Les investisseurs soulagés de l'intervention d'Abou Dhabi

14/12/2009 - 17:01 - Option Finance

(AOF) - En annonçant qu'il renflouerait de 10 milliards de dollars Dubai World, le conglomérat public en difficulté, le riche émirat d'Abou Dhabi a soulagé les investisseurs inquiets de faillite possible de son infortuné voisin, l'émirat de Dubaï. Lundi, la Bourse de Dubaï a gagné 10,4% tandis que le marché d'Abou Dhabi s'est adjugé 7,9%. En Europe, la Bourse de Paris a ouvert en hausse de 0,90% avant de réduire progressivement ses gains. Le prêt de 10 milliards de dollars d'Abou Dhabi devrait permettre à Dubaï World de rembourser les quelque 4,1 milliards de dollars d'obligations islamiques (sukuks), souscrites par sa filiale, le géant immobilier Nakheel, qui arrivaient à échéance aujourd'hui. Le 30 novembre, Dubai World avait annoncé qu'il allait restructurer certaines des 10 compagnies composant le groupe et renégocier avec les créanciers leur dette d'une valeur totale de 26 milliards de dollars, dont celle de Nakheel. Les 5,9 milliards de dollars restants permettront au conglomérat de faire face à ses besoins financiers jusqu'à fin avril, ont précisé les autorités de Dubaï dans un communiqué. Le 25 novembre, l'émirat avait semé la panique sur marchés financiers mondiaux en annonçant qu'il allait demander un moratoire d'au moins six mois sur la dette de Dubai World. Les investisseurs s'inquiétaient de la possible faillite de l'Etat causée par la dette totale de 59 milliards de dollars du conglomérat. Pour les observateurs, l'intervention d'Abou Dhabi est bénéfique pour l'émirat, mais aussi pour la finance islamique. La mise en défaut des sukuks aurait jeté le discrédit sur ce placement jugé peu risqué. En outre, elle aurait mis en doute la fiabilité des investissements dans l'ensemble des émirats. Pour autant, des analystes soulignent que les difficultés de l'émirat ne sont pas terminées. Il reste en effet encore 35 milliards de dollars d'obligations, de prêts et de remboursement à honorer sur les deux prochaines années. (P-J.L)