PUBLICIS : négociation pour 70% de France Télévisions Publicité

08/02/2010 - 08:56 - Option Finance

(AOF) - Publicis Groupe et Lov Group sont entrés en négociation exclusive pour la reprise de 70% du capital de France Télévisions Publicité (FTP), le solde du capital étant conservé par France Télévisions. Si cette négociation aboutissait, l'acquisition serait effectuée par Lov-Publicis, une société qui sera détenue à hauteur de 60% par Lov Group et 40% par Publicis Groupe. L'offre sera intégralement financée sur leurs fonds propres. " Elle permettra de doter FTP des moyens nécessaires à son développement et de faire face avec succès à ses nouveaux défis. Lov-Publicis entend mettre en oeuvre une stratégie de croissance pour FTP adossée à des engagements forts pris par Lov-Publicis ", ont expliqué les deux groupes. La réalisation de l'opération devrait avoir lieu au cours du deuxième trimestre 2010 et est sujette aux conditions usuelles, y compris l'avis conforme de la Commission des Participations et des Transferts (CPT) et l'accord des autorités de la concurrence.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- La qualité et la vision stratégique du management du groupe sont reconnues. Publicis est le champion de la rentabilité, avec une marge opérationnelle de 15%, inégalée dans la profession. - Les rachats de Digitas et de Razorfish lui ont permis de devenir le numéro un mondial de la communication interactive, seul segment en croissance dans le marché publicitaire.Le groupe a atteint avec un an d'avance son objectif d'y réaliser un quart du chiffre d'affaires. - Le groupe profite également d'une exposition significative aux pays émergents (22% du chiffre d'affaires) et aux services (SAMS). - Grâce à son accord avec Dentsu (numéro un japonais du secteur), Publicis s'est ouvert des opportunités intéressantes au Japon, le deuxième marché mondial publicitaire (derrière les Etats-Unis). - L'optimisation de sa structure financière permet à Publicis de se protéger contre une éventuelle remontée des taux d'intérêt, d'être en ordre de marche pour résister à une éventuelle prolongation de la crise économique et d'en profiter pour saisir de nouvelles opportunités de croissance externe de taille significative même si les cibles sont de plus en plus rares. Ipsos est souvent cité par les analystes. - Publicis bénéficie d'un excellent track record en matière d'intégration d'acquisition.

Les points faibles de la valeur

- Le retour à la croissance du marché publicitaire n'est pas attendu avant le second semestre 2010. - Le groupe, qui réalise plus de 40% de son revenu en Amérique du Nord, est très exposé au dollar. - Qui pourra succéder à Maurice Lévy, le charismatique président du directoire ?

Comment suivre la valeur

- Le groupe est dépendant de l'évolution du marché mondial de la publicité, lui-même sensible à la conjoncture économique. A noter que le poste revenu est plus significatif que le poste chiffre d'affaires dans le secteur de la publicité. Les analystes surveillent particulièrement le niveau de croissance interne. - Le cours du dollar est une donnée sensible à surveiller puisque Publicis est réactif à son évolution.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Communication - Publicité

L'agence ZenithOptimedia a dégradé ses prévisions pour cette année : elle estime désormais que les dépenses publicitaires mondiales devraient chuter de 10,2%, alors qu'elle prévoyait auparavant un recul de 8,5%. La reprise du marché sera faible l'année prochaine (avec une croissance de 0,9%). Elle ne devrait se consolider qu'en 2011, avec une croissance de 3,9%. L'agence prévoit qu'à l'exception du développement des contenus audiovisuels sur Internet, le modèle d'investissements dans les médias ne devrait pas vraiment évoluer. C'est plutôt la répartition géographique de l'activité qui va sensiblement changer. En effet, dès 2010, le marché publicitaire asiatique pèsera plus lourd que le marché ouest-européen avec un taux de croissance de 8,4% en Asie Pacifique (hors Japon), contre un recul de 2,6% en Amérique du Nord et de 0,5% en Europe de l'Ouest. Ce poids croissant des pays émergents favorisera le développement des dépenses tournées vers la télévision. Avec une part de marché qui s'accroît depuis 2008, ZenithOptimedia considère que ce média captera 40% des investissements mondiaux dès 2011.