BNP PARIBAS bat le consensus au quatrième trimestre 2009

17/02/2010 - 08:26 - Option Finance

(AOF) - BNP Paribas a publié ce matin des résultats trimestriels supérieurs aux attentes à la faveur de provisions pour pertes sur le crédit plus limitées qu'attendu. Au quatrième trimestre 2009, la première banque française par la capitalisation boursière a réalisé un résultat net de 1,365 milliard d'euros, contre une perte de 1,366 milliard d'euros un an plus tôt. Les analystes interrogés par Reuters tablaient en moyenne sur un résultat net de 1,058 milliard d'euros. Le coût du risque s'inscrit à 1,898 milliard d'euros, en repli de 25,6% sur un an et de 17,5% par rapport au troisième trimestre 2009. Sur les trois derniers mois de l'exercice 2009, le produit net bancaire (PNB) s'élève à 10,058 milliards d'euros, contre 4,85 milliards un an plus tôt. Dans un environnement caractérisé par une conjoncture économique dégradée mais aussi par un retour des clients vers les marchés de capitaux, BNP Paribas a dégagé un résultat net (part du groupe) de 5,832 milliards d'euros, en hausse de 93% par rapport à 2008, mais bien en dessous des niveaux d'avant crise (7,822 milliards d'euros en 2007). Le bénéfice net par action 2009 ressort à 5,2 euros, en hausse de 73%. Le PNB s'établit à 40,191 milliards d'euros (y compris un impact négatif de 753 millions au titre de la réévaluation de la dette propre contre un impact positif de 593 millions en 2008), soit +46,8% par rapport à 2008. Grâce à une évolution bien inférieure des frais de gestion qui s'établissent à 23,34 milliards d'euros (+26,8% par rapport à 2008), le résultat brut d'exploitation, à 16,851 milliards d'euros est supérieur de 87,7% à celui de 2008. Le coût du risque affiche une hausse de 45,5% à 8,369 milliards d'euros. La rentabilité des capitaux propres s'établit à 10,8%, contre 6,6% en 2008 et 19,6% en 2007. BNP Paribas va proposer à ses actionnaires le versement d'un dividende de 1,50 euro par action, soit un taux de distribution de 32,3%, avec option de paiement en actions.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Performances et stratégie

Chiffre d'affaires

Au 30.09.2009 : 30.133 millions d'euros (+33,8 %) Au 30.06.2009, produit net bancaire : 19.470 millions d'euros (+30,6%) Au 31.12.2008, produit net bancaire : 27.376 millions (-11,8%)

Résultats

Au 30.09.2009, Résultat brut d'exploitation : 12.930 millions d'euros (+53,3%); Résultat net par du groupe : 4 467 millions d'euros (+1,8%) Au 30.06.2009, Résultat brut d'exploitation : 8.304 millions d'euros (+52,2%); Résultat net part du groupe : 3.162 millions d'euros (-9,3%) Au 31.12.2008, Résultat brut d'exploitation : 8.976 millions d'euros (-27%); Résultat net part du groupe : 3.021 millions (-61,4%)

Prévisions

Pas de prévisions chiffrées pour l'année 2009. Cette année le taux de distribution du dividende pourrait être de l'ordre de celui de 2008.

Stratégie

Un plan de transformation adopté fin 2008 vise à réduire les risques sur les marchés de capitaux. Pour faire face à un environnement dégradé, la banque a également décidé d'accélérer ses programmes de réductions de coûts et de se désengager d'activités non stratégiques (en Thaïlande et en Grèce notamment). Répondant à un accroissement du coût du risque dans ce pays, le groupe mène une restructuration en Ukraine, où les effectifs ont été réduits de 480 personnes et où 81 agences ont été fermées. Des réductions d'effectifs sont également menées en Turquie.

Evènements financiers

Le groupe a lancé une augmentation de capital, destinée à rembourser les 5,1 milliards d'euros d'actions de préférence de l'Etat français. A l'issue de l'opération, ses fonds propres Tier One s'élèvent à 59,4 milliards d'euros et son ratio est supérieur à 9%. Depuis mai dernier, BNP Paribas est l'actionnaire majoritaire (75%) de BNP Paribas Fortis (anciennement Fortis Bank Belgium) et de BGL BNP Paribas (Fortis Bank Luxembourg), ainsi que de 25% d'AG Insurance (Fortis Insurance Belgium). Sur le troisième trimestre 2009, la contribution de Fortis Bank, à présent dénommée " BNP Paribas Fortis ", au résultat net part du groupe s'élève à 277 millions d'euros.

Forces et faiblesses de la société

Forces

- Sur les neuf premiers mois, les revenus on progressé dans tous les pôles. Grâce à l'acquisition de Fortis, le produit net bancaire trimestriel a bondi de 40%; - La forte capacité bénéficiaire du groupe lui a permis de renforcer encore sa solvabilité financière sur les neuf premiers mois de l'année, avec un ratio Tier 1 de 10% (contre 9,3% à fin juin); - En annonçant qu'elle remboursait l'argent public, la banque a adressé un signal positif au marché car elle a été le premier établissement financier à commencer à dédommager l'Etat; - Les synergies prévues par l'acquisition de Fortis ont été nettement revues en hausse : elles sont désormais évaluées à 900 millions d'euros (contre 500 millions d'euros estimées il y a un an). L'essentiel proviendra d'économies de coûts, en particulier dans la banque de financement et d'investissement; - La solidité de BNP Paribas lui permet de se refinancer avec la plus faible prime de risque, calculée par le spread CDS (" credit default swap "); - L'acquisition de Fortis Bank constitue une opération majeure pour BNP Paribas avec l'ouverture de deux nouveaux marchés domestiques en Belgique et au Luxembourg. Le groupe devient ainsi le numéro 1 de la zone euro en matière de dépôts avec 540 milliards d'euros. Il devient aussi numéro 1 en banque privée et numéro 4 en gestion d'actifs pour la zone euro; - En dépit d'une chute de son résultat net part du groupe en 2008, la banque a décidé de distribuer un tiers de ses résultats sous forme de dividendes (1 euro par action contre 3,35 euros l'année précédente).

Faiblesses

- Le coût du risque s'est surenchéri sur les neuf premiers mois de 2009. En neuf mois il a doublé, à 6,5 milliards d'euros. Il devrait rester élevé au moins jusqu'au second semestre 2010 ; - Moody's a placé sous revue les notes de solidité financière B et la note sur la dette senior Aa1 de BNP Paribas avec une perspective négative. L'agence de notation relève certains points faibles dans son profil de crédit liés à son acquisition de Fortis Bank. De plus, les dépréciations d'actifs pourraient être plus importantes que prévues au cours des prochains trimestres.

La valeur et son secteur

Principales activités

Activités de détail (48% du produit net bancaire); banque de financement et d'investissement (40%); gestion d'actifs (12%)

Le secteur

Le Comité de Bâle, qui vise à réformer le secteur bancaire, désire renforcer la qualité et la transparence du capital de base Tier-1 (noyau dur du capital), pour permettre aux banques de mieux absorber d'éventuelles pertes. Un nouveau ratio, dit d'effet de levier, sera introduit pour éviter un trop fort endettement des banques. Avant même de connaître précisément le niveau des exigences imposées par les régulateurs, un certain nombre de banques françaises ont récemment consolidé leurs fonds propres, à l'image de BNP Paribas, Crédit Agricole, Société Générale et BPCE. Ailleurs, DnB NOR, BBVA, Intesa, Unicredit, ont également fait appels au marché. Ces décisions font suite à la mise en place du calendrier établi lors du G20 de Pittsburgh, qui prévoit de définir de nouvelles règles sur la qualité et le montant des fonds propres l'an prochain, pour les appliquer d'ici fin 2012.

La valeur dans son secteur

Première banque française, première banque de la zone euro et cinquième banque mondiale.

Comment suivre la valeur

- En tant que valeur financière le titre est influencé par une série d'éléments: (i) les taux d'intérêt dont l'évolution dépend des politiques monétaires (notamment des banques centrales européenne et américaine), (ii) l'état des bourses mondiales qui influencera ses activités de banque de financement et d'investissement et de gestion d'actifs, (iii) le niveau de consommation et d'épargne des ménages qui influeront sur les performances de la banque de détail; - Surveiller le coût du risque qui s'est encore accru sur les derniers mois; - Outre Fortis le groupe ne prévoit pas d'autre acquisition sur 2009.

Rémunération des actionnaires

Dernier dividende versé

1,00 euro par action

Taux de distribution des dividendes

33,0%

Taux de croissance du dividende par action

-70,1%

Rendement

2,5%

Estimation du prochain dividende par action

1,54 euro en 2009

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Finance - Banques

Le Comité de Bâle, qui vise à réformer le secteur bancaire, désire renforcer la qualité et la transparence du capital de base Tier-1 (noyau dur du capital), pour permettre aux banques de mieux absorber d'éventuelles pertes. Si, sous Bâle 2, les banques pouvaient ne détenir que 2% de capital rapportés à leurs actifs pondérés, les régulateurs surveilleront à l'avenir davantage la qualité des fonds propres retenus dans le calcul du Tier-1. Un nouveau ratio, dit d'effet de levier, sera introduit pour éviter un trop fort endettement des banques. Avant même de connaître précisément le niveau des exigences imposées par les régulateurs, un certain nombre de banques françaises ont récemment consolidé leurs fonds propres, à l'image de BNP Paribas, Crédit Agricole, Société Générale et BPCE. Ailleurs, DnB NOR, BBVA, Intesa, Unicredit, ont également fait appel au marché. Ces décisions font suite à la mise en place du calendrier établi lors du G20 de Pittsburgh, qui prévoit de définir de nouvelles règles sur la qualité et le montant des fonds propres l'an prochain, pour les appliquer d'ici fin 2012.