la valeur du jour en Europe - ALLIANZ bat le consensus

09/11/2009 - 17:10 - Option Finance

(AOF) - Le titre Allianz progresse de 5,28% à 83,50 euros dans l'après-midi, surperformant le marché européen suite à des résultats meilleurs qu'attendu. L'assureur allemand a publié un bénéfice net des activités poursuivies de 1,323 milliard d'euros contre un résultat de 575 millions d'euros l'année dernière sur la même période. Les analystes anticipaient un chiffre de 1,18 milliard d'euros seulement. Le bénéfice opérationnel est ressorti en hausse de 23% à 1,929 milliard d'euros, là où le marché tablait sur un chiffre de 1,804 milliard d'euros. Le chiffre d'affaires du groupe a atteint 22 milliards d'euros contre 21,1 milliards en 2008, soit une hausse de 5,2%. Le groupe ne s'est pas aventuré à fixer des objectifs pour l'année prochaine, malgré ces résultats solides. Il remarque dans un communiqué que les dommages à la propriété ainsi que l'assurance vie font face à une demande faible imputable selon lui au ralentissement économique et à la hausse des insolvabilités et du chômage.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Activité de la société

Fondé en 1890 et numéro un européen de l'assurance, Allianz AG est présent dans plus de 70 pays où se répartissent quelques 60 millions de clients et 174 000 employés. Le groupe allemand opère à la fois sur l'assurance dommages, l'assurance vie et l'assurance des personnes. Allianz s'est renforcé ces dernières années en prenant le contrôle des AGF en France et de RAS Group and Lloyd Adriatico en Italie. Allianz est également un acteur majeur dans le domaine des services financiers par le biais notamment de Dresdner Asset Management et Dresdner Bank. Le groupe compte encore parmi ses entités le spécialiste de l'obligataire PIMCO, RCM dans la recherche actions ainsi que Nicholas-Applegate et Oppenheimer Capital dans la gestion. Allianz a opté pour le statut de "société européenne" (SE). L'assureur a achevé une complète réorganisation interne qui a abouti à la naissance d'Allianz SE.

Les points forts de la valeur

- Confirmant son redressement depuis la crise financière des années 2001-2002, le numéro un européen de l'assurance a enregistré un nouveau record de son résultat net, en hausse de 13,5% à 7,97 milliards d'euros en 2007. Malgré les grandes difficultés du secteur de la finance, heurté de plein fouet par la crise du "subprime", le groupe a maintenu une croissance soutenue. - Les activités Vie et Santé continuent de doper le titre, grâce à des résultats opérationnels en nette progression. - Le groupe bénéficie du dynamisme des marchés émergents d'Europe de l'Est, d'Asie et même de certains pays européens, comme la France et l'Italie, qui ont présenté de forts taux de croissance.

Les points faibles de la valeur

- Avec la faiblesse du dollar, la branche assurance-vie aux Etats-Unis du groupe demeure un problème. - Dresdner Bank continue de peser sur les résultats du groupe en raison de la crise du "subprime". La filiale a perdu 549 millions d'euros en 2007 en raison principalement de la crise financière.

Comment suivre la valeur

- Les revenus des assureurs sont fortement conditionnés par l'évolution des marchés financiers et des taux d'intérêt, dans la mesure où les primes versées par les assurés, réserves déduites, sont réinvesties. Notons que le résultat de ces placements est appelé résultat financier par opposition au résultat technique, égal aux primes nettes moins les coûts des sinistres, de souscription et de gestion. De même, les marchés financiers influent sur les activités d'assurance-vie. - Par ailleurs, les catastrophes climatiques (type tempête), les actes terroristes, ou tout événement de nature à impliquer pécuniairement les compagnies d'assurance, sont susceptibles de peser sur le titre. - Une opération de rachat des minoritaires de l'assureur français AGF est très probable à terme, mais les questions en suspens restent nombreuses. Il faudra probablement attendre que la compagnie augmente la rentabilité de ses activités d'assurance-vie en Allemagne, pérennise le redressement de Dresdner Bank et achève sa réorganisation.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Finance - Assurance

Le cabinet d'analyse Xerfi considère qu'après avoir reculé de 0,7% en 2007 et de 6,4% en 2008, le marché de l'assurance français va se redresser cette année grâce au développement des assurances de personnes, et en particulier de l'assurance-vie. Selon Xerfi le marché global de l'assurance français devrait croître de 4% en 2009 et de 6% en 2010. La FFSA estime que la croissance de l'assurance-vie devrait se situer entre 0% et 4% cette année. Quant à l'assurance de biens et de responsabilités, la progression des cotisations en 2009 devrait atteindre entre 1% et 3%. Sur le plan mondial, Fitch et Moody's maintiennent leur perspective négative sur le secteur. Moody's a exprimé ses inquiétudes non seulement sur la solidité du bilan actuel des assureurs, mais aussi sur leur capacité à rétablir leurs niveaux de capitalisation avec des résultats qui devraient être réduits. L'agence de notation souligne que de nombreux groupes maintiennent une exposition limitée aux actions et aux produits structurés. Or, à moyen-terme, cette stratégie de gestion d'actifs peu risquée pourrait amoindrir leur performance.

Finance - Banques

Selon la Banque centrale européenne (BCE) les perspectives de profitabilité des banques de l'Union Européenne en 2009 restent très incertaines. La nouvelle augmentation probable du provisionnement des pertes sur créances pèse sur les résultats. Ces pertes pourraient atteindre leur niveau le plus élevé fin 2009. Moody's maintient sa perspective " négative " sur les banques françaises. Même si elles ont bien mieux résisté à la crise que leurs concurrentes étrangères, notamment anglo-saxonnes, grâce à leur modèle de banque universelle, certaines faiblesses demeurent. Face à un certain nombre de défis, ces banques vont devoir s'adapter. La crise économique et la baisse consécutive de leurs revenus, combinée à un accroissement du risque, vont peser sur leur rentabilité. De plus, leurs ratios de fonds propres réglementaires sont inférieurs à ceux de leurs concurrents internationaux. L'adaptation devrait passer par une intégration accrue des métiers spécialisés. Cette tendance a été récemment soulignée par la fusion des filiales de gestion d'actifs de la Société Générale et du Crédit Agricole.