ALSTOM : contrat de plus de 100 millions d'euros en Afrique du Sud

23/11/2009 - 14:47 - Option Finance

(AOF) - Alstom a signé un contrat de plus de 100 millions d'euros avec la compagnie sud-africaine d'électricité Eskom pour fournir un système d'instrumentation et de contrôle-commande à la plus grande centrale électrique à charbon du monde, Medupi. Ce contrat confirme la place d'Alstom comme l'un des leaders sur les systèmes d'automatisation destinés aux centrales électriques de grande capacité, a souligné le groupe industriel français dans un communiqué. Alstom a également proposé à Eskom une option, représentant un montant additionnel de 100 millions d'euros, pour installer un système identique dans la centrale de Kusile, semblable à celle de Medupi.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Performances et stratégie

Chiffre d'affaires

- Au premier trimestre 2009-2010 : 4 806 millions d'euros (+7%) - Au 31.03.2009 (annuel) : 18 739 millions d'euros (+11%)

Résultats

- Au 31.03.2009 (annuel): résultat opérationnel : 1 536 millions d'euros (+19%) - Résultat net : 1 118 millions d'euros (+29,7%)

Prévisions

Le groupe a réitéré son objectif de marge opérationnelle aux environs de 9% en mars 2010 (contre 8,2% en mars 2009).

Stratégie

Alstom a annoncé le lancement d'un vaste programme d'économies, dans le but de s'adapter aux incertitudes existantes dans l'environnement économique actuel. Un plan de contrôle des coûts a été instauré mais aucun objectif chiffré n'a été donné. L'organisation de sa branche Energie est rationnalisée. Les divisions Power Systems (systèmes de production d'électricité) et Power Service (services d'exploitation et de maintenance des équipements électriques), seront fusionnées. Le groupe peut jouer sur ses effectifs car 15% de ses salariés sont en contrats à durée déterminée et 5% sont des intérimaires.

Evènements financiers

Alstom est intéressé par la branche Transmission Distribution (TD) d'Areva, valorisée entre 3 et 5 milliards d'euros, dont il s'était désengagé en 2004. Le groupe s'est récemment allié à l'équipementier électrique Schneider pour mener cette acquisition. Si Alstom est intéressé par l'activité de transmission d'électricité d'Areva T&D, Schneider souhaite acquérir la distribution d'électricité. Même avantagé par le gouvernement français, le tandem n'est pas seul en lice pour reprendre la société. Le japonais Toshiba et l'américain General Electric sont également intéressés. En Russie, où le réseau ferroviaire doit être renouvelé d'ici à 2030, Alstom Transport va acquérir 25% du principal constructeur ferroviaire russe, Transmasholding (TMH), qui détient 90% du marché.

Forces et faiblesses de la société

Forces

- A fin juin 2009 le groupe disposait d'un solide carnet de commandes de 46,6 milliards d'euros, soit environ 29 mois de chiffre d'affaires ; - Alstom a bénéficié d'une forte croissance de son résultat opérationnel sur le dernier exercice, en amélioration constante depuis l'exercice 2004/05. Sa marge opérationnelle s'est significativement améliorée en un an, passant de 7,7% à 8,2%. Tous les secteurs ont contribué à l'accroissement du résultat opérationnel et de la marge opérationnelle du groupe et Alstom a réitéré, il y a peu son objectif d'améliorer encore sa marge opérationnelle pour l'exercice 2009/2010 ; - La qualité du portefeuille de clients de l'entreprise est excellente : les entreprises publiques et les opérateurs privés de grande taille représentent 80% des clients du Secteur Power et 90% de ceux du Secteur Transport. Ces proportions devraient limiter la sensibilité d'Alstom à des difficultés de paiement et de financement des projets ; - La situation financière du groupe est très saine avec une trésorerie nette de 2,1 milliards d'euros à fin mars 2009 ; - Sur le long terme, le groupe évolue dans un secteur en croissance, dopé par les besoins en infrastructures des pays émergents ; - Le possible rachat de la division Transmission Distribution d'Areva, qui permettrait à Alstom d'enrichir son offre dans le secteur Energie, confère à la valeur un attrait spéculatif.

Faiblesses

- Sur le premier trimestre 2009/2010, les prises de commandes ont continué à reculer. Elles ont diminué de 27% sur un an à 4,8 milliards d'euros, pâtissant de l'attentisme des clients dans la production d'énergie (-32% de prises de commandes dans la division Power sur un an); - Supérieur à 2%, les investisseurs considèrent que le rendement de l'action n'est pas particulièrement attrayant.

La valeur et son secteur

Principales activités

Deux secteurs : Equipement de production d'Energie (70% du chiffre d'affaires) & Equipement de Transport (30%).

Le secteur

La division Transport bénéficie d'un certain dynamisme. Le dirigeant du groupe estime que la demande à court terme de transport ferroviaire devrait rester soutenue en étant portée notamment par de gros projets, certains étant liés aux plans de relance. Par contre, dans l'activité de génération d'électricité, le marché des nouveaux équipements souffre du manque de visibilité de l'économie qui incite les clients à différer leur prise de décision concernant la construction de centrales électriques.

Comment suivre la valeur

- Le cours de l'action pâtit régulièrement du caractère cyclique de l'activité d'équipements destinés à la production d'électricité. - Le carnet de commandes et le rythme des entrées de commandes permettent de bien cerner les perspectives du groupe. - Bien surveiller les avancées dans le rachat possible d'Areva T&D, qui devrait surenchérir le cours du titre.

Actionnaires

Dividendes versés

1,12 euro par action

Taux de distribution des dividendes

29%

Rendement

2,6%

Estimations de dividendes par action

1,20 euros en 2009

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Biens d'équipement

L'Insee a revu à la baisse ses prévisions de recul des investissements industriels pour 2009. Ils devraient subir une chute historique de 21%, les investissements dans l'industrie manufacturière enregistrant même une dégringolade de 23% cette année. En avril dernier, la baisse anticipée des investissements industriels était limitée à 18% et à 21% pour la seule industrie manufacturière. Cette dégradation des prévisions provient d'une diminution de la demande de la part des secteurs des biens d'équipements et des biens intermédiaires, touchés de plein fouet par la crise. En avril dernier, les industriels s'attendaient à une stagnation des investissements dans les biens d'équipement. Ils tablent désormais sur un recul de 9%.