Les économistes voient l'eurodollar à 1,39 d'ici à un an

01/02/2010 - 10:44 - Option Finance

(AOF) - Aucune hausse de taux n'est anticipée par les bureaux d'études interrogés par Option Finance avant la seconde moitié de l'année, dans la zone euro comme aux Etats-Unis. Néanmoins, parallèlement à ce statu quo monétaire, les banques centrales apportent depuis plusieurs semaines des précisions quant à leur gestion de la liquidité. Tandis que la Fed réfléchit à des opérations de reverse-repos (vente d'actifs par la banque centrale avec engagement de rachat à un prix plus élevé) ou encore à une hausse du taux des réserves excédentaires, la BCE a, de son côté, annoncé la fin de certaines opérations non conventionnelles, notamment l'arrêt des LTRO (Longer Term Refinancing Operation) à douze mois, et la fin des opérations à six mois à partir de fin mars. Les opérations de refinancement illimitées à taux fixe devraient quant à elles se poursuivre jusqu'en avril. Une chose est sûre, les marchés resteront très attentifs aux annonces relatives au retrait progressif de ces mesures. "Au fur et à mesure que nous avancerons dans l'année, la diminution de la liquidité excédentaire sera un facteur de plus en plus déterminant de l'évolution des marchés, préviennent les économistes de BNP Paribas. Les marchés obligataires devraient connaître des tensions à partir de la mi-2010, dès lors que les sorties des politiques monétaires non conventionnelles seront plus nettement engagées." Une position que partagent la plupart (80 %) des économistes interrogés. Dans la zone euro, ces derniers tablent en effet sur des taux à dix ans à 3,55 % en moyenne d'ici à six mois et à 3,84 % d'ici à un an, contre environ 3,20 % actuellement. Aux Etats-Unis, les taux longs sont anticipés à 3,73 % et 4,08 % sur ces mêmes horizons, contre 3,60 % environ aujourd'hui. Sur le marché des changes, l'euro a dernièrement eu tendance à s'affaiblir face au dollar. Après avoir franchi le seuil des 1,51 fin novembre, l'eurodollar est retombé autour de 1,40 la semaine dernière, soit un plus bas depuis le 14 juillet dernier. L'euro est resté pénalisé par les craintes relatives à la dégradation des finances publiques au sein de la zone euro. L'attention s'est en particulier concentrée sur la Grèce dont la dette pourrait atteindre 125 % du PIB en 2010, selon les prévisions des économistes du Crédit Agricole. Les inquiétudes relatives à la solidité de la reprise économique mondiale ont également joué récemment en faveur du dollar, qui reste une valeur refuge pour les investisseurs. Dans ce contexte, les économistes interrogés anticipent en moyenne une parité eurodollar à 1,47 d'ici à trois mois et à 1,39 d'ici à un an, contre respectivement 1,48 et 1,42 fin novembre sur ces mêmes horizons. Les fourchettes de prévisions restent néanmoins très larges, puisqu'elles s'établissent entre 1,38 (Baring AM) et 1,55 (Goldman Sachs et JP Morgan) à court terme et entre 1,20 (Fortis Investments) et 1,57 (Swiss Life Asset Management) à long terme. En ce qui concerne la livre sterling, les économistes tablent en moyenne sur une parité à 0,89 d'ici à un an, alors que la parité euro-yen est anticipée à 140,8 d'ici à début 2011. Du côté des matières premières, le cours du baril de Brent, qui avait dépassé 81 dollars début janvier, s'est replié depuis. Il évoluait dernièrement aux alentours de 73 dollars le baril, ce qui correspond à son niveau de la mi-décembre. Les anticipations des économistes restent néanmoins haussières puisque, en moyenne, le cours du baril est estimé à 80,6 dollars sur un horizon de six mois et à 84,9 dollars sur un horizon d'un an. La moitié d'entre eux envisagent le prix du pétrole aux alentours de 90 dollars sur ce même horizon. Angèle Pellicier