MANITOU : chute de 54% des ventes en 2009

05/02/2010 - 08:51 - Option Finance

(AOF) - Manitou a réalisé un chiffre d'affaires 2009 de 684 millions d'euros en baisse de 54%. Au quatrième trimestre, les ventes se sont élevées à 179,5 millions d'euros, en recul de 39%. Le spécialiste de la manutention tout terrain a précisé que celles-ci comprenaient 25 millions d'euros de déstockage exceptionnel. Commentant cette publication, Jean-Christophe Giroux, directeur général a déclaré: " Nous sommes heureux de constater que nous avons finalement atteint le point bas, avec un T4 montrant à nouveau des signes de reprise organique ". Jean-Christophe Giroux a ajouté que les conditions de marché très dégradées auraient un impact négatif sur le résultat opérationnel du second semestre, mais dans des proportions néanmoins moindres que celles du premier semestre. Soulignant la très faible visibilité sur les signaux de reprise de la demande, tant dans l'agriculture que dans la construction, Manitou considère que le 1er semestre 2010 ne devrait pas montrer de croissance significative par rapport au niveau actuel de l'activité. Le groupe anticipe cependant une amélioration graduelle des conditions au cours du second semestre grâce à la combinaison de plusieurs facteurs : l'arrivée à terme des programmes de réduction de flottes des grands loueurs ainsi que la possible reprise des cycles naturels de remplacement, stimulée par l'introduction de nouveaux produits. " Dans son ensemble, l'année 2010 devrait montrer une croissance de 5 à 10% par rapport à 2009 et un équilibre au niveau de l'EBITDA, grâce à l'augmentation des volumes de production et la réduction des frais fixes " a résumé le spécialiste de la manutention tout terrain.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Manitou propose aujourd'hui la gamme de produits la plus importante du marché. - Le groupe consacre une large place à la R&D et propose des engins innovants. - Manitou est présent sur les marchés émergents, très dynamiques. - L'acquisition de l'américain Gehl devrait lui permettre de se positionner favorablement en Amérique du Nord, où il bénéficiera d'une taille critique pour fournir les réseaux de loueurs. Les deux groupes possèdent une complémentarité des gammes et des zones géographiques.

Les points faibles de la valeur

- Le marché des biens d'équipement traverse une crise très profonde. Le groupe ne donne pas d'objectif de retour aux bénéfices. Les analystes ne prévoient pas de reprise des investissements avant 2011. - Le groupe a dû encore passer de nouvelles charges pour dépréciation des actifs de sa filiale américaine Gehl. Cette société a été acquise au prix fort au début de la crise. -Les composants entrant dans l'assemblage des chariots tout terrain subissent une inflation importante.

Comment suivre la valeur

- Il est important de surveiller l'évolution des tarifs de la concurrence, sur lesquels Manitou sera plus ou moins forcé de s'aligner s'il veut conserver ses parts de marché. - La baisse de la livre favorise le britannique JCB, principal rival de Manitou. - Le groupe s'est engagé dans un plan d'économies pour faire face aux nouvelles conditions de marché. - La réduction de l'endettement du groupe et la restructuration de la dette de Gehl devraient rassurer le marché.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Biens d'équipement

Selon la FIM, si l'activité des industries mécaniques devrait décroître de 10% à 12% en 2009, elle devrait progresser de 2% à 3% l'année prochaine. La vraie reprise du secteur devrait intervenir en 2011. La FIM s'inquiète de la capacité de résistance des entreprises sur le plan financier. Elle estime que les licenciements vont vraisemblablement se poursuivre, tout comme les défaillances d'entreprises. C'est pourquoi elle a interpellé les pouvoirs publics pour que soient mises en place des mesures de soutien rapides et concrètes dans quatre domaines : financier, à l'export du fait de l'attitude très frileuse des compagnies d'assurance, social et fiscal. La mécanique n'est pas la seule filière à demander une aide gouvernementale. Représentant 900.000 salariés et 110 milliards d'euros de chiffre d'affaires, la filière électrique est candidate au grand emprunt. Elle a émis plusieurs propositions pour relancer le secteur en crise, parmi lesquelles l'instauration d'une prime au renouvellement du parc de moteurs électriques.