RHODIA : hausse de 2,4% de l'Ebitda récurrent au troisième trimestre

04/11/2009 - 08:43 - Option Finance

(AOF) - Rhodia a réalisé au troisième trimestre un résultat net part du groupe de 14 millions d'euros contre 56 millions au troisième trimestre 2008. Le résultat opérationnel s'élève à 104 millions d'euros contre 65 millions l'année précédente. L'EBITDA récurrent s'inscrit à 174 millions contre 170 millions un an plus tôt. Ceci résulte à la fois d'un pricing power satisfaisant (impact positif de 21 millions d'euros), de la poursuite des progrès opérationnels et d'un effet de change favorable, qui ont plus que compensé la baisse des volumes par rapport à l'an dernier, a commenté Rhodia. Au troisième trimestre, les volumes se sont fortement améliorés avec une baisse limitée à 9% comparée au repli de 20% enregistré au deuxième trimestre 2009, a souligné Rhodia. En recul de 17%, le chiffre d'affaires s'établit à 1,041 milliard contre 1,256 milliard au troisième trimestre 2008. Avec une baisse des prix de vente limitée à 11%, le groupe estime avoir "réussi à gérer efficacement ses prix dans un contexte de baisse des coûts de matières premières et d'énergie". Alors que les tendances restent encore incertaines pour 2010, Rhodia attend au quatrième trimestre un niveau de demande similaire à celui du troisième trimestre. Dans le contexte économique actuel, le groupe table sur EBITDA récurrent supérieur à 160 millions d'euros. Cette prévision prend en compte le risque de report du dernier lot de CER au 1er trimestre 2010. "Depuis le début de l'année, Rhodia a réalisé des améliorations opérationnelles structurelles qui lui ont permis d'abaisser son seuil de rentabilité et de diminuer son besoin en fonds de roulement. Le Groupe a ainsi réussi à générer un niveau élevé de Free Cash Flow et à réduire significativement sa dette. Fort des actions réalisées en 2009, Rhodia est bien positionné pour sortir renforcé de la crise", a déclaré le groupe de chimie.

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Activité de la société

Ancienne filiale de Rhône-Poulenc, devenu Aventis (aujourd'hui Sanofi-Aventis), Rhodia est l'un des 10 leaders mondiaux de la chimie de spécialités. Partenaires des grands acteurs des marchés de l'automobile, de l'électronique, des fibres, de la pharmacie, de l'agrochimie, des produits de consommation, des pneumatiques et des peintures et revêtements, Rhodia propose des solutions sur mesure combinant molécules et technologies originales répondant aux enjeux de ses clients. L'organisation du groupe repose sur 9 entreprises qui s'articulent en deux groupes constituant les pôles stratégiques de Rhodia : Matériaux et Services de Spécialités et Chimie d'applications. A terme, l'objectif est d'intégrer la Chimie Fine à l'un des deux précédents pôles. Le groupe emploie 20000 personnes dans le monde.

Les points forts de la valeur

- Rhodia est positionné sur la chimie de spécialités, plus rentable que la chimie de base. - L'émission d'Oceanes devrait permettre au chimiste français de rembourser le solde de ses emprunts obligataires les plus chers à échéance 2010 et 2011 dont le taux d'intérêt moyen est proche de 9%. Le groupe a réussi son plan de refinancement et sécurisé la situation de sa liquidité à moyen terme, grâce à une augmentation de capital, une émission obligataire et de nouvelles lignes bancaires. Sa dette a été ramenée de 3 milliards en 2003 à 1,6 milliard d'euros en 2006. - Rhodia a tenu ses engagements de redimensionnement de ses activités et de réduction des coûts. -Les agences de notation Standard & Poor's et Moody's ont respectivement relevé leur notation sur le chimiste à BB- et à Ba3 afin de refléter l'amélioration de la structure de capital. - Avec le retournement du cycle de la chimie, le groupe peut désormais répercuter une partie de ses hausses de coûts dans les prix. - Rhodia devrait disposer de 11 à 13 millions de tonnes de CER par an à partir de 2007, et ce jusqu'en 2013. Rappelons que ces crédits, ou droits à polluer, sont attribués aux sociétés qui réduisent le niveau d'émission de CO2, dans le cadre du protocole de Kyoto. Elles peuvent les utiliser pour leurs propres besoins (sur d'autres sites polluants) ou les revendre, comme c'est le cas pour Rhodia grâce aux efforts consentis par le groupe au Brésil et en Corée. La valeur de ces crédits déterminée par la rencontre de l'offre et de la demande représente une part importante de la valorisation boursière de Rhodia.

Les points faibles de la valeur

- Le groupe traîne des "passifs environnementaux". Il a d'ailleurs intenté en vain une action contre son ancienne maison-mère Aventis afin d'obtenir l'indemnisation des passifs liés aux sites de Silver Bow (US) et de Cubatao (Brésil). - Rhodia est fortement dépendant du prix des matières premières, et plus particulièrement de celui des dérivés du pétrole (benzène...). Il est également pénalisé en cas de repli du dollar. - Les marges dégagées par les différents pôles du groupe sont très disparates. - Certains actionnaires minoritaires mènent une fronde contre la direction du groupe et plusieurs de ses administrateurs liés à Aventis. De son côté, l'AMF a estimé que le groupe a diffusé ces dernières années des informations inexactes et imprécises.

Comment suivre la valeur

- Le secteur de la chimie est particulièrement sensible à la conjoncture économique. Rhodia est une valeur cyclique. - Depuis le redressement du groupe, Rhodia est également considéré comme une valeur de retournement (recovery), à haut risque toutefois.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Produits de base - Chimie

La pétrochimie européenne doit faire face à un environnement particulièrement difficile. Face à un recul de la demande, les surcapacités atteignent 15%, selon le président du Syndicat de la chimie organique de base (SCOB). Quant au taux d'utilisation des capacités, il atteint environ 80%, son plus bas niveau depuis plus de dix-neuf ans. La production de composants chimiques intervenant dans la fabrication de matières plastiques a chuté l'an passé : de 9,8% pour l'éthylène et de 5,2% pour le propylène. Réagissant à cette tendance, l'Europe et les Etats-Unis devraient supprimer cette année environ 2 millions de tonnes de capacités de production annuelles. Alors que l'Asie et le Moyen-Orient, qui bénéficient de coûts de production très inférieurs, vont enregistrer un développement de 6 millions de tonnes de capacités de production annuelles. L'autre tendance négative est la volatilité des coûts. Les hausses peuvent parfois être répercutées aux clients, mais avec un décalage dans le temps.