SAFRAN sélectionné avec General Electric en Chine

21/12/2009 - 10:20 - Option Finance

(AOF) - Safran et son partenaire américain General Electric ont été sélectionnés pour fournir l'ensemble propulsif du futur avion C919 chinois. Ce contrat majeur devrait permettre d'apporter plus de 15 milliards de dollars de chiffre d'affaires à Safran sur trois décennies, selon les estimations du président du directoire du spécialiste de l'aéronautique, de la défense et de la sécurité, Jean-Paul Herteman. "Nos amis chinois estiment qu'ils peuvent faire 2.000 avions. Nous, chaque fois qu'ils font un avion, on fournit", a-t-il déclaré à Pékin où il accompagne le Premier ministre François Fillon. Le C919 est capable de transporter entre 150 et 200 passagers. Son premier vol est prévu dès 2014 pour une entrée en service en 2016. CFM International, la coentreprise moteurs de Safran et GE, va fournir à la Chine une première version du réacteur de nouvelle génération du C919, le Leap X 1C. Marc Ventre, directeur général adjoint en charge de la branche propulsion aéronautique et spatiale de Safran, a confié à Reuters que CFM était "la seule source occidentale" retenue pour l'ensemble propulsif de l'appareil.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Issu de la fusion de Sagem et de Snecma, Safran est un groupe international de haute technologie leader dans les domaines de la propulsion aéronautique et spatiale, des équipements aéronautiques et de la défense sécurité. Le groupe emploie 54 000 personnes réparties dans plus de 30 pays. En 2007, il a réalisé 55% de son chiffre d'affaires en Europe, 26% en Amérique du Nord, 9% en Asie et 10% dans le reste du monde. L'actionnariat du groupe se répartissait, au 31 décembre 2008, entre le public (37%), l'Etat (30,2%), les salariés (21,7%), Areva (7,4%) et l'autocontrôle (4,3%).

Les forces de la valeur

- Safran dispose d'une solide base dans l'aéronautique et la défense au potentiel de développement substantiel. Safran est ainsi le troisième acteur de l'industrie européenne de l'aéronautique/défense (derrière EADS et BAE). Par ailleurs, la biométrie devrait connaître un flux de nouvelles favorables avec une accélération des appels d'offres européens et internationaux. - Le groupe présente une solidité financière qui repose sur un endettement limité et des cash flows récurrents élevés. - Avec la cession de la téléphonie mobile, Safran a confirmé le recentrage sur son coeur de métier, à savoir les activités de la propulsion, l'aéronautique, la défense et la sécurité.

Les faiblesses de la valeur

- L'idée de fusionner Sagem et Snecma pour créer Safran a fortement surpris le marché d'autant plus que Snecma avait précédemment refusé une offre de rapprochement avec Thales, invoquant l'absence de logique industrielle de l'opération. La création de Safran résout un certain nombre de problèmes, mais la transaction apparaît, aux yeux de la plupart des analystes, dénuée de toute logique industrielle sachant que le recoupement entre les activités de Sagem et Snecma est très limité. - L'effet de change reste un risque important pour le groupe, qui détient une exposition nette au dollar de l'ordre de 35% de son chiffre d'affaires. -Le trafic aérien mondial a nettement ralenti en 2009.

Comment suivre la valeur

- Safran est sensible à l'évolution du secteur aéronautique civil et militaire. Il est aussi sensible à l'évolution de la concurrence, et donc des prix, dans le secteur des télécommunications. -La spéculation quant à un rapprochement avec Thales refait régulièrement surface.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Aéronautique - Défense

Selon le dirigeant d'Airbus, les deux prochaines années devraient être difficiles pour l'industrie aéronautique, ce qui pourrait entraîner une nouvelle baisse des cadences d'assemblage d'avions. Sa maison mère, EADS, ne peut fournir de prévision précise de résultats pour 2009 du fait des incertitudes liées à ses deux programmes phares - l'A400M (transport militaire) et l'A380. Boeing, de son côté, a fortement abaissé ses prévisions pour 2009, du fait des difficultés liées au développement de ses avions 747-8 et 787. Les industriels français misent beaucoup sur le successeur de l'A320. Ce nouvel avion " vert " devrait permettre un gain de consommation de carburant, et donc d'émissions de CO2, de 50% d'ici à 2020. L'objectif est de créer une rupture technologique avec les concurrents russes et chinois, qui bénéficient de coûts de production beaucoup plus faibles. Sur une période de cinq à six ans, l'industrie aéronautique française souhaite obtenir 800 millions d'euros pour compléter ses recherches sur ce nouvel avion. Elle espère que le grand emprunt lancé par l'Etat français l'aidera à financer ses travaux.