(AOF / Funds) - Après une année 2008 difficile, la gestion collective a réussi à rebondir l'année dernière. En effet, alors que les encours des fonds de droit français commercialisés étaient en baisse de 17 % en 2008 par rapport à 2007, ces derniers ont progressé de quasiment 12 % en 2009, selon le bilan annuel de la gestion collective d'EuroPerformance. Les actifs du marché français (hors mandats) totalisaient ainsi 861 milliards d'euros (hors mois de décembre pour les fonds alternatifs), contre 770 milliards d'euros à fin 2008. La hausse des marchés a permis de regagner les deux tiers des pertes enregistrées entre juillet 2007 et décembre 2008, soit + 75,2 milliards d'euros dégagés en 2009. De nouvelles soucriptions sont venues s'ajouter à cet effet performance. La collecte sur des OPCVM de droit français durant l'année a rassemblé 19,6 milliards d'euros, permettant de recouvrer 15 % des 125 milliards de rachats observés entre fin juin 2007 et fin 2008. La collecte a essentiellement concerné le crédit, profitant ainsi aux fonds obligations (7,7 milliards d'euros de collecte) et aux convertibles (3,2 milliards d'euros). Cet intérêt pour le crédit "a également favorisé le retour des investisseurs sur les fonds absolute return (3,6 milliards d'euros de collecte) et de trésorerie dynamique", selon l'étude. Concernant les actions, 2009 met un terme à deux années de décollecte. Les fonds actions internationales ont été particulièrement demandés (5 milliards d'euros de collecte), suivis par les OPCVM sectoriels (2,4 milliards d'euros). A l'inverse, les investisseurs ont continué de déserter les OPCVM de fonds alternatifs, avec 3,4 milliards d'euros de rachats sur l'année écoulée (hors mois de décembre 2009). L'année 2009 a surtout modifié le paysage de l'industrie de la gestion d'actifs française. Certaines banques ont cédé tout, ou partie, de leurs activités de gestion d'actifs comme Barclays Global Investors, Morgan Stanley, ING, Crédit Suisse. Le secteur a également connu un mouvement de consolidation du secteur entre acteurs de grande taille, à l'image de SGAM et de CAAM, devenu Amundi, ou de l'absorption de Fortis par BNP Paribas. D'autres sociétés de gestion de taille entrepreneuriales, touchées par une baisse de leur résultat d'exploitation, ont eu besoin de s'adosser à une grande structure pour poursuivre leur activité. L'année 2009 a également rebattu les cartes en termes de performance commerciale. Le rebond a particulièrement profité à CAAM, qui est l'unique grand réseau à avoir enregistré des flux d'investissement tant sur sa gestion risquée que peu risquée, avec 7,5 milliards d'euros de collecte. A l'inverse, Société Générale et HSBC ont beaucoup souffert avec une décollecte respective de - 7 milliards d'euros et - 5 milliards d'euros, BNP Paribas limitant les retraits à 820 millions d'euros. L'année écoulée aura également profité aux assureurs, à l'exception d'Allianz France, la meilleure collecte revenant à Aviva France (2,8 milliards d'euros). En 2009, certaines sociétés de gestion entrepreneuriales ont également bien tiré leur épingle du jeu, parmi lesquelles Carmignac Gestion, Exane, Comgest, Rothschild et Compagnie Banque. F.T.