SCHNEIDER/AREVA T&D: 120 millions d'euros de synergies d'ici 2014

02/12/2009 - 08:54 - Option Finance

(AOF) - Schneider Electric a annoncé que le rachat d'Areva distribution offrait un potentiel de synergies de revenus et de coûts d'environ 120 millions d'euros d'ici 2014. Environ 50% de ces économies, en particulier les synergies de coûts, sont attendues dès 2012. Le groupe vise dès la première année un effet relutif de cette acquisition sur son bénéfice par action et un impact relutif entre 5% et 10% par la suite. Le retour sur capitaux employés sera supérieur au coût moyen du capital en année trois, en ligne avec la politique du groupe. Schneider Electric a également déclaré que cette transaction sera financée intégralement par l'utilisation de liquidités disponibles. Post acquisition, le ratio dette nette sur EBITDA pro-forma devrait se situer autour de 1,5 fois.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Performances et stratégie

Chiffre d'affaires

- Au 30.06.2009 : 7 755 millions d'euros (-13,9%) ; - Au 31.12.2008 : 18,311 milliards d'euros (+5,8%)

Résultats

- Au 30.06.2009, EBITDA : 791 millions d'euros (-41,8%) ; résultat net : 346 millions d'euros (-59,3%) - Au 31.12.2008, Résultat opérationnel (EBITDA) : 2 754 millions d'euros (+7,5%) ; résultat net : 1 723 millions d'euros (+6,3%)

Prévisions

Le groupe a confirmé son objectif de marge d'Ebita (avant intérêts, impôts, amortissements et charges de restructuration) de 12% pour 2009. Sur le second semestre, Schneider estime que la variation organique du chiffre d'affaires devrait être en ligne avec celle du premier semestre (-17,9%) et que certaines nouvelles économies montrent des signes précurseurs de reprise.

Stratégie

A travers son nouveau plan stratégique, "One", l'ambition de réduire les coûts de 1,6 milliard d'euros d'ici à 2011 a été récemment réaffirmée. L'entreprise a économisé 300 millions d'euros au premier semestre sur ses fonctions support telles que le marketing. Le plan stratégique prévoit également que le groupe devienne leader des " nouvelles économies " en 2011, date à laquelle il compte réaliser la moitié de ses coûts de production dans les pays émergents.

Evènements financiers

Schneider a fait une offre commune avec le groupe industriel Alstom pour reprendre la filiale d'Areva, Areva T&D, valorisée entre 3 et 5 milliards d'euros. Schneider souhaite acquérir l'activité de distribution d'électricité de ce fabriquant d'équipements de transmission et de distribution d'électricité. Même avantagé par le gouvernement français, le tandem n'est pas seul en lice pour reprendre la société. Le japonais Toshiba et l'américain General Electric sont également intéressés. Cette opération permettrait à Schneider de devenir le leader mondial de la moyenne tension électrique.

Forces et faiblesses de la société

Forces

- Le groupe bénéficie de positions solides dans ses activités et dans les pays émergents. Il devrait en particulier tirer partie de sa présence en Chine : dans ce pays le PIB devrait croître de 10,8% l'année prochaine ; - Le dividende par action a augmenté de 3,30 euros à 3,45 euros entre 2007 et 2008 ; - Sur le premier semestre 2009, dans un environnement pourtant dégradé, le groupe est parvenu à améliorer son autofinancement libre de 7,6% à 726 millions d'euros : il représente 9,4% du chiffre d'affaires, contre 7,5% au premier semestre 2008 ; - Grâce à cette forte génération de trésorerie, l'endettement net a été ramené à 4 142 millions d'euros (contre 5 220 millions d'euros au 30 juin 2008), permettant une amélioration de 16 points du ratio dette / capitaux propres, qui s'établit à 37% au 30 juin 2009 ; - Son ambitieux plan de réduction des coûts devrait lui permettre de limiter les effets de la crise. La bonne exécution de ce programme a été soulignée au premier semestre 2009 ; - La réorientation vers l'efficacité énergétique permettra à Schneider de bénéficier de l'augmentation des dépenses de certains gouvernements en faveur de l'écologie, en particulier aux Etats-Unis ; - La signature récente d'une facilité de crédit pour un montant global de 1,8 milliard d'euros par dix-huit banques souligne la confiance des établissements de crédit dans l'avenir du groupe ; - La potentielle reprise d'Areva T&D, qui renforcerait les positions concurrentielles de Schneider, offre un potentiel de valorisation au titre.

Faiblesses

- Les performances du groupe se sont fortement détériorées sur le premier semestre; - Toutes les zones géographiques ont vu leur activité décliner sur les six premiers mois de l'année, en particulier l'Amérique du Nord (-22,6% en croissance organique) ; - L'activité d'Automatisme et de contrôles, étroitement liée à l'investissement industriel, a été très affectée par la dégradation de la conjoncture économique avec une chute de 26,7% de son activité organique sur les six premiers mois de l'année; - Schneider pâtit d'un cycle d'activité court (avec un carnet de commandes qui ne représente que 1 à 2 mois de ventes) ce qui renforce le manque de visibilité ; - Le groupe ne prévoit pas d'amélioration dans l'évolution de son activité (-17,9% de croissance organique au premier semestre) sur la seconde partie de l'année.

La valeur et son secteur

Principales activités

Distribution électrique (57% du chiffre d'affaires), Automatismes et contrôles (29%), Energie sécurisée (14%)

Le secteur

Les équipementiers électriques, très éprouvés par la crise, cherchent à réduire leurs coûts et à améliorer la génération de liquidité pour limiter leur endettement. Grâce à ces mesures, ils espèrent être dans une position confortable pour bénéficier de la reprise économique et des plans de relance mis en place par les gouvernements (notamment américain et chinois).

Comment suivre la valeur

- Les équipementiers électriques sont très sensibles à l'évolution du marché immobilier. De plus, de par sa présence en Europe et en Amérique du Nord (qui représentent tous deux 70% de son activité sur le premier semestre), le groupe est très sensible à l'évolution de la conjoncture sur ces deux continents. - Schneider souhaitant sensiblement accélérer sa présence dans les pays émergents, les acquisitions sont à surveiller. - Suite aux restructurations (notamment en termes d'organisation) des licenciements sont à prévoir après que le groupe ait prévu 130.000 jours de chômage partiel cette année, soit environ vingt jours en moyenne pour les 7.000 salariés concernés. - Surveiller l'évolution de prévision de marge opérationnelle pour 2009.

Rémunération des actionnaires

Dividendes versés

3,45 euros par action

Taux de distribution des dividendes

49%

Taux de croissance du dividende par action

+4,5%

Rendement

6%

Estimations de dividendes par action

2,0 euros en 2009

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Biens d'équipement

L'Insee a revu à la baisse ses prévisions de recul des investissements industriels pour 2009. Ils devraient subir une chute historique de 21%, les investissements dans l'industrie manufacturière enregistrant même une dégringolade de 23% cette année. En avril dernier, la baisse anticipée des investissements industriels était limitée à 18% et à 21% pour la seule industrie manufacturière. Cette dégradation des prévisions provient d'une diminution de la demande de la part des secteurs des biens d'équipements et des biens intermédiaires, touchés de plein fouet par la crise. En avril dernier, les industriels s'attendaient à une stagnation des investissements dans les biens d'équipement. Ils tablent désormais sur un recul de 9%.