CREDIT AGRICOLE : augmentation de capital de 1 md d'euros pour Emporiki

12/11/2009 - 14:55 - Option Finance

(AOF) - Emporiki Bank envisage de lancer une augmentation de capital d'un milliard d'euros, a annoncé la filiale grecque du Crédit Agricole. Cette levée de fonds s'effectuera dans le cadre de son plan de restructuration, qui avait été annoncé le 7 octobre. "Lors du conseil d'administration du 11 novembre, il a été décidé de proposer une augmentation de capital d'un montant d'un milliard d'euros lors de la prochaine assemblée extraordinaire des actionnaires d'Emporiki Bank", indique la banque dans un communiqué. Emporiki est détenue à 82% environ par Crédit Agricole.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Performances et stratégie

Chiffre d'affaires

- Au 30/06/2009, Produit Net Bancaire : 8 620 millions d'euros (+17,1%) - Au 31/12/2008, Produit Net Bancaire : 15 956 millions d'euros (-4,8%)

Résultats

- Au 30/06/2009, résultat brut d'exploitation : 2 656 millions (x2,7 par rapport au second semestre 2008); résultat net part du groupe : 403 millions (-58,4%); - Au 31/12/2008, résultat brut d'exploitation : 3 321 millions d'euros (-18%); résultat net part du groupe : 1 024 millions d'euros (contre 4 044 millions d'euros en 2007).

Prévisions

Pas de prévisions chiffrées.

Stratégie

Trois types de mesures ont été prises pour résister à la crise financière : (i) une augmentation de capital a été réalisée pour porter à un objectif cible de 8,5% le ratio de solvabilité " Tier 1 ", (ii) le profil de risque de la banque de financement et d'investissement (Calyon) a été réduit en procédant à une revue systématique de son portefeuille (plan de recentrage et de développement pour la période 2008-2010);(iii) un processus de réduction des charges, en particulier des coûts fixes et des rémunérations variables.

Evènements financiers

- Le pacte reliant la banque à Generali concernant leur participation dans Intesa Sanpaolo a été gelé suite à un premier accord bloqué par les autorités italiennes. Generali et le Crédit Agricole détiennent respectivement 5,07% et 5,82% d'Intesa Sanpaolo. Les autorités italiennes estiment que le Crédit Agricole ne respecte pas son engagement de réduire sa participation à 2% cette année. Or le Crédit Agricole refuse de vendre à perte ses titres : la valeur de marché de sa participation a chuté de 3,6 milliards d'euros à 1,7 milliard d'euros entre fin 2007 et fin 2008. Intesa Sanpaolo court le risque d'une amende pouvant aller jusqu'à 5 milliards d'euros pour cet accord entre le Crédit Agricole et Generali. Le 14 janvier prochain, les autorités antitrust italiennes émettront leur décision dans ce dossier. - BNP Paribas Investment Partners (BNP Paribas IP) est entré dans le capital de Fund Channel, jusqu'alors détenu intégralement par CAAM (Crédit Agricole Asset Management). Cette opération souligne la volonté des banques de nouer des partenariats dans la gestion d'actifs pour atteindre une taille critique en Europe et réaliser des économies d'échelle.

Forces et faiblesses de la société

Forces

- Fortes positions en France et en Europe dans la banque de détail; - Très bonnes performances sur le premier semestre : un bon contrôle des coûts a notamment permis un bond spectaculaire du résultat brut d'exploitation, multiplié par 2,7 sur un an; - Sur les six premiers mois de l'année, le pôle banque de financement et d'investissement qui génère le plus fort résultat d'exploitation du groupe, a vu cet indicateur progresser de 60%; - Même s'il diminue à 0,45 euro par action du fait d'un profit net en baisse, le dividende versé sur les résultats 2008 représente un fort taux de distribution (97%); - Son portefeuille d'activités est relativement équilibré ce qui limite les risques; - Le groupe a confirmé sa solidité financière sur le premier semestre. Compte tenu notamment de la réduction du profil de risque de la Banque de financement et d'investissement, le ratio Tier 1 de Crédit Agricole S.A. s'établit à 9,2% et le Core Tier 1 à 8,6% à comparer à 8% au 1er janvier 2009.

Faiblesses

- L'agence Standard & Poor's a abaissé la perspective de la note de la banque à négative du fait de l'impact plus important que prévu de la récession économique mondiale sur l'activité de banque de détail; - Sur le premier semestre, le pôle de gestion d'actifs, d'assurance & de banque privée, a subi un recul de 26% de son résultat d'exploitation sur un an; - Le coût du risque a fortement augmenté sur la période : il a été multiplié par 2,7 par rapport au premier semestre 2008. Il est principalement concentré sur la banque de détail à l'international (540 millions d'euros) et en particulier sur Emporiki, sur les services financiers spécialisés (576 millions d'euros) et sur la banque de financement et d'investissement (552 millions d'euros).

La valeur et son secteur

Principales activités

Banque de proximité en France (24% du Produit net Bancaire); banque de détail à l'international (19%) ; services financiers spécialisés (crédit à la consommation) (19%); gestion d'actifs, assurance & banque privée (26%); banque d'investissement et de financement (12%).

Le secteur

Moody's maintient sa perspective " négative " sur les banques françaises. Même si elles ont bien mieux résisté à la crise que leurs concurrentes étrangères, notamment anglo-saxonnes, grâce à leur modèle de banque universelle, certaines faiblesses demeurent. La crise économique et la baisse consécutive de leurs revenus, combinée à un accroissement du risque, vont peser sur leur rentabilité. De plus, leurs ratios de fonds propres réglementaires sont inférieurs à ceux de leurs concurrents internationaux. L'adaptation devrait passer par une intégration accrue des métiers spécialisés. Cette tendance a été récemment soulignée par la fusion des filiales de gestion d'actifs de la Société Générale et du Crédit Agricole.

La valeur dans son secteur

n°1 de la banque de proximité en France (28% de part de marché auprès des ménages); n°1 en Europe par les revenus de la banque de détail; parmi les leaders européens du crédit à la consommation; n°1 en France et en Europe en gestion collective; n°2 en France et 11e en Europe en assurance

Comment suivre la valeur

- En tant que valeur financière le titre est corrélé à (i) l'évolution des taux d'intérêt, (ii) au niveau de consommation et d'épargne des ménages et (iii) à l'état des Bourses mondiales. - Surveiller l'évolution du pacte liant la banque à Generali, les conclusions de l'enquête anti-trust ouverte par les autorités italiennes et les pénalités potentielles imposées au Crédit Agricole. - Suivre le rétablissement de la structure de bilan de la filiale grecque Emporiki : suite à une augmentation de capital de 850 millions d'euros, le Crédit Agricole est monté à 82,48% du capital (contre 72% précédemment).

Rémunération des actionnaires

Dividendes versés

0,45 euro par action,

Taux de distribution des dividendes

97%

Taux de croissance du dividende par action

-59,5%

Rendement (dividendes / cours moyen depuis début 2009)

4%

Estimations de dividendes par action

0,44 euro en 2009

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Finance - Banques

Selon la Banque centrale européenne (BCE) les perspectives de profitabilité des banques de l'Union Européenne en 2009 restent très incertaines. La nouvelle augmentation probable du provisionnement des pertes sur créances pèse sur les résultats. Ces pertes pourraient atteindre leur niveau le plus élevé fin 2009. Moody's maintient sa perspective " négative " sur les banques françaises. Même si elles ont bien mieux résisté à la crise que leurs concurrentes étrangères, notamment anglo-saxonnes, grâce à leur modèle de banque universelle, certaines faiblesses demeurent. Face à un certain nombre de défis, ces banques vont devoir s'adapter. La crise économique et la baisse consécutive de leurs revenus, combinée à un accroissement du risque, vont peser sur leur rentabilité. De plus, leurs ratios de fonds propres réglementaires sont inférieurs à ceux de leurs concurrents internationaux. L'adaptation devrait passer par une intégration accrue des métiers spécialisés. Cette tendance a été récemment soulignée par la fusion des filiales de gestion d'actifs de la Société Générale et du Crédit Agricole.