VALLOUREC : résultats 2009 supérieurs aux attentes

23/02/2010 - 18:24 - Option Finance

(AOF) - Vallourec a réalisé en 2009 un résultat net part du groupe de 517,70 millions d'euros, en baisse de 46%, et un résultat brut d'exploitation de 980,60 millions d'euros, en recul de 42%. Les analystes interrogés par Thomson Reuters anticipaient en moyenne un bénéfice net de 498 millions d'euros et un résultat brut d'exploitation de 931 millions d'euros. Le chiffre d'affaires s'est replié de 31% à 4,464 milliards d'euros, à comparer avec un consensus de 4,368 milliards d'euros. Le résultat brut d'exploitation a représenté 22% des ventes, à comparer avec 26,3% en 2008. Commentant ces résultats, Philippe Crouzet, Président du Directoire a déclaré : " Nous avons été confrontés, fin 2008 et courant 2009, à un changement brutal des conditions de marché, conséquence de la crise économique mondiale. Nous avons réagi rapidement en adaptant notre production, nos coûts et notre besoin en fonds de roulement. Le flux de trésorerie généré par l'activité a ainsi atteint un niveau record de 1,6 milliard d'euros en 2009 ". Le groupe a proposé le versement d'un dividende ordinaire de 3,5 euros par action au titre de l'exercice 2009, payable en numéraire ou en actions selon le choix des actionnaires. En matière de perspectives pour 2010, Vallourec s'attend à ce que les effets de la crise continuent à affecter les résultats. Le groupe anticipe que le chiffre d'affaires et le résultat brut d'exploitation du premier semestre 2010 seront tous deux sensiblement inférieurs à ceux du second semestre 2009. " Les volumes de vente devraient néanmoins rebondir à partir du deuxième trimestre 2010 ", précise-t-il. Vallourec continuera par ailleurs à déployer son programme de réduction de coûts et se dit prêt à saisir de nouvelles opportunités de développement dans les solutions tubulaires premium.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Performances et stratégie

Chiffre d'affaires

Au 30.09.2009 : 3.374,5 millions d'euros (-27%) Au 30.06.2009 : 2.395,0 millions d'euros (-20%) Au 31.12.2008 : 6.437 millions (+4,8%)

Résultats

Au 30.09.2009, Résultat d'exploitation : 626,4 millions (-42%); Résultat net part du groupe : 434,9 millions (-40%) Au 30.06.2009, Résultat d'exploitation : 473,1millions (-33%); Résultat net part du groupe : 311,1millions (-31%) Au 31.12.2008, Résultat d'exploitation : 1.521,8 (-6,2%); Résultat net part du groupe : 967,2 millions (-1,9%)

Prévisions

Considérant que le déstockage touche à sa fin sur certains segments, le groupe anticipe un accroissement graduel des volumes vendus à partir du quatrième trimestre. Néanmoins il estime que les variations de la demande demeurent incertaines. La réduction des commandes combinée avec un recul des prix de ventes vont peser sur les marges du groupe dans les prochains mois. Les dirigeants ont donc reporté à la mi-2010 la remontée de la marge d'exploitation.

Stratégie

Le plan de réduction des coûts, visant à économiser plus de 200 millions d'euros par an à l'horizon 2010, est poursuivi. Le groupe accentue également ses efforts de réduction du besoin en fonds de roulement, ce qui lui permettra de dégager les ressources nécessaires à la poursuite de son plan d'investissements stratégiques et de se préparer au redémarrage de l'activité.

Evènements financiers

- En 2010, Vallourec envisage des opérations de croissance aux Etats-Unis et en Arabie saoudite, en privilégiant la proximité avec ses clients producteurs de pétrole. Au Brésil, Vallourec va poursuivre son développement avec un projet de tuberie intégrée qui devrait être mis en service. Cette nouvelle usine mise sur pied en partenariat avec Sumitomo permettra d'accroître de 10% les capacités actuelles de production de Vallourec. Grâce à de nouvelles découvertures de ressources pétrolifères, le Brésil pourrait devenir un des grands producteurs de pétrole au monde. - Plus de 62% des effectifs concernés ont choisi de souscrire au plan Value 09, qui correspond à la seconde opération mondiale d'actionnariat salarié proposée par le groupe. Cette opération représente une augmentation de capital de 65 millions d'euros.

Forces et faiblesses de la société

Forces

- Dans un environnement très dégradé, le groupe est parvenu à demeurer profitable, en dégageant sur neuf mois, 416 millions d'euros de résultat net, contre 691 millions sur la même période de l'an dernier; - Selon les dirigeants de Vallourec, les volumes de tubes vendus ont cessé de baisser; - La flexibilité financière du groupe est très importante et les mesures visant à limiter son besoin en fonds de roulement lui ont permis de passer d'un endettement net de 346,5 millions d'euros au 31 décembre 2008 à une situation de trésorerie nette positive de 289.2 millions d'euros au 30 septembre 2009; - Le nouveau dirigeant du groupe, Philippe Crouzet, qui est issu de Saint-Gobain, a l'expérience des industries cycliques; - Les investissements réalisés au Brésil devraient lui procurer un avantage concurrentiel important.

Faiblesses

- Sur le troisième trimestre les volumes ont décliné de 43% comparé à la même période de l'année précédente; - Sur la même période, la marge d'EBITDA (ou marge opérationnelle) s'est dégradée puisqu'elle a atteint 17,8% des ventes contre 22,0% sur le second trimestre 2009 et contre 26,7% un auparavant 2008; - Les dirigeants ont reporté à la mi-2010 la remontée de la marge d'exploitation; - Comme toute valeur cyclique, Vallourec est sensible au retournement de conjoncture; dans le passé, le marché mondial des tubes pour l'énergie a subi de graves excédents de capacités, amplifiant la chute des prix; - Vallourec va distribuer un dividende 6 euros par action sur ses résultats 2008, avec un taux de distribution du résultat net part du groupe réduit de 37,4 à 33,2% sur un an; - Le capital du groupe est très morcelé : Bolloré, qui détient seulement 4,8% du capital ne peut être considéré comme un actionnaire de référence.

La valeur et son secteur

Principales activités

Quatre principaux marchés : Energie, dont Pétrole et Gaz; Pétrochimie; Mécanique ; Automobile

Le secteur

Les commandes des tubes pour les centrales électriques reculent, du fait des reports d'investissement dans les centrales thermiques, en Chine ou en Europe. Aux États-Unis, le niveau des forages (pour le gaz) reste très déprimé. Vallourec et plusieurs autres grands noms du secteur parapétrolier comme CGG Veritas et Technip ne visent une amélioration du marché qu'à partir de la seconde partie de l'année 2010.

La valeur dans son secteur

Co-leader mondial du marché des tubes en acier sans soudure, destinés principalement aux secteurs du Pétrole et du Gaz, de l'Energie électrique ainsi qu'à d'autres applications industrielles, avec environ 10% de part de marché. Leader mondial des solutions tubulaires premium destinées principalement aux marchés de l'énergie.

Comment suivre la valeur

- L'activité cyclique est très sensible à l'évolution de la conjoncture, en particulier aux Etats-Unis, qui représentent près de 24% du chiffre d'affaires (au 31.12.2008). - Les performances du groupe sont sensibles à l'évolution du dollar car les coûts de production de ses usines européennes sont majoritairement libellés en euros, alors que leurs revenus s'établissent en dollars. - La division Pétrole et Gaz représentant 49% du chiffre d'affaires sur les neuf premiers mois de 2009, le groupe est très sensible au prix du baril de pétrole. Ce dernier détermine avec un décalage de six mois à un an le niveau d'investissement des compagnies pétrolières dans l'exploration-production, et la demande de tubes de forage. Dans le cas d'un cours élevé du pétrole le titre est donc favorisé. - Du fait d'un capital éclaté le groupe est facilement opéable. Il présente donc un caractère spéculatif.

Rémunération des actionnaires

Dividendes versés

6 euros par action au titre de l'exercice 2008

Taux de distribution des dividendes

33,2% au titre de l'exercice 2008

Taux de croissance du dividende par action

-45,5%

Rendement

4,6%

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Produits de base - Métaux

Les perspectives sont plutôt bonnes pour les entreprises minières puisque les experts considèrent que la demande globale devrait s'accélérer vers le milieu de 2010. Néanmoins les acteurs sont confrontés à un enjeu de taille : réduire leur endettement. Selon Ernst & Young, à fin 2008, la dette nette totale d'un panel regroupant les 60 principales entreprises du secteur, atteignait 182 milliards de dollars. Après avoir seulement augmenté de plus de 5% entre 1980 et 2003, l'endettement net de ces entreprises a bondi de 25% par an entre 2003 et 2008. Les acteurs cherchent donc à redresseur leur bilan en limitant le recours au crédit et en privilégiant les émissions d'actions. Rio Tinto a décidé de lancer une augmentation de capital de 15,2 milliards de dollars. Les intervenants peuvent compter également sur l'activisme du fonds souverain chinois China Investment Corp. (CIC), qui cherche à saisir des opportunités dans le secteur des mines. Des opérations de croissance externe sont reportées. Xstrata abandonne, pour le moment, son projet de fusion avec Anglo American et se concentre sur sa croissance organique.