GDF SUEZ : signature du contrat de service public en France

29/12/2009 - 11:03 - Option Finance

(AOF) - GDF Suez a annoncé la signature du contrat de service public en France avec l'Etat. Il est effectif à compter du 1er janvier 2010 pour la période 2010-2013. Ce nouveau cadre réglementaire prévoit que les tarifs évoluent en fonction des coûts engagés par l'entreprise pour alimenter le client final. Il prévoit ainsi une révision annuelle des coûts hors approvisionnement (transport, distribution, stockage, l'ensemble des charges de commercialisation) et une évolution trimestrielle des coûts d'approvisionnement (coût du gaz importé dans le cadre des contrats de long terme). Chaque année, le gouvernement publiera un arrêté fixant les conditions d'évolution des tarifs réglementés du gaz naturel pour l'année à venir. Entre deux arrêtés, la Commission de régulation de l'énergie sera saisie par GDF Suez pour toute révision de tarif justifiée par l'évolution de la valeur des indices de la formule tarifaire. Pour 2010, l'énergéticien a précisé que l'augmentation constatée des prix des produits pétroliers ne sera pas répercutée sur les tarifs régulés au 1er janvier

AOF - EN SAVOIR PLUS

Performances et stratégie

Chiffre d'affaires

- Au 30.06.2009 : 42,2 milliards d'euros (+2,3%) - Au 31.12.2008 : 83,1 milliards d'euros (+16,6%)

Résultats

- Au 30.06.2009 : EBITDA (résultat brut d'exploitation) 7,9 milliards d'euros (+2,2%); résultat net part du groupe : 3,3 milliards d'euros (-6,3%) - Au 31.12.2008 : EBITDA 13,9 milliards d'euros (+10,7%) ; résultat net part du groupe : 6,5 milliards d'euros (+13%)

Prévisions

- GDF Suez estime que l'activité du troisième trimestre 2009 devrait être en retrait relatif par rapport à 2008 et que la croissance devrait être plus marquée au quatrième trimestre 2009. - Le groupe maintient l'ensemble de ses objectifs 2009, en particulier un EBITDA supérieur à celui de 2008 (avec l'hypothèse d'un climat moyen et hors évolution significative des contextes de régulations et des conditions de marché). - Les objectifs à moyen terme ont également été confirmés, le groupe visant un EBITDA de 17 à 18 milliards d'euros en 2011.

Stratégie

Le plan d'investissements 2008-2010 de 30 milliards d'euros a été récemment réaffirmé. Pour améliorer sa liquidité, dans un environnement difficile, le groupe a : - accéléré la mise en oeuvre du plan de performance Efficio de 1,8 milliard d'euros à horizon 2011 (650 millions d'euros de contribution attendus fin 2009 au lieu des 500 millions d'euros annoncés en novembre) ; - allongé la maturité de la dette grâce à des appels aux marchés ; - arrêté le programme de rachat d'actions annoncé en septembre 2008 et réalisé à hauteur de 43 %.

Evènements financiers

Mi août, le groupe a signé un partenariat avec l'australien Santos pour l'acquisition de 60% des intérêts de trois champs offshore de gaz naturel liquéfié en Australie. L'investissement s'établit à 370 millions de dollars. C'est une première pour GDF Suez, qui se développe ainsi dans l'exploration-production en Asie-Pacifique, et consolide sa position de troisième importateur mondial de gaz naturel liquéfié (GNL). Par contre, GDF Suez a réduit sa participation dans Gas Natural, le numéro deux espagnol de l'énergie. Avec sa filiale, Suez Environnement, il ne détient plus que 6,4% de la société au lieu de 8,7% précédemment. Il privilégierait davantage ses liens avec Iberdrola, le numéro un de l'énergie espagnol, avec qui il a créé une société commune dans le nucléaire.

Forces et faiblesses de la société

Forces

- Dans un contexte difficile, le groupe a affiché de bons résultats au premier semestre 2009 : la croissance des activités de détail du gaz a compensé le recul de l'activité industrielle ; - Le groupe a amélioré sa productivité grâce à un taux de disponibilité des centrales nucléaires passé de 82% à 90% sur un an ; - Les actions engagées dans le cadre du plan Efficio améliorent déjà la rentabilité du groupe sur le premier semestre 2009, à travers une progression de l'EBITDA ; - La diversité de ses métiers, sur l'ensemble de la chaine énergétique, ainsi qu'un modèle économique qui combine activités régulées et concurrentielles, assurent une certaine visibilité des résultats ; - Le dividende ordinaire sur les résultats 2008 est en progression de 11% (à 1,40 euro par action) ; - GDF Suez dispose d'un bon niveau de trésorerie (11,9 milliards d'euros à fin juin 2009) pour mener des acquisitions et asseoir ses positions. Il a donc les moyens de son développement ; - Le groupe a maintenu son objectif d'EBITDA en 2009 en dépit d'un repli du prix de baril de pétrole ; - Ses performances vont bénéficier de l'évolution tarifaire des prix du gaz du 1er avril, qui permettent de couvrir les coûts d'approvisionnement.

Faiblesses

- Réalisant 41% de son chiffre d'affaires en France, le groupe est très dépendant de son marché domestique ; - Sur le premier semestre, GDF Suez a enregistré un impact négatif de la crise, qu'il évalue à 600 millions d'euros en 2009 sur son résultat brut d'exploitation ; - Le bénéfice net a reculé de 6,3% sur les six premiers mois du fait d'une augmentation des frais financiers liée à un alourdissement de l'endettement ; - Son endettement a beaucoup progressé entre 2007 et 2008 (+11,7 milliards d'euros) dans un secteur fortement capitalistique ; néanmoins le groupe est parvenu à réduire ses dettes financières de plus d'un milliard d'euros à fin juin 2009, ramenant ainsi son taux d'endettement à 43% ; - Les cours du gaz étant indexés sur les prix du pétrole, la baisse du prix du baril de brut devrait peser sur les performances de GDF Suez : une variation de plus ou moins un dollar des cours du pétrole a un impact de 20 millions d'euros sur son excédent brut d'exploitation. Toutefois le groupe semble bénéficier de bonnes couvertures contre une chute du cours du pétrole ; - Un risque politique est attaché au titre car les tarifs de gaz pratiqués par le groupe dépendent des décisions de l'Etat. La répercussion partielle des coûts d'approvisionnement dans les tarifs de vente de gaz naturel aurait engendré un impact négatif chiffré à près de 2 milliards d'euros depuis 2004.

La valeur et son secteur

Principales activités

GDF Suez est présent sur l'ensemble de la chaîne énergétique à travers : l'exploration-production de gaz naturel , la production d'électricité, l'approvisionnement et le trading, la fourniture d'énergies et la gestion des infrastructures.

Le secteur

La demande mondiale d'énergie devrait continuer à croître sous l'effet de l'industrialisation croissante et de la montée du niveau de vie des ménages des pays émergents. Dans les pays développés cette demande est soutenue par la prédominance du " tout-électrique ". Cette confiance en l'avenir est soulignée par les efforts des énergéticiens en matière d'investissements. EDF veut jouer un rôle majeur dans le renouveau du nucléaire dans le monde. Deux centrales sont en construction en Chine, et d'autres devraient être construites au Royaume-Uni et aux Etats-Unis. GDF a un lourd programme d'investissements jusqu'en 2010.

La valeur dans son secteur

Premier opérateur gazier en France - L'un des premiers énergéticiens au niveau mondial.

Comment suivre la valeur

GDF Suez est une valeur défensive, grâce à la régularité de ses résultats et à son modèle économique. Compte tenu de l'importance des besoins futurs en électricité et en gaz dans le monde le titre peut également être envisagé comme une valeur de croissance. - Les tarifs réglementés imposés par l'Etats, et qui peuvent encore évoluer, sont à surveiller. De même que les ambitions du groupe dans le nucléaire.

Rémunération des actionnaires

Dividendes versés

1,40 euro par action (ordinaire); 2,20 euro par action (exceptionnel)

Taux de distribution des dividendes

47% (ordinaire)

Taux de croissance du dividende par action

+11,1% (ordinaire)

Rendement (dividendes / cours moyen depuis début 2009)

4,8% (ordinaire); 7,5% (exceptionnel)

Estimations de dividendes par action

1,54 euro en 2009

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Services aux collectivités

Dans son étude annuelle " l'Observatoire européen des marchés de l'énergie ", Capgemini souligne l'impact exceptionnel de la crise économique sur le secteur des utilities. La consommation mondiale d'électricité et de gaz devrait baisser respectivement de 3,5% et 3% cette année. Selon l'étude, les acquisitions successives ont fragilisé la situation financière des dix principaux acteurs du secteur, dont la dette cumulée a bondi de 113% depuis 2006 pour atteindre 213 milliards d'euros en 2008. Les réductions de coût et les cessions d'actifs ont donc succédé à la croissance externe pour restaurer la flexibilité des intervenants. Les investissements ont également été revus à la baisse, au détriment des énergies renouvelables. La politique menée par EDF illustre bien cette tendance : après avoir réalisé une grosse acquisition en 2008, en rachetant British Energy pour plus de 14 milliards d'euros, c'est désormais le désendettement qui prime. Le groupe français espère se désengager au premier trimestre 2010 de son réseau de distribution en Grande-Bretagne, et en retirer 4 milliards d'euros.