VIVENDI : Lucian Grainge succède à Doug Morris au poste de DG d'UMG

10/02/2010 - 15:45 - Option Finance

(AOF) - Vivendi a annoncé la nomination de Lucian Grainge au poste de Directeur général de sa filiale Universal Music Group (UMG), le numéro un mondial de la musique. Il occupait jusqu'à présent les fonctions de Président-Directeur général d'Universal Music Group International (UMGI), à Londres. Il prendra ses nouvelles fonctions le 1er janvier 2011, succédant à Doug Morris, qui demeurera Président. Lucian Grainge s'installera à New York à compter du 1er juillet 2010. Pendant le deuxième semestre 2010, Doug Morris et Lucian Grainge seront codirecteurs généraux d'UMG. Lucian Grainge rapportera à Jean-Bernard Lévy et deviendra membre du Directoire de Vivendi.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Performances et stratégie

Chiffre d'affaires

Au 30.09.2009 : 19.525 millions d'euros (+9,8% et +8,3% à taux de change constants) Au 30.06.2009 : 13.178 millions d'euros (+17%) Au 31.12.2008 : 25.392 millions d'euros (+17,2%)

Résultats

Au 30.09.2009, Résultat opérationnel ajusté (EBITA) : 4.245 millions d'euros (+10,3%); résultat net ajusté (retraité des éléments purement comptables) : 2.112 millions d'euros (+1,6%) Au 30.06.2009, Résultat opérationnel ajusté (EBITA) : 2,899 milliards d'euros (+12,9 %); résultat net ajusté : 1.467 milliard d'euros (+0,9 %) Au 31.12.2008, Résultat opérationnel ajusté (EBITA) : 4.953 millions d'euros (+4,9 %); résultat net, part du groupe : 2.603 millions d'euros (-0,8 %).

Stratégie

Elle consiste en trois points : 1 - dégager des moyens pour que Vivendi continue à se développer dans les contenus, les réseaux et l'innovation; 2 - rémunérer les actionnaires en leur distribuant un solide dividende, tout en conservant la notation du groupe; 3 - Trouver des relais de croissance, notamment à travers des acquisitions. A ce titre, Vivendi souhaite accélérer son développement dans les pays émergents.

Evènements financiers

Le groupe a récemment reconfiguré son portefeuille d'activités, de façon à renforcer sa présence dans les télécoms. Il a ainsi cédé sa participation de 20% dans le producteur audiovisuel américain NBC Universal (NBCU), pour 5,8 milliards de dollars (environ 4 milliards d'euros). Ce chiffre est néanmoins inférieur à la valeur enregistrée au bilan pour cet actif. Une partie du paiement de cette somme est conditionné au rapprochement de NBCU, dont General Electric détient déjà 80% du capital, et de Comcast. Ce dernier est le premier câblo-opérateur américain. Vivendi a, par contre, pris le contrôle de l'opérateur télécoms et internet brésilien GVT (valorisé 2,8 milliards d'euros). GVT bénéficie d'une forte croissance (+ 40 % d'Excédent Brut d'Exploitation entre 2006 et 2008). Cette opération permet à Vivendi d'être présent en Amérique latine, alors qu'il en était absent jusqu'à présent. Vivendi a également repris 9,9% du capital de Canal+ France à TF1 (pour 744 millions). Il compte racheter les titres détenus par M6 et Lagardère.

Forces et faiblesses de la société

Forces

- Sur les neuf premiers mois, le groupe a publié des résultats supérieurs aux attentes des analystes avec des indicateurs en sensible progression ; - Vivendi bénéficie de la prépondérance des abonnements dans ses recettes (près de 70%) du fait de ses activités de télécoms (SFR, Maroc Télécom) et de télévision à péage (Canal+). Il bénéficie ainsi de revenus récurrents qui offrent une bonne visibilité et lui permettent de résister à la crise ; - Sur les neuf premiers mois, SFR, qui représente 47% du chiffre d'affaires total et constitue le plus important contributeur au résultat opérationnel, a été très dynamique dans ses recrutements d'abonnés. Dans la téléphonie mobile, il a mis l'accent sur les forfaits au détriment des cartes prépayées, une activité à faible marge ; - Les objectifs du groupe ont été confirmés en dépit d'un exercice plus difficile que prévu ; - Un dividende en hausse est distribué au titre de l'année 2008 : à 1,40 euro par action, contre 1,30 euro au titre de l'exercice 2007. Il offre un rendement intéressant de près de 7%. Ce dividende ne devrait pas baisser à l'avenir. Vivendi souhaite verser au moins 50% de son résultat net au titre de 2009 et des dividendes élevés les années suivantes également; - Vivendi a une structure financière saine avec un ratio d'endettement net inférieur à 32% fin 2008 ; - Le cours de l'action présente un potentiel de rebond car les fondamentaux sont bons. Avec un cours qui représente moins de 10 fois les bénéfices attendus, la valorisation demeure attrayante ; - Le recentrage progressif du groupe devrait permettre une réduction de la décote de holding appliquée à Vivendi.

Faiblesses

- Sur les neuf premiers mois, Universal Music Group pâtit de la baisse de la demande de CD, de la diminution des redevances et du faible programme de sorties d'albums. Il enregistre un recul de son activité (-5,2%) et une diminution de son résultat opérationnel ajusté (-34,1%) ; - Les positions concurrentielles de SFR sont menacées par l'attribution d'une quatrième licence mobile à Free; - Le résultat net est amputé de la quote-part des intérêts minoritaires, qui constituent une part croissante du profit du groupe, notamment du fait des intérêts minoritaires d'Activision Blizzard ; - Le prix payé pour acquérir GVT parait élevé à certains investisseurs par rapport aux fondamentaux de l'entreprise. Même si le potentiel de développement du fournisseur d'accès brésilien est très important, le prix payé par Vivendi le valorise 9 fois son excédent brut d'exploitation estimé en 2010, contre près de 6 fois pour Iliad.

La valeur et son secteur

Principales activités

- Télécoms (SFR+Maroc Télécoms) : 56% du chiffre d'affaires 2008 - Télévision payante (Canal +) : 18% - Musique (Universal Music) : 18% - Jeux vidéo : 8%

Le secteur

France Télécom et Vivendi ont été très actifs pendant la crise : le premier a renforcé sa position en Europe et en Egypte, tandis que le second, tenté par les pays émergents, a pris pied au Brésil. Or l'agence de notation Moody's considère que les bilans, pour le moment solides, des opérateurs de télécommunications pourraient être fragilisés pour financer des investissements et des acquisitions, dans le cadre d'un mouvement de concentration favorisé par une concurrence exacerbée. En effet, Moody's estime que, après avoir été restreints à une fourchette de 12% à 15% du chiffre d'affaires en 2009, les investissements de ces acteurs remonteront, à moyen terme. Ces investissements sont nécessaires à des intervenants qui cherchent des relais de croissance dans les pays émergents.

La valeur dans son secteur

Leader mondial de la communication : n°1 mondial des jeux vidéo et de la musique. Leader français et marocain des télécoms, leader français de la télévision payante.

Comment suivre la valeur

L'action est une valeur défensive du fait de la présence de Vivendi dans différents métiers qui lui procurent des revenus récurrents. Sur les marchés, le titre a une image de conglomérat car la part des intérêts minoritaires est importante. Ce statut explique la décote du cours. Néanmoins le recentrage stratégique et un positionnement plus marqué dans les télécoms, devraient minimiser ce facteur à l'avenir ; Les analystes espèrent, depuis de nombreuses années, le rachat par Vivendi des 44% détenus par Vodafone dans SFR, qui permettrait à l'opérateur mobile d'avoir une situation actionnariale claire, comme ses concurrents. France Telecom a ainsi racheté les minoritaires dans Orange et Bouygues détient près de 90% du capital de Bouygues Télécom. Suivre le rapprochement entre NBCU et Comcast, qui conditionne le reste du paiement perçue par Vivendi suite à la cession de NBCU.

Rémunération des actionnaires

Dividendes versés

1,40 euro par action

Taux de distribution des dividendes

60%

Taux de croissance du dividende par action

+7,7%

Rendement

6,7%

Estimation du prochain dividende par action

1,41 euro en 2010

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Communication - Medias

Afin de contrer les acteurs de l'Internet, accusés de concurrencer la presse en proposant son contenu en ligne gratuitement, cinq géants de la presse américaine (Condé Nast, Hearst, Meredith, News Corporation et Time Inc.) se sont alliés en créant une société commune. Leur objectif est d'imposer un nouveau standard de lecture en ligne. A travers ce kiosque en ligne commun, le lecteur pourra acheter un article, un exemplaire ou s'abonner à un magazine. Avec un total de 144 millions de lecteurs, les cinq groupes de presse espèrent récupérer les recettes publicitaires qui leur échappaient jusqu'à présent. L'autre opportunité est de pouvoir bénéficier de l'essor du marché des livres numériques. En France, les éditeurs réunis au sein du Syndicat de la presse quotidienne vont prochainement rencontrer les dirigeants de Google pour essayer de faire évoluer la situation. L'AFP (Agence France-Presse) prône un nouveau modèle : Google lui verse désormais une somme forfaitaire sur trois ans pour la reprise de ses dépêches sur son agrégateur de recherches.