EADS : perte trimestrielle et pas d'estimation d'EBIT 2009

16/11/2009 - 08:50 - Option Finance

(AOF) - EADS a essuyé une perte nette de 87 millions d'euros au troisième trimestre, contre un bénéfice de 679 millions d'euros, un an plus tôt. Le résultat opérationnel avant intérêts, impôts, dépréciation, amortissements et éléments exceptionnels (EBIT) a reculé de 77% à 201 millions d'euros. " Chez Airbus, l'EBIT a considérablement chuté par rapport au T3 2008 lorsqu'il était soutenu par un effet de 965 millions d'euros résultant de la réévaluation des provisions pour pertes à terminaison au taux de change de clôture ", a souligné le groupe d'aéronautique et de défense. Le consensus Inquiry Financial Europe cité par Reuters s'élevait à 296 millions d'euros pour l'EBIT. Le chiffre d'affaires du groupe a reculé de 2% à 9,528 milliards d'euros. Concernant ses perspectives, EADS a indiqué qu'il n'était pas en mesure de donner une estimation concernant son EBIT pour l'ensemble de l'exercice en raison des incertitudes en cours sur le montant des charges potentielles liées aux programmes A400M et A380 au quatrième trimestre.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Performances et stratégie

Chiffre d'affaires

- Au 30.06.2009 : 20 195 millions d'euros (+2%) - Au 31.12.2008 : 43 265 milliards d'euros (+11%)

Résultats

- Au 30.06.2009, Résultat opérationnel (EBIT) : 888 millions d'euros (-23%) - Résultat net : 378 millions (-6%) - Au 31.12.2008, Résultat opérationnel : 2 830 millions d'euros (contre 52 millions en 2007) - Résultat net : 1 572 millions d'euros (contre une perte de 446 millions en 2007).

Prévisions

Le niveau des livraisons en 2009 devrait être au moins égal à celui de 2008. Sur la base d'un euro égal à 1,39 dollar, le chiffre d'affaires d'EADS devrait être stable par rapport à celui de 2008. Sur la seconde partie de l'année, l'EBIT (résultat d'exploitation) avant éléments exceptionnels devrait être en retrait par rapport à celui du premier semestre 2009, mais devrait néanmoins rester positif. Cette diminution proviendra de l'augmentation des charges de Recherche et Développement et d'une détérioration significative des taux de couverture de change. EADS a récemment relevé ses prévisions de flux de trésorerie disponible pour 2009. Il prévoit désormais qu'il consommera environ 1 milliard d'euros de flux de trésorerie disponible (contre 1,5 milliard d'euros précédemment) après financement-client en 2009, et sans prise en compte du programme A400M.

Stratégie

Les réductions de coûts pourraient être renforcées, dans un secteur en crise. Chez Airbus les cadences vont être réduites à partir de cet automne.

Evènements financiers

Les sept Etats clients de l'A400M (la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni, l'Espagne, la Turquie, la Belgique et le Luxembourg) ont décidé, fin juillet, de renouveler leur engagement dans le programme et ainsi permettre des négociations plus détaillées jusqu'à fin 2009. Elles devraient aboutir à la révision du contrat initial (notamment les spécificités de l'avion, les modalités de financement et le calendrier des livraisons). Elle pourrait également conduire à une réduction des pénalités de retard à payer par EADS. Néanmoins le groupe insiste sur le fait que l'intégralité des conséquences financières dues aux retards ne sera connue que lorsque les négociations auront abouti. Le groupe ne réalisera pas d'acquisition significative tant que la crise ne sera pas terminée.

Forces et faiblesses de la société

Forces

- En dépit de coûts de l'A38O supérieurs à ses attentes, le groupe est parvenu à générer un bénéfice net sur le premier semestre 2009. - Il bénéficie d'un carnet de commandes très élevé qui, à plus de 391 milliards d'euros, équivaut à presque dix années de chiffre d'affaires ; - Le niveau des commandes nettes d'Airbus souligne qu'il résiste bien à la crise. A fin août, il comptabilisait 125 commandes nettes d'avions civils, contre 70 réservations pour son concurrent Boeing ; - A plus de 8 milliards d'euros, le groupe bénéficie d'une position de trésorerie confortable à fin juin 2009, qui lui permet de mieux résister à la crise. Les prévisions de trésorerie disponible ont même été revues en hausse pour 2009 ; - Le dividende par action de 20 centimes, au titre de l'exercice 2008, a été supérieur aux attentes des analystes.

Faiblesses

- Le groupe reconnait que la prévision de 300 commandes pour Airbus cette année, représente un objectif énorme compte tenu des conditions actuelles du marché. En difficultés, les compagnies aériennes annulent ou reportent des livraisons d'avions ; - Les déboires de l'avion militaire A400M, qui accumule les retards, et les incertitudes quant à leurs conséquences financières (comprises dans une large fourchette selon la direction) pèse sur la visibilité à court terme du titre ; - Autre menace sur l'exécution de ses programmes : la production de l'A380 coûte plus cher que prévu ; - Le concurrent Boeing est mieux armé pour faire face à la crise de l'aviation civile du fait de son activité militaire. Cette dernière représente la moitié de son chiffre d'affaire alors que le militaire, la défense et la sécurité représentaient moins de 10% des revenus d'EADS au premier semestre 2009; - La remontée de l'euro face au dollar pourrait peser à nouveau sur les marges.

La valeur et son secteur

Principales activités

Airbus Civil (59% du chiffre d'affaires 2008) ; Airbus militaire (6%), Eurocopter (hélicoptères - 10%, Astrium (Espace - 9%), les Systèmes de défense et de sécurité (12%), Autres (4%)

Le secteur

Boeing et Airbus considèrent que le trafic aérien international se stabilise mais qu'il ne devrait pas connaître de reprise avant 2011. Selon Fitch Rating, la situation financière des principaux groupes devrait toutefois rester stable en 2009. Les livraisons d'Airbus et Boeing devraient être maintenues à leur niveau de 2008. Par contre, pour 2010, l'agence de notation estime que les cadences de production des deux avionneurs devraient diminuer entre 10% et 15%, suite à un ralentissement des livraisons à partir du quatrième trimestre 2009. Par contre, à moyen-terme, les évolutions du secteur sont favorables. Airbus prévoit que la demande mondiale d'avions devrait s'établir à 25.000 avions passagers et cargo sur la période 2009-2028. Cela représenterait une valeur totale d'environ 3 100 milliards de dollars (2.102 milliards d'euros). Sur la période 2007-2026, sa précédente estimation s'élevait à 24.262 appareils.

Comment suivre la valeur

- Les performances de l'entreprise sont étroitement liées à la santé des compagnies aériennes, de par l'importance de l'aviation civile dans son chiffre d'affaires. La bonne santé du secteur aérien dépend, elle, de la situation géopolitique et économique mondiale, influant le tourisme et les voyages d'affaires, mais aussi du prix de baril de pétrole. Les prévisions de livraisons d'avion représentent un indicateur à étudier de près. - Le cours du titre est très sensible à l'évolution du dollar par rapport à l'euro, avec des coûts payés en majorité en euros et plus de la moitié des recettes facturée en dollars. - 2010 sera cruciale pour EADS, car c'est l'année où les compagnies aériennes pourront réellement juger si la crise va durer. - Les investisseurs seront dans l'attente de la redéfinition des contrats entre EADS et les sept pays clients de l'A400M.

Rémunération des actionnaires

Dividendes versés

0,2 euro par action

Taux de distribution des dividendes

10%

Taux de croissance du dividende par action

+66,7%

Rendement

1,6%

Estimations de dividendes par action

0,2 euro en 2009

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Aéronautique - Défense

Boeing et Airbus considèrent que le trafic aérien international se stabilise mais qu'il ne devrait pas connaître de reprise avant 2011. Selon Fitch Rating, la situation financière des principaux groupes devrait toutefois rester stable en 2009. Les livraisons d'Airbus et Boeing devraient être maintenues à leur niveau de 2008. Par contre, pour 2010, l'agence de notation estime que les cadences de production des deux avionneurs devraient diminuer entre 10% et 15%, suite à un ralentissement des livraisons à partir du quatrième trimestre 2009. Par contre, à moyen-terme, les évolutions du secteur sont favorables. Airbus estime que la demande mondiale d'avions devrait s'établir à 25.000 avions passagers et cargo sur la période 2009-2028. Cela représenterait une valeur totale d'environ 3100 milliards de dollars (2102 milliards d'euros). Sur la période 2007-2026, sa précédente estimation concernait 24.262 appareils. Selon Airbus, la croissance annuelle du trafic de passagers devrait croître sur vingt ans d'environ 5%. Quant au trafic aérien mondial de passagers, il devrait progresser de 2% en 2009 et de 4,6% en 2010.