LEGRAND : chiffre d'affaires en baisse de 15,5%

05/11/2009 - 11:43 - Option Finance

(AOF) - Legrand a enregistré un chiffre d'affaires en baisse de 15,5 % à 861,8 millions d'euros au troisième trimestre. Le bénéfice a augmenté de 53,7 % à 91,3 millions d'euros. Cette progression du bénéfice net s'explique par un effet de comparaison favorable, a expliqué Olivier Bazil, vice-président directeur général délégué. Le groupe de matériel électrique a revu en hausse son objectif de marge opérationnelle ajustée récurrente "de près de 17 %", contre 14 % auparavant, "malgré l'absence de signes d'amélioration de la conjoncture". Sur les neuf premiers mois de l'année, le bénéfice net a reculé en revanche de 31 % à 199,2 millions et le chiffre d'affaires de 16 % à 2,67 milliards. Le groupe dispose de 465 millions de cash flow libre à fin septembre. Legrand prévoit par ailleurs "de saisir les opportunités de croissance externe ciblées et de renforcer ses positions commerciales dans les zones émergentes".

AOF - EN SAVOIR PLUS

Activité de la société

Historiquement implanté à Limoges, Legrand est le spécialiste mondial des produits et systèmes pour installations électriques et réseaux d'information. Son offre intègre des solutions pour les bâtiments résidentiels, tertiaires et industriels. Avec 150 000 références de produits et des implantations dans plus de 70 pays, le groupe a réalisé un chiffre d'affaires de 4,1 milliards d'euros en 2007. Fort de ses 35 000 collaborateurs et avec près de 5% de ses ventes engagées dans la R&D chaque année, le groupe concentre son développement sur l'innovation et le lancement régulier de nouveaux produits à forte valeur ajoutée. En 2003, la Commission européenne a opposé son veto à la fusion entre Legrand et son concurrent Schneider Electric. Les actions Legrand ont été rachetées par les fonds d'investissement KKR et Wendel Investissement, qui restent les deux principaux actionnaires avec chacun 30% du capital. Le groupe a fait son retour en Bourse en 2006.

Les points forts de la valeur

- Legrand est dirigé par une équipe appréciée de la communauté financière. La gestion de l'échec de la fusion avec Schneider, du rachat par des fonds d'investissement et du retour en Bourse a accru la crédibilité du management. - Très attaché à la Recherche et Développement et à l'innovation, Legrand se développe actuellement sur le marché en pleine croissance de la domotique. Ces équipements plus sophistiqués, plus esthétiques et donc à plus forte valeur ajoutée offrent des marges plus élevées. - Le groupe développe ses activités dans les pays émergents à fort potentiel de croissance. - Legrand a tout d'une cible idéale. Si les analystes ne voient pas Schneider Electric repartir à l'assaut du groupe, il pourrait en revanche attiser les convoitises de l'allemand Siemens, du suédois ABB ou des américains Honeywell et General Electric.

Les points faibles de la valeur

- Legrand est largement exposé aux difficultés actuelles du marché de la construction, le segment du Résidentiel représentant 42% de son activité globale et 30% de son chiffre d'affaires US. - Legrand n'est pas protégé par de véritables barrières technologiques. Il pourrait ainsi souffrir de la montée en puissance d'un nouvel acteur. Ses seules protections résident dans la maîtrise des normes des différents pays, la fidélisation des électriciens et l'innovation. - Legrand pâtit de la hausse des coûts d'achat qui représentent 30% de son chiffre d'affaires.

Comment suivre la valeur

- On s'intéressera aux tendances à long terme de l'industrie et aux investissements de production d'électricité. Le potentiel de l'automatisation, dans l'industrie comme à la maison (domotique), semble prometteur. - On surveillera également les mouvements de fusions-acquisitions. Legrand pourrait être racheté par l'un de ses concurrents dans un contexte d'intégration verticale de l'industrie.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Biens d'équipement

L'Insee a revu à la baisse ses prévisions de recul des investissements industriels pour 2009. Ils devraient subir une chute historique de 21%, les investissements dans l'industrie manufacturière enregistrant même une dégringolade de 23% cette année. En avril dernier, la baisse anticipée des investissements industriels était limitée à 18% et à 21% pour la seule industrie manufacturière. Cette dégradation des prévisions provient d'une diminution de la demande de la part des secteurs des biens d'équipements et des biens intermédiaires, touchés de plein fouet par la crise. En avril dernier, les industriels s'attendaient à une stagnation des investissements dans les biens d'équipement. Ils tablent désormais sur un recul de 9%.