TF1 : chiffre d'affaires en baisse de 13% sur neuf mois

10/11/2009 - 18:20 - Option Finance

(AOF) - Au 30 septembre 2009, le chiffre d'affaires consolidé du groupe TF1 est en retrait de 13 % à 1 628 millions d'euros. Sur la période, les recettes publicitaires nettes de la chaîne TF1 s'élèvent à 967 millions d'euros, en baisse de 19 %. Le chiffre d'affaires publicitaire du troisième trimestre 2009 est en recul de 6 %, après un recul de 27% au premier trimestre 2009, de 19 % au deuxième trimestre 2009, "dû au retour des volumes d'investissements publicitaires dans certains secteurs, notamment la grande consommation". Au 30 septembre 2009, le chiffre d'affaires des activités de diversification s'élève à 661 millions d'euros, en retrait de 2 % "dans un environnement économique qui reste tendu". Le coût de la grille de la chaîne TF1 s'élève à 664 millions d'euros à fin septembre 2009, contre 749 millions d'euros un an plus tôt. "Afin de tenir compte de l'évolution du marché publicitaire d'ici la fin de l'année, le groupe TF1 a un objectif de chiffre d'affaires consolidé pour l'exercice 2009 de -11 %, à comparer à une hypothèse de travail de -13 % et maintient son objectif d'économies à 70 millions d'euros sur l'exercice", a indiqué le communiqué.

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Activité de la société

Privatisée en 1987, TF1 est l'une des premières chaînes européennes en termes de parts d'audience. TF1 est diffusée en clair par voie hertzienne, par câble et par satellite. Le groupe édite également des chaînes thématiques (Eurosport, LCI, TV Breizh...). En 2006, TF1 a acquis 33,5% du groupe AB. TF1 est également un groupe de communication intégré avec des activités de diversification développées en synergie autour de son métier principal (édition et distribution de produits dérivés comme la vidéo, téléshopping...). TF1 continue de se diversifier et a acquis 1001listes en 2006, un site de listes de mariages en ligne. TF1 est détenue à hauteur de 42,9 % par le groupe Bouygues.

Les points forts de la valeur

- TF1 bénéficie de son statut de première chaîne française, détenant plus de 50% du marché de la publicité TV. - La chaîne dispose d'un portefeuille d'activités diversifiées et rentables. Le potentiel d'amélioration de la rentabilité des activités de diversification du groupe constitue d'ailleurs un levier de performance pour le groupe. - Le groupe pourrait bénéficier de la révision de la loi sur l'audiovisuel, qui empêche un groupe de détenir plus de 49% d'une société de télévision, et d'une possible suppression de la publicité sur les chaînes publiques.

Les points faibles de la valeur

- TF1 est confrontée à un univers audiovisuel en profonde transformation, marqué notamment par le poids de plus en plus important pris par Internet et la fragmentation des audiences, provoquée par le succès de la Télévision Numérique Terrestre. - La rentabilité du groupe est très dépendante de la chaîne TF1 et de ses recettes publicitaires. - La société doit faire face à une inflation du coût des programmes depuis ces dernières années. Son concurrent M6 y réalise des investissements significatifs. - Sa présence à l'international reste faible et la chaîne n'a pas de projet majeur de croissance en dehors de ses métiers de base. - Les analystes regrettent que la stratégie à moyen et à long termes reste floue.

Comment suivre la valeur

- Comme pour tous ses concurrents, la principale ressource de TF1 provient des recettes publicitaires (près de 60% du chiffre d'affaires). Celles-ci sont liées à la conjoncture économique et plus particulièrement à la consommation des ménages. - Les baromètres de mesure d'audience (type Médiamétrie) sont des indicateurs intéressants à suivre. Il faut également surveiller l'évolution du coût de la grille de programmes. - TF1, qui a renoncé à ses ambitions dans la distribution de la télévision payante en France avec son désengagement de TPS, va devoir réinvestir le produit de la vente de TPS, soit dans les diversifications, soit dans la télévision à l'international.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Communication - Medias

Les professionnels soulignent le manque de visibilité sur le marché. Certains préfèrent être plutôt pessimistes, comme TF1, qui table sur une baisse de 13% du chiffre d'affaires consolidé pour l'année. De même, le dirigeant de M6 s'est déclaré peu optimiste pour le marché publicitaire pour la deuxième partie de l'année mais aussi pour 2010. Lagardère considère, lui, qu'il ne peut pas fixer d'objectifs pour l'année. Par conséquent, les politiques de baisses de coûts se poursuivent. M6 va continuer sa gestion rigoureuse avec l'abandon de certains programmes. Lagardère Active, le pôle presse et audiovisuel de Lagardère, et TF1, se sont tous deux fixés comme objectif de réduire leurs coûts de 70 millions d'euros en 2009. D'autres préfèrent se concentrer sur d'autres secteurs. Vivendi, qui cherche actuellement à se développer dans les télécoms dans les pays émergents avec le rachat de GVT au Brésil, pourrait céder sa participation de 20% dans l'entreprise de médias, NBC Universal.