CIMENTS FRANCAIS : résultat net neuf mois consolidé en baisse de 20,3%

09/11/2009 - 12:33 - Option Finance

(AOF) - Ciments Français a réalisé durant les neuf premiers de l'exercice 2009 un résultat net de 293,2 millions d'euros, en baisse de 20,3% pénalisé par la faiblesse de la demande, des charges non récurrentes et des dépréciations d'actifs industriels. Le résultat net part du groupe s'élève à 212,5 millions d'euros, en repli de 26,5%. Le résultat brut d'exploitation courant a reculé de 11,2% à 720,9 millions d'euros La baisse maîtrisée du résultat a été obtenue grâce à réduction significative des coûts d'exploitation, a souligné le fabricant de ciment contrôlé à plus de 80% par l'italien Italcementi. Le chiffre d'affaires consolidé a diminué de 11% à 3,236 milliards d'euros. Cette baisse résulte d'une contraction de l'activité (-14,2%, en partie compensée par les effets change (+2,0%) et périmètre (+1,2%). Le chiffre d'affaires a augmenté en Europe Est et Sud Méditerranée grâce à une progression significative en Égypte et modérée au Maroc, et malgré une diminution sensible en Turquie et Bulgarie. En revanche, une forte baisse a affecté tous les pays d'Europe de l'Ouest, l'Amérique du Nord et le Négoce. Le repli du chiffre d'affaires a été moins marqué en Asie, la progression en Chine et au Kazakhstan ayant compensé la diminution en Thaïlande et en Inde où apparaissent des surcapacités. Au troisième trimestre la diminution du chiffre d'affaires (-14,8%) est plus forte qu'au premier semestre (-9,0%). Concernant ses perspectives, Ciments Français table sur une baisse des résultats opérationnels par rapport à ceux de l'année dernière en ligne avec la tendance des neuf premiers mois. Par ailleurs, le conseil d'administration a décidé de modifier le mode de direction de la société en adoptant, à compter du prochain exercice, la dissociation des fonctions de Président et de Directeur Général. Le conseil, avec effet au 1er janvier 2010, a donc confirmé Yves René Nanot dans ses fonctions de président du conseil d'administration, nommé en tant que directeur général, Giovanni Ferrario (actuellement directeur dénéral délégué) et, sur proposition de ce dernier, nommé Jean-Paul Méric (actuellement directeur général délégué adjoint) directeur général délégué.

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Activité de la société

Ciments Français est la deuxième société cimentière cotée à la Bourse de Paris. Depuis 1992, la société est filiale (à hauteur de 75 %) de l'italien Italcementi Group, cinquième cimentier mondial. Réalisant 68 % de son chiffre d'affaires dans le ciment, la société est également présente dans les granulats et le béton prêt à l'emploi. Ciments Français a publié au titre de l'exercice 2006 un résultat net part du groupe de 502,3 millions d'euros, en hausse de 19,1%. Dans le cadre du programme d'intégration verticale des activités aval du secteur ciment du groupe, Ciments Français a acquis deux sociétés américaines en 2007.

Les points forts de la valeur

- Ciment Français bénéficie d'une des meilleures rentabilités opérationnelles du secteur en Europe. - Le groupe est prompt à nouer des partenariats ou à opérer des rachats pour se développer sur l'ensemble des marchés, et notamment émergents. - Le groupe profite d'une clientèle fortement diversifiée, ce qui limite le risque clients. - Ciments Français souhaite se développer, à partir de sa position de leader en Egypte, au Proche-Orient, zone géographique très intéressante. Le groupe envisage également d'accroître sa présence en Inde, qui constitue un marché stratégique.

Les points faibles de la valeur

- Le groupe est pénalisé par sa taille limitée à l'échelle nationale et par une moindre présence dans certains pays émergents par rapport à ses concurrents, alors que ces pays sont une priorité stratégique pour les cimentiers. - Le faible flottant de Ciments Français (13 % du capital) limite l'attrait du titre auprès des investisseurs. Notons qu'Italcementi procède régulièrement à des achats de titres sur le marché et pourrait donc racheter sa filiale.

Comment suivre la valeur

- Les groupes de matériaux sont dépendants de l'activité de la construction, fortement cyclique. A ce titre, leur activité est soumise à l'évolution du nombre des permis de construire et des mises en chantiers, qui sont eux-mêmes influencés par la conjoncture économique, le niveau des taux d'intérêts (coût du crédit) ou encore le climat. - Traditionnellement, l'activité du groupe est plus forte au second semestre, les six premiers mois de l'année étant généralement consacrés à la maintenance des activités. - Il faut également porter une attention particulière à l'évolution du prix de l'énergie, laquelle représente 30 à 35 % des coûts de production du ciment.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Construction - Matériaux

La politique de renforcement de la réduction des coûts est à l'oeuvre parmi les groupes de matériaux de construction. Holcim avait annoncé en début d'année la suppression de 3.000 postes et la fermeture d'une centaine de sites de production dans le monde. Il a choisi de renforcer encore ces mesures en portant son plan de réduction de capacités de production dans les pays développés de 375 à 600 millions de francs suisses. Son objectif est de se focaliser sur les pays émergents, en particulier la Chine. Il a ajusté ses mesures car il ne prévoit pas de sortie de crise avant 2010, voire 2011. Même stratégie pour Saint-Gobain. Ce dernier a annoncé quasiment le doublement de son programme de réductions de coûts. L'objectif initial de 600 millions est passé à 1,1 milliard. Des fermetures de sites vont intervenir dans les pays les plus touchés par la crise, notamment en Espagne. Cette décision fait suite au même constat que celui d'Holcim : la sortie de crise n'est pas prévue pour tout de suite.