatrième licence de télécommunications mobiles 3G. " Le Groupe Iliad souhaite obtenir une licence de télécommunications mobiles pour accélérer l'essor du multimédia mobile et répondre à la forte attente des consommateurs vis-à-vis d'offres plus simples, moins chères et plus innovantes ", a souligné la maison-mère du fournisseur d'accès Internet Free. Iliad affirme que, si le projet Free Mobile est retenu, il dynamisera le marché français des télécommunications mobiles, déclenchera dès 2010 un important volume d'investissement en France et sera fortement créateur d'emplois.

AOF - EN SAVOIR PLUS

LEXIQUE

Arcep : La loi de régulation postale, entrée en vigueur fin mai 2005, a rebaptisé l'Autorité de régulation des télécoms (ART) en Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) et a étendu ses compétences au secteur postal, portant son collège de 5 à 7 membres. Structure indépendante à l'égard des différents opérateurs présents sur le marché, elle a pour objectifs : - la neutralité : l'Etat, en étant actionnaire de France Télécom, ne peut être également régulateur du marché, dans un souci d'impartialité à l'égard de tous les acteurs du marché ; - la continuité : le régulateur a pour mission de favoriser le développement durable du marché au bénéfice des utilisateurs ; - l'efficacité : indépendante, l'Autorité dispose de compétences qui ne se rattachent pas aux formes traditionnelles d'intervention du pouvoir exécutif. Le règlement des litiges, la conciliation et le pouvoir de sanction figurent ainsi parmi les éléments décisifs d'une régulation efficace.

Activité de la société

Le groupe Iliad est un acteur majeur sur le marché français des télécoms. Les activités du groupe se décomposent en deux secteurs identifiés sur la base de critères opérationnels : - le secteur Haut Débit qui regroupe notamment les activités d'accès (exploitées sous la marque Free et ses déclinaisons), d'hébergement (Online, BookMyName et Dedibox),les activités Wimax (IFW) et les activités liées au déploiement de la fibre optique " FTTH ". - le secteur Téléphonie Traditionnelle qui regroupe les activités de téléphonie fixe commutée (One.Tel et Iliad telecom), de revente aux opérateurs (exploitées par Kedra) ainsi que l'activité annuaire (principalement l'annuaire inversé exploité sous la marque ANNU) et l'activité e-commerce (exploitées sous le nom Assunet.com). Free a annoncé, en 2006, sa volonté d'investir dans la fibre optique. Le groupe va déployer un réseau en fibres optiques en privilégiant Paris. Alors qu'à l'heure actuelle, les réseaux de fibre optique n'entrent pas encore dans le champ de régulation défini par la Commission européenne, Free annonce qu'il entend ouvrir le sien à tous les opérateurs.

Les points forts de la valeur

- Iliad est profitable depuis de nombreuses années, grâce à une gestion saine et l'absence d'investissements hasardeux durant la période de la bulle internet. - Les analystes saluent une structure de coûts légère, un budget marketing optimisé au maximum et une stratégie de différenciation efficace qui fait augmenter l'Arpu (le revenu moyen par abonnés). - Iliad n'est pas endetté. - Le titre présente également un intérêt spéculatif. En effet, Iliad pourrait intéresser à terme un opérateur télécoms à la recherche de parts de marché en France. Un éventuel repreneur devra cependant convaincre le fondateur d'Iliad, Xavier Niel, qui détient 67% du capital. - A terme, les investissements dans la fibre optique pourraient profiter au groupe : le partage de l'infrastructure, notamment à Paris où un autre acteur pourrait utiliser le réseau d'Iliad, serait un élément positif pour le titre.

Les points faibles de la valeur

- L'environnement concurrentiel instable et la position de challenger d'Iliad sont des facteurs de fragilité. - La visibilité sur les perspectives de revenus des services Freebox (Voix sur IP, TV sur ADSL, Vidéo à la demande...) reste faible. - L'incertitude sur la stratégie du groupe dans le mobile pèse sur le titre. Iliad est le seul candidat à la quatrième licence de téléphonie mobile, mais a posé ses conditions. On rappellera que le groupe conserve la possibilité de renoncer à l'autorisation avant sa délivrance. -Les investissements prévus dans la fibre optique pourront, dans un premier temps, affecter le taux de croissance des marges de l'opérateur.

Comment suivre la valeur

- La valorisation d'Iliad dépend fortement de la croissance de la base d'abonnés ADSL et des services optionnels de la Freebox. - L'engouement des Français pour le haut débit ne se dément pas. Les offres comprenant Internet, la téléphonie illimitée et la télévision se démocratisent et drainent une nouvelle clientèle vers les FAI. La course aux prix et aux débits devrait se poursuivre, mais on constate également une tendance à l'extension des offres de services complémentaires.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Internet - FAI et sites internet

En France, comme dans le monde, les réseaux de télécommunication en fibre optique, qui permettent l'accès à Internet à " très haut débit ", ont beaucoup de mal à se substituer aux infrastructures existantes. Fin 2008, 48 millions d'abonnement à ces réseaux existaient dans le monde. Selon l'institut Idate, il devrait y en avoir environ quatre fois plus en 2014. Sur notre territoire, si 5,4 millions de foyers étaient raccordables en juin 2009, seuls 253.000 d'entre eux étaient réellement abonnés. Combattre la " fracture numérique " et généraliser la couverture nationale en fibre optique est le grand défi que se sont fixé les autorités. Les experts s'accordent à dire qu'entre 25 et 40 milliards d'euros sur dix ans seront nécessaires pour généraliser le très haut débit en France. Les opérateurs télécoms ne parviendront pas, à eux seuls, à financer cette dépense. C'est pourquoi une part de l'emprunt national, qui devrait être lancé en 2010, pourrait y être consacrée. La secrétaire d'Etat chargée de l'Economie numérique, Nathalie Kosciusko-Morizet, espère pouvoir récolter entre 3 et 5 milliards d'euros.