UBISOFT : confirmation des objectifs de l'exercice 2009-10

04/11/2009 - 18:09 - Option Finance

(AOF) - Ubisoft a réalisé au deuxième trimestre un chiffre d'affaires de 83 millions d'euros, en baisse de 52,8% (-53,1% à taux de change constants). Il est en ligne avec l'objectif d'environ 80 millions d'euros communiqué précédemment. Yves Guillemot, Président Directeur Général a déclaré : " Comme attendu, le premier semestre a été marqué par un marché très difficile pour les jeux Nintendo DS et pour nos titres de back-catalogue, avec peu de nouveaux lancements. La deuxième partie de l'exercice devrait être nettement plus favorable avec un retour à une croissance et à une rentabilité élevées. " Le groupe a confirmé ses objectifs pour l'exercice 2009-10, soit un chiffre d'affaires d'environ 1,040 milliard d'euros et un résultat opérationnel courant avant rémunérations payées en actions d'au moins 7%. Sur la base des informations aujourd'hui à sa disposition, et en raison essentiellement de la forte baisse du chiffre d'affaires, Ubisoft anticipe une perte opérationnelle courante pour le premier semestre 2009-10 d'environ 80 millions d'euros contre un gain de 33 millions d'euros sur l'exercice antérieur. Pour le deuxième semestre, la société anticipe une forte hausse du chiffre d'affaires (environ +22%) et une rentabilité de 17% minimum grâce à un mix produits à contribution élevée. L'éditeur de jeux vidéo souligne que le troisième trimestre sera le plus important de son histoire avec notamment la sortie de d'Assassin's Creed 2 et de James Cameron's Avatar. Sur cette période, le chiffre d'affaires devrait s'élever à environ 540 millions d'euros, soit une hausse d'environ 6% par rapport au troisième trimestre 2008-09.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Activité de la société

Ubisoft figure parmi les leaders en production, édition et distribution de jeux interactifs dans le monde. Ubisoft est présent dans 21 pays et distribue ses produits dans plus de 50 pays à travers le monde. L'éditeur de jeux vidéo dispose de plusieurs studios de développement, notamment en France, au Canada et en Chine. Les franchises clés d'Ubisoft sont : Splinter Cell, Ghost Recon, Rayman et Rainbow Six. Electronic Arts détient 15,37% du capital et 24,86% des droits de vote d'Ubisoft.

Les points forts de la valeur

- Ubisoft s'est positionné très tôt sur les jeux pour les consoles de nouvelle génération, ce qui lui permet de bénéficier à plein de la phase d'accélération de la croissance du cycle du secteur. - Ubisoft est devenu l'un des plus importants créateurs de marques du secteur des jeux vidéo. Chaque lancement est un pari risqué mais assure une récurrence du chiffre d'affaires et une marge plus importante que les licences. - Le titre revêt un attrait spéculatif avec l'entrée non sollicitée de l'éditeur américain de jeux vidéo Electronic Arts à hauteur de 15,4 % au capital d'Ubisoft, qui continue d'affirmer sa volonté d'indépendance. Le groupe pourrait toutefois ne pas être opposé à son rachat par un grand groupe de divertissement. - Ubisoft est devenu un acteur mondial et dispose des capacités pour développer des jeux pour toutes les plates-formes.

Les points faibles de la valeur

- Les charges de développement et de lancement des nouveaux jeux sont en constante augmentation, sans que le succès soit garanti. Il faut désormais compter 15 à 20 millions d'euros d'investissement (hors marketing) pour un jeu à succès. - Le titre est jugé suffisamment valorisé par certains analystes.

Comment suivre la valeur

- Le succès de la société dépend avant tout de la solidité de son catalogue. La présentation des jeux en instance de sortie se fait notamment lors des salons professionnels comme l'E3 (Electronic Entertainment Expo) à Los Angeles. - La fin d'année est cruciale pour tous les éditeurs de jeux vidéos, qui réalisent la majeure partie de leur chiffre d'affaires entre septembre et janvier (avec un pic pour les fêtes). - Le marché des jeux est entré dans la phase de hausse de son cycle grâce à l'arrivée des consoles de nouvelle génération. - La tendance du marché américain des jeux vidéos préfigure généralement de quelques mois celle du marché européen. - Le secteur du jeu vidéo dépasse progressivement le périmètre des consoles dédiées et des ordinateurs personnels. Il devient de plus en plus accessible sur une multitude de supports (téléphones portables, Internet, assistants personnels, lecteurs MP3...). - Le mouvement de concentration est engagé et devrait s'accélérer. Il y a une dizaine de grands éditeurs-distributeurs de jeux vidéo dans le monde. A terme, il ne devrait plus en rester que cinq ou six.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Informatique - Jeux vidéo

Selon l'institut GfK, après avoir affiché une progression de 20% l'an passé, à 3,2 milliards d'euros, le marché français des jeux vidéo a reculé de 14% en valeur sur les cinq premiers mois de l'année. Sur la même période, le marché des consoles a chuté 19%. Plusieurs raisons expliquent cette tendance. Anticipant une baisse prochaine du prix des consoles, les clients ont préféré reporter leurs achats. De plus, au contraire de 2008, peu de grandes nouveautés ont été lancées. En 2008, les très attendus " Grand Theft Auto IV " de Take Two, " Wii Fit ", et " Mario Kart Wii " de Nintendo avaient dopé le marché. Le créneau des consoles pâtit également du piratage, qui devient un vrai problème pour l'industrie, mais aussi d'un taux d'équipement élevé des ménages en consoles de salon (à 41%). Quant au marché du jeu sur PC, son déclin s'établit à 20% à 57 millions d'euros. Aux Etats-Unis, premier marché mondial, à fin juillet, les ventes de jeux, consoles et accessoires, se sont repliées de 29% par rapport à juillet 2008 et de 27,4% comparées au mois de juin, selon NPD Group. Sur les sept premiers mois de l'année, les ventes sont inférieures de 14% par rapport à la même période de 2008. Ce sont essentiellement les mauvaises performances des consoles qui expliquent le déclin de l'activité.