FRANCE TELECOM et Orange Caraïbe : amende de 63 millions d'euros

09/12/2009 - 14:17 - Option Finance

(AOF) - L'Autorité de la concurrence a annoncé avoir sanctionné Orange Caraïbe et France Télécom à hauteur de 63 millions d'euros pour avoir freiné abusivement le développement de la concurrence dans ces départements d'outre-mer. " Saisie par Bouygues Télécom Caraïbe puis par Outremer Télécom, l'Autorité de la concurrence vient de rendre une décision dans laquelle elle sanctionne Orange Caraïbe et France Télécom à hauteur de 63 millions d'euros pour avoir mis en oeuvre des pratiques anticoncurrentielles sur le marché de la téléphonie mobile ou de la téléphonie fixe (vers les mobiles) dans la zone Antilles-Guyane ", a-t-elle annoncé dans un communiqué.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Performances et stratégie

Chiffre d'affaires

- Au 30/06/2009 : 25,458 milliards d'euros (-0,5% à base comparable) - Au 31/12/2008 : 53,488 milliards d'euros (+1%)

Résultats

- Au 30/06/2009, EBITDA (ou Résultat opérationnel) : 8,821 milliards d'euros (-2,6% à base comparable); Résultat net part du groupe : 2,579 milliards d'euros (+2,3%); - Au 31/12/2008, EBITDA : 10,272 milliards (-4,9%); Résultat net attribuable : 4,069 milliards (-35%) - Prévisions : le groupe a confirmé pour 2009 son objectif de stabilité du cash-flow à 8 milliards d'euros (hors l'acquisition éventuelle de nouvelles fréquences pour les services mobiles); - Au second semestre 2009, France Telecom estime que l'impact négatif des mesures réglementaires sur son chiffre d'affaires devrait être deux fois supérieur à celui du premier semestre en considérant les nombreuses baisses de prix des terminaisons d'appel mobile qui vont être mises en place, notamment en France (-30%), en Pologne (-23%) et en Espagne (-11%); - En excluant l'impact des mesures réglementaires, le niveau d'activité au second semestre devrait être légèrement en retrait du fait de l'évolution du PIB et des indicateurs de consommation; - Stratégie : pour limiter l'érosion du taux d'EBITDA et affronter des mesures réglementaires plus contraignantes, les plans mis en place au premier trimestre 2009 seront poursuivis, notamment les actions visant à réduire les coûts. Le plan de transformation " Orange 2012 " sera renforcé. - La politique de désendettement va également être poursuivie afin d'aboutir à un ratio de dette nette sur EBITDA inférieur à 2. Le groupe conservera un taux de distribution supérieur ou égal à 45% du cash-flow organique.

Evènements financiers

Soucieux de développer sa présence sur le continent africain, le groupe s'est allié avec le groupe tunisien Divona, pour décrocher la troisième licence de téléphonie fixe et mobile en Tunisie. En Egypte la situation est plus compliquée : France Telecom a des difficultés à reprendre Mobinil, deuxième opérateur mobile du pays. Il a fait appel de la décision rendue par les autorités boursières, qui avaient refusé son offre de rachat des actionnaires minoritaires de l'opérateur. Il s'agissait de la troisième tentative de rachat de Mobinil, qui détient 21 millions de clients.

Forces et faiblesses de la société

Forces

- L'activité du groupe en France, qui représente près de 47% de son chiffre d'affaires total, s'est bien comportée en progressant de 1,5% à base comparable au premier semestre; - Sur le premier semestre le chiffre d'affaires a résisté à la crise : il a progressé de 0,5% (en données à base comparable) alors que le PIB moyen sur le périmètre d'activité du groupe, est en recul de 2,9% sur la période; - En 2009, l'opérateur va maintenir sa politique de distribution de dividendes. Au titre de l'exercice 2008 le dividende par action a progressé de 7,7%; - Le groupe a confirmé son engagement de générer un cash-flow interne annuel de 8 milliards d'euros à travers un ajustement de ses investissements; - Grâce à une décision de justice qui lui est favorable, France Telecom peut poursuivre ses offres couplées d'accès à Internet et de diffusion d'Orange Sports. Sa stratégie, qui consiste à enrichir son offre d'accès à Internet en développant des contenus et à pratiquer des prix plus élevés, est donc validée; - L'action offre un bon rendement (près de 8%).

Faiblesses

- Le recul de 2,6% du PIB des pays dans lesquels le groupe intervient et le durcissement de la réglementation vont maintenir une pression sur l'activité durant le second semestre 2009; - Sur le premier semestre 2009, le taux d'EBITDA diminue de 0,7 point par rapport au 1er semestre 2008; - Plusieurs menaces sont apparues, qui fragilisent la position concurrentielle du groupe : en avril est intervenue la fin de l'exclusivité d'Orange sur les ventes de l'iPhone en France. De plus l'autorité des télécoms, l'Arcep, a fixé de nouvelles règles pour le déploiement de l'Internet à très haut débit, en autorisant les opérateurs à demander à celui qui installera des infrastructures dans un immeuble de poser des fibres optiques pour ses concurrents; - La concurrence se durcit à travers le lancement de nouvelles offres, dont celle développée par Bouygues Telecom. Son offre innovante, Ideo, réunit en un seul forfait l'accès à Internet, la télévision, la téléphonie fixe et mobile; - L'incertitude quant à la prise de contrôle de l'opérateur égyptien Mobinil fragilise le développement du groupe dans les pays émergents alors que l'Egypte est l'un des marchés les plus dynamiques du continent africain; - A moyen terme, l'arrivée d'un quatrième acteur sur le marché français de la téléphonie mobile (Free étant le plus probable) va modifier l'état des forces en présence sur le marché.

La valeur et son secteur

Principales activités

- Services de communication personnels (téléphonie mobile) : 54% du chiffre d'affaires au premier semestre 2009; - Services de communication résidentiels (fixe & internet) : 32%; - Entreprises : 14%

Le secteur

Pour préserver leur rentabilité et maintenir leurs cash-flows, les acteurs ont réduit leurs coûts. Selon une étude de la Commission européenne, la dégradation de leur environnement devrait conduire les opérateurs à limiter leurs investissements. Or cela représente un risque pour l'avenir. L'institut Gartner souligne ainsi que cette stratégie freine la consolidation du secteur et les investissements dans les nouvelles technologies.

La valeur dans son secteur

France Telecom-Orange est le troisième opérateur mobile et le premier fournisseur d'accès Internet ADSL en Europe. Il est l'un des leaders mondiaux des services de télécommunications aux entreprises multinationales, sous la marque Orange Business Services.

Comment suivre la valeur

- Le titre est très sensible aux actions intentées par ses concurrents. L'exclusivité de la vente de l'iPhone par Orange avait été ainsi portée devant la justice. - Surveiller de près l'évolution du dossier Mobinil, qui représente un enjeu important pour le groupe.

Rémunération des actionnaires

Principaux actionnaires

- Etat + Erap (établissement public de l'Etat français ) : 26,65% - Public : 69,29%; - Salariés du groupe : 3,68%; - Auto-détention : 0,39%

Dividendes

- Versés : 1,40 euro par action - Taux de distribution des dividendes : 90% (contre 54% en 2007) - Taux de croissance du dividende par action : +7,7% - Rendement (dividendes / cours moyen depuis début 2009) : 7,7 % - Estimations de dividendes par action : 1,40 euro en 2009

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Opérateurs télécoms

En France, selon l'Arcep, le régulateur des télécoms, le parc total des usagers de mobile a progressé de 5,2% au deuxième trimestre, correspondant à 678.600 nouveaux clients. La croissance de ce parc s'est accélérée puisqu'elle avait été inférieure à 5% durant les deux trimestres précédents. Le taux de pénétration s'est accru de 1,1 point par rapport au trimestre précédent, pour atteindre 91,8%. Quant aux forfaits, la croissance a été limitée à 1,8% sur le second trimestre. Ce sont surtout les opérateurs mobiles virtuels (MVNO) qui ont tiré partie de ce développement. Leur activité a augmenté de 3,7%, contre 1% pour les trois acteurs Orange, SFR et Bouygues. Avec 3 millions de clients, la part de marché des MVNO atteint désormais 5,3%. Sur notre territoire, la fidélité à son opérateur mobile est de mise. En effet, selon une étude menée par l'Arcep, 73% des abonnés mobile sont engagés depuis plus de vingt-quatre mois chez le même opérateur. Presque la moitié est même engagée depuis plus de cinq ans. Depuis juin 2008, la loi Chatel limite pourtant les frais de résiliation au quart des mensualités restantes. La différence est marquée par rapport à la Grande-Bretagne. Sur ce marché, où interviennent cinq grands opérateurs, 40% des personnes interrogées sont restées fidèles à leur premier opérateur. En France cette proportion est bien supérieure, à 67%.