Alitalia : le titre atterrit brutalement

07/12/2006 - 13:48 - Boursier.com

Les repreneurs se font discrets ?

Le titre Alitalia recule de 2,2% à 1,006 euro à la mi-journée à Milan, grevé par le faible intérêt présumé des institutionnels transalpins pour la reprise de la compagnie désormais en vente. Le quotidien turinois 'La Stampa' avançait ce matin que plusieurs pistes jugées jusque-là crédibles s'étaient évanouies, comme celle du magnat Carlo de Benedetti, ou encore des grands établissements financiers tels SanPaolo et Banca Intesa. Le gouvernement transalpin doit résoudre une équation complexe dans le cadre de la vente de sa participation dans la compagnie, qui entraînera cession de la totalité du capital. Les comptes d'Alitalia sont très dégradés, son bilan encore plus, mais les autorités italiennes ont mis en place un cahier des charges strict pour le repreneur, fait d'un soupçon bien compréhensible de défense de la nationalité, mais aussi de garanties de dessertes dans la péninsule ou de préservation de l'emploi. Il n'y a aucun doute au fait que Romano Prodi souhaiterait un plan de sauvetage italien, mais c'est un euphémisme d'affirmer que les candidats ne se bousculent pas. Des investisseurs étrangers ont également d'ores et déjà affirmé ne pas être intéressés par la compagnie. Reste la piste Air France KLM, qui regarde toujours, sans avoir l'air d'y toucher, le dossier. Mais Jean-Cyril Spinetta exigera sans doute de solides garanties en terme de capacité de restructuration avant de se lancer dans une aventure que les investisseurs ne voient pas d'un très bon oeil. En outre, les relations tendues entre les hautes sphères économiques des deux côtés des Alpes complique encore le sujet : on n'a pas pardonné à Rome et à Milan, on le comprend, le protectionnisme français dans le dossier ENEL / Suez. Voir passer la compagnie nationale historique sous bannière bleue blanche et rouge ne serait pas du goût de tout le monde. Reste qu'il y a grande urgence et qu'Air France a pour elle une fusion réussie avec KLM malgré de fortes réticences aux Pays-Bas : la compagnie néerlandaise a pu préserver son identité et son ancrage à Amsterdam tout en améliorant ses services et ses finances.



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