ADP : le PDG se veut rassurant sur le gel des tarifs

10/12/2009 - 09:00 - Option Finance

(AOF) - Pierre Graff, le PDG d'Aéroports de Paris, a tenté dans une interview aux Echos d'expliquer aux actionnaires la décision du groupe de geler les redevances aéroportuaires en 2010 et de pratiquer une augmentation limitée jusqu'en 2015. "Nos actionnaires vont vite comprendre que, derrière ces propositions, il y a une stratégie industrielle et une approche pour privilégier, non pas le très court terme, mais bien le moyen-long terme et la création de valeur pour l'entreprise et ses actionnaires", écrit-il. Selon lui, des prix bas signifient une augmentation des parts de marché du groupe, ce qui est bon pour les actionnaires. Il veut par ailleurs maintenir un fort volume d'investissements afin de conforter la place de Paris face à la concurrence. "Cette proposition préserve les capacités d'investissement à long terme sur le périmètre régulé tout en nous incitant à augmenter notre attractivité et à développer encore plus nos activités complémentaires", estime-t-il.

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Activité de la société

En 2008, Aéroports de Paris a accueilli 87,1 millions de passagers, soit un trafic en hausse de 0,8% par rapport à 2007. Cette augmentation, même modeste, suffit à faire d'ADP le seul acteur aéroportuaire européen ayant connu une évolution favorable de son trafic passagers en 2008. ADP est aujourd'hui le deuxième groupe de services aéroportuaires en Europe en termes de chiffre d'affaires. Le groupe possède et exploite trois plates-formes en Ile-de-France : Paris-Charles de Gaulle, Paris-Orly et Paris-Le Bourget , dix aérodromes et un héliport. L'objectif d'Aéroports de Paris est de devenir le groupe aéroportuaire européen de référence par son efficacité, la qualité de ses services, sa gestion environnementale et ses performances économiques. La stratégie du groupe s'articule autour de quatre points : - Accroître l'efficacité et les capacités de ses sites; - Exploiter son potentiel commercial; - Enrichir l'offre de services aux passagers; - Valoriser à moyen terme son potentiel immobilier.

Les points forts de la valeur

- Aéroports de Paris bénéficie de l'attrait de Paris. - Le transport aérien est un secteur en croissance soutenue : le nombre de passagers augmente chaque année. - La formule tarifaire avec des clauses d'ajustement offre au groupe une protection en cas de baisse des revenus. - Aéroports de Paris a lié des partenariats importants avec Air France/KLM et l'alliance Skyteam, Star Alliance, Fedex et La Poste pour le fret.

Les points faibles de la valeur

-La rentabilité des activités d'assistance en escale. -La régulation de l'activité restreint le potentiel de création de valeur. - Des contentieux peuvent naître avec les compagnies aériennes.

Comment suivre la valeur

- Vinci a acquis en janvier 2008 3,3% du capital. Le groupe de BTP se place ainsi au premier rang des prétendants au rachat en cas de privatisation. - L'immobilier sortira du périmètre régulé en 2010. Le groupe pourra alors maximiser le rendement de son important patrimoine foncier. - L'activité d'Aéroports de Paris dépend de la santé financière des compagnies aériennes.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Transport aérien

L'Iata, qui représente 230 compagnies aériennes soit 93% du trafic mondial, a révisé à la baisse ses prévisions suite à la remontée du prix du baril de pétrole. D'après ses calculs, son prix moyen est passé de 56 à 61 dollars pour cette année. En juin dernier, l'Association tablait sur des pertes cumulées des compagnies aériennes de 9 milliards de dollars cette année et un retour à l'équilibre possible l'année prochaine. Désormais les pertes pourraient atteindre 11 milliards de dollars en 2009. L'année prochaine, les compagnies devraient également enregistrer de lourdes pertes (3,8 milliards). La crise actuelle a un impact plus fort que celle du 11-Septembre 2001. Ainsi, les pertes combinées de 2008 et de 2009 devraient s'établir à 27,8 milliards de dollars contre 24,3 milliards pour la période 2001-2002. L'activité devrait fortement reculer en 2009 : la baisse pourrait atteindre le taux historique de 15%, le chiffre d'affaires cumulé s'établissant alors à 455 milliards de dollars.