VINCI : contrat public-privé dans le GSM avec Réseau Ferré de France

19/02/2010 - 08:49 - Option Finance

(AOF) - Synerail, société détenue par VINCI (30%), SFR (30%), AXA (30%) et TDF (10%) a signé avec Réseau Ferré de France (RFF) le 18 février 2010 le contrat de partenariat GSM-R (Global System for Mobile communication - Railway). Le système GSM-R est un réseau de télécommunication numérique qui permettra d'assurer les communications entre les conducteurs de trains et les équipes au sol en mode conférence. Il remplacera l'ancien réseau de communication analogique Radio Sol Train (RST) et sera interopérable et compatible au niveau européen. Le contrat consiste à assurer le financement, la construction, l'exploitation et la maintenance du système GSM-R qui sera déployé progressivement jusqu'en 2015 sur 14 000 km de lignes ferroviaires traditionnelles et à grande vitesse en France. Les travaux, d'un montant total d'environ 520 millions d'euros, seront réalisés par une société détenue à hauteur de 60% par VINCI Energies et dureront 5 ans. L'exploitation et la maintenance de GSM-R seront confiées à une société dédiée, filiale à 40% de VINCI Energies, et représentent un montant global de 430 millions d'euros. Le financement du projet est assuré au moyen d'un apport en fonds propres des actionnaires de 58 millions d'euros, d'apports de RFF pour 160 millions d'euros et d'une dette bancaire sans recours sur les actionnaires de 520 millions d'euros.

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Performances et stratégie

Chiffre d'affaires

Au 30.09.2009 : 23.578,1 millions d'euros (-4,6%) Au 30.06.2009 : 15.391 millions d'euros (-3,5%) Au 31.12.2008 : 33.930 millions d'euros (+9,9%)

Résultats

Au 30.06.2009 : Résultat opérationnel sur activité : 1.358 (-7,1%) ; Résultat net part du groupe : 690 millions (-5,8%) Au 31.12.2008 : Résultat opérationnel sur activité : 3.378 millions d'euros (+8,3 %) ; Résultat net part du groupe : 1.591 millions (+9,4 %)

Prévisions

Le groupe n'a pas changé ses prévisions pour les prochains mois. Il prévoit toujours une légère hausse du chiffre d'affaires des concessions autoroutières françaises, un recul de 6 à 7% du chiffre d'affaires et une contraction limitée des marges opérationnelles dans le contracting (qui incluent Vinci Construction, Vinci Energies et Eurovia).

Stratégie

Vinci a construit son développement autour d'un modèle intégré de concessionnaire-constructeur. Dans un contexte très incertain, le groupe privilégie la croissance organique pour maîtriser son endettement.

Evènements financiers

Le groupe a noué un accord stratégique avec le fonds souverain du Qatar, Qatari Diar. Ce dernier apporte à Vinci la totalité du capital de Cegelec, spécialiste de l'ingénierie électrique. Dans le même temps le fonds souverain devient le deuxième actionnaire de Vinci, avec près de 5,8% du capital, derrière les salariés (9,1% des parts au 30 juin). Ce fonds s'engage à garder une participation comprise entre 5 et 8% du capital pendant trois ans. Cette opération permet à Vinci de muscler sensiblement son pôle Energies. Il devient ainsi l'un des leaders européens des services aux entreprises et aux collectivités dans le domaine de l'énergie, secteur qui bénéficie d'un bon taux de croissance. D'autre part, Cegelec, présent au Maroc et au Brésil, va permettre au groupe d'accéder à des marchés en dehors de l'Europe.

Forces et faiblesses de la société

Forces

- Le groupe a pu limiter la baisse de son chiffre d'affaires sur les neuf premiers mois de l'année. L'activité Concessions (en progression de 2,3% sur la période), plus résistante, a partiellement compensé le recul de revenus de la branche Contracting (-5,1%); - En 2010, Vinci devrait tirer partie de l'accord stratégique signé avec Qatari Diar prévoyant notamment l'acquisition de Cegelec; - Le carnet de commandes à fin septembre 2009 se maintient à un haut niveau : à 24,2 milliards d'euros, il est en progression de 4% par rapport à fin décembre 2008, en dépit de conditions difficiles; - Vinci devrait bénéficier des plans de relance mis en place par les gouvernements, et qui devraient soutenir son activité; - L'annonce de l'entrée dans le capital de Vinci du fonds souverain Qatari Diar est positive car le groupe commence ainsi à structurer son capital jusqu'alors très ouvert; - L'absence d'exposition de Vinci à la crise de Dubaï a rassuré les investisseurs; - La politique de distribution de 50% du résultat a été récemment réaffirmée.

Faiblesses

- Malgré un retrait de son endettement net à fin septembre 2009, en baisse de 800 millions d'euros à 14,6 milliards d'euros, la structure financière est encore fragile avec des capitaux propres de 9,7 milliards d'euros; - Vinci est encore très présent en France (62% de l'activité à fin septembre 2009) ce qui limite le bénéfice qu'il peut tirer du développement dans les pays émergents : l'Europe centrale & orientale, combinée avec le Moyen-Orient, représentaient moins de 11 % du chiffre d'affaires fin décembre 2008; - Même si l'activité du groupe résiste bien sur les neuf premiers mois malgré une conjoncture économique difficile, toutes les branches ne sont pas logées à la même enseigne : si la branche " Concessions " se porte bien avec un chiffre d'affaires qui progresse, grâce à la reprise du trafic des véhicules légers, l'activité " Contracting ", souffre d'un recul de ses revenus et de son carnet de commandes (de 7% sur 12 mois); - Les différents plans de relance dans les pays développés sont plus lents que prévu à mettre en oeuvre.

La valeur et son secteur

Principales activités

Quatre pôles : - Construction (47% du chiffre d'affaires 2008) avec Vinci Construction, - Routes (24%) avec Eurovia, - Concessions (14%) avec Vinci Concession et - Energies (14%) avec Vinci Energies (& divers 1%).

Le secteur

Alors que la Fédération française du bâtiment (FFB) comptait sur les mesures de relance dans le bâtiment pour redresser dès 2009 le niveau d'activité des chantiers, il a revu à la baisse ses prévisions d'activité pour 2009. Les volumes devraient se replier de 7,1% et non de 4% comme attendu auparavant. Selon la Fédération, les destructions nettes d'emploi devraient atteindre 50.000 (dont 25.000 pour l'intérim). En 2010, ce seront quelque 30.000 postes supplémentaires qui devraient disparaître à nouveau (dont 5.000 en intérim). Toutefois l'activité en 2010 bénéficiera des retombées des plans de relance : le recul d'activité serait limité à 3,1%.

La valeur dans son secteur

Leader mondial du BTP et des concessions.

Comment suivre la valeur

- L'activité construction du groupe est étroitement liée à la conjoncture économique et au niveau des taux d'intérêt. -La dynamique de l'activité Concessions s'inscrit, elle, dans le long terme. En partie axés sur les infrastructures, les plans de relance économique lancés dans les différents pays où intervient Vinci devraient contribuer à stimuler l'activité à plus long terme. -Le carnet de commandes est à surveiller car un niveau élevé rassure sur l'activité future du groupe.

Rémunération des actionnaires

Dernier dividende versé

1,62 euro par action

Taux de distribution des dividendes

50%

Taux de croissance du dividende par action

Hausse de 6,6%

Rendement

4%

Estimation du prochain dividende par action

1,47 euro en 2010

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Construction - BTP

Pour l'ensemble de l'année 2009, la Fnaim a revu ses prévisions à la hausse concernant les prix des logements anciens puisqu'elle anticipe désormais un recul moyen d'environ 5% par rapport à 2008 alors qu'elle tablait auparavant sur une baisse comprise entre 5% et 10%. Du côté des logements neufs, les professionnels sont plus pessimistes. Initialement, la Fédération française du bâtiment (FFB) comptait sur les mesures de relance dans le bâtiment pour redresser dès cette année le niveau d'activité des chantiers ; mais elle a finalement revu à la baisse ses prévisions d'activité. Les volumes devraient se replier de 7,1% et non de 4% comme attendu auparavant. Selon la Fédération, les destructions nettes d'emploi devraient atteindre 50.000 (dont 25.000 pour l'intérim). L'année prochaine, ce seront quelque 30.000 postes supplémentaires qui devraient disparaître à nouveau (dont 5.000 en intérim). Toutefois, l'activité en 2010 bénéficiera des retombées des plans de relance : le recul d'activité serait limité à 3,1%.