TECHNIP : résultats en baisse, perspectives prudentes

13/11/2009 - 08:47 - Option Finance

(AOF) - Technip a publié des résultats trimestriels en repli mais globalement supérieurs aux attentes. La société de services pétroliers a confirmé ses objectifs financiers 2009. Pour 2010, le groupe prévoit une diminution de son chiffre d'affaires et de ses marges en raison des incertitudes qui pèsent sur le secteur et de la pression concurrentielle. Au troisième trimestre, Technip a réalisé un résultat net en baisse de 11,1% à 108 millions d'euros, un résultat opérationnel courant de 173 millions (-3,6%) et un Ebitda de 254 millions d'euros (+3,8%). Sur la période, le chiffre d'affaires a décliné de 11,5% à 1,711 milliards d'euros. La marge opérationnelle est ressortie à 10,1% contre 9,3% un an plus tôt. Les analystes interrogés par Thomson-Reuters tablaient en moyenne sur un résultat net de 108 millions d'euros, un résultat opérationnel courant de 164 millions et un chiffre d'affaires de 1,644 milliards d'euros. Les prises de commandes se sont élevées à 3,216 milliards d'euros, contre 1,552 milliard un an plus tôt. Elles intègrent le projet de raffinerie de Djoubail pour 2,3 milliards d'euros. A fin septembre, le carnet de commandes atteignait 7,541 milliards d'euros, contre 6,066 milliards au trimestre précédent et 7,717 milliards il y a un an. Thierry Pilenko, Président-Directeur Général, a déclaré : "Le chiffre d'affaires et les résultats de Technip au troisième trimestre sont solides, et le groupe a atteint une série de jalons opérationnels clés. Après un bon trimestre aussi bien pour le Subsea que pour l'Onshore/Offshore, les perspectives nous paraissent favorables jusqu'à la fin de l'année et nous restons confiant dans l'atteinte de nos objectifs pour 2009. Notre bilan reste un atout fondamental avec une trésorerie nette de 1 676 millions d'euros à comparer à 1 555 millions d'euros, il y a un an". "En ce qui concerne 2010, il est clair que des incertitudes persistent dans le secteur des services pétroliers. Les décisions finales d'investissement se matérialisent encore lentement, les clients attendant que la visibilité s'améliore sur les cours du pétrole et du gaz, et cherchant des réductions de coûts", a ajouté le dirigeant. "La concurrence reste intense et de nombreux marchés voient l'apparition de nouveaux acteurs. Ces tendances pèseront sur le secteur en 2010. Comme le reflètent les dernières prévisions du marché, nous tablons aussi sur une diminution du chiffre d'affaires et des marges du Groupe Technip".

AOF - EN SAVOIR PLUS

Activité de la société

Suite à l'acquisition de Coflexip par Technip en 2001, le groupe Technip est devenu l'un des cinq leaders mondiaux de l'ingénierie, des technologies et des services pétroliers. Le groupe possède des bases opérationnelles sur les cinq continents ainsi qu'une flotte de navires d'installation et de construction sous-marine. Les domaines d'intervention de Technip couvrent le développement de champs offshore et onshore, le traitement et la liquéfaction de gaz, le raffinage de pétrole, les pipelines à terre et la pétrochimie -qui représentent ses principales activités. Le Groupe est particulièrement bien placé dans le secteur de l'offshore profond, secteur dans lequel il utilise ses propres actifs industriels. Il développe également ses activités dans des secteurs non-pétroliers tels que les engrais, la chimie, les sciences de la vie, la génération électrique, ainsi que les industries manufacturières et autres industries.

Les points forts de la valeur

- Le carnet de commandes de Technip confère au groupe une bonne visibilité. Par ailleurs, Technip est très sélectif dans les contrats qu'il noue. - Technip est très présent dans la région clé du Moyen-Orient, ce qui lui offre de nombreuses opportunités de contrat, en particulier dans les projets gaziers (GTL, GNL). Ses positions en Afrique de l'Ouest et au Moyen-Orient lui permettent de profiter de l'activité de ces régions - Technip renforce ses capacités d'exécution opérationnelle de ses contrats. - En 2006, Technip a plus que doublé son bénéfice net qui ressort à 200,1 millions d'euros, preuve de la dynamique dans laquelle s'est engagé le groupe.

Les points faibles de la valeur

- La hausse du prix de l'acier pénalise le groupe, dont la majeure partie des projets nécessite l'achat de tubes en acier. - Dans l'Onshore, Technip doit faire face à la concurrence des groupes d'ingénierie de pays émergents, notamment des sociétés coréennes à qui la baisse du dollar est profitable. Toutefois, les perspectives 2007 sont positives pour le groupe dans le domaine. - La branche dédiée à l'industrie est encore trop petite (avec un objectif de 10 à 15 % du chiffre d'affaires à horizon 2008) et pas suffisamment profitable. - Les comptes de groupe sont sensibles à l'évolution du dollar.

Comment suivre la valeur

- Technip est sensible à l'évolution des dépenses d'investissements des compagnies pétrolières. Le secteur parapétrolier est très cyclique. - Selon certains spécialistes, le nombre de forages pétroliers et gaziers réalisés dans le monde est un indicateur intéressant de mesure du niveau de la demande en services pétroliers. Il est publié chaque semaine par la société américaine Baker Hughes. - Enfin, avec plus de 30 % de l'activité de Technip réalisée au Moyen-Orient, la conjoncture politique de la zone est donc déterminante. - Les comptes de groupe sont sensibles à l'évolution du dollar.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Pétrole et parapétrolier

L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a révisé à la hausse ses prévisions pour la demande de pétrole. Cette dernière devrait diminuer cette année de 2,2% par rapport à l'an dernier, contre une baisse de 2,7% précédemment estimée. Ces données plus optimistes reflètent la croissance de la consommation chinoise et la demande plus forte que prévue aux Etats-Unis. L'IAE estime désormais que la demande devrait atteindre 84,4 millions de barils par jour (mbj) cette année. Pour 2010, elle devrait s'accroître de 1,5%, à 85,7 mbj. Selon l'Agence deux scénarios peuvent être envisagés pour l'avenir. Dans le premier, la croissance mondiale atteindrait 5% par an en 2012-2014. La demande de pétrole augmenterait alors de 1,4% par an après 2009. Dans ce cas un " choc pétrolier " risque de survenir car les compagnies reportent actuellement leurs investissements actuels, ce qui pénalise l'offre future. Dans le second scénario, la croissance mondiale serait plus limitée, de l'ordre de 3% par an sur la période 2012-2014. La demande serait alors satisfaite par l'offre et tout " choc pétrolier " serait écarté.