VILMORIN reste dans le rouge

24/02/2010 - 18:40 - Option Finance

(AOF) - Le résultat net semestriel de Vilmorin affiche une perte à hauteur de 29,3 millions d'euros, dont une perte part du groupe de 25,9 millions d'euros, en réduction de 2,6 millions d'euros par rapport au 31 décembre 2008. Le résultat opérationnel du semencier fait apparaître une perte de 26,5 millions d'euros au 31 décembre 2009, en contraction de 4,1 millions d'euros sur un an. Le chiffre d'affaires consolidé, correspondant aux revenus des activités ordinaires, s'élève à 314,2 millions d'euros, en croissance de 2,7 % à données courantes et de 2,5 % à données comparables. Au regard des résultats du premier semestre, tels que commentés précédemment, et sur la base des informations disponibles à ce jour, Vilmorin confirme, pour l'exercice 2009-2010, des objectifs globaux de croissance dans la moyenne des derniers exercices. Sur le second semestre, la réalisation de ces objectifs restera toutefois, pour partie, dépendante de l'évolution des surfaces de production de maïs tant sur le marché européen qu'en Amérique du Nord ainsi qu'indirectement des fluctuations potentielles des marchés des matières premières agricoles. Vilmorin envisage de lancer prochainement une augmentation de capital avec maintien du droit préférentiel de souscription, sous réserve des conditions de marché et du visa de l'Autorité des marchés financiers. D'un montant de l'ordre de 200 millions d'euros, cette opération aurait pour objectif de renforcer les fonds propres de Vilmorin afin d'accélérer son développement, tant sur les marchés potagères que grandes cultures. " Au sein d'un secteur d'activité où internationalisation et innovation constituent des acteurs clés de succès, Vilmorin souhaite accélérer son développement et accentuer son positionnement sur des marchés potagères et grandes cultures à forte valeur ajoutée. Ce projet d'augmentation de capital, s'il est réalisé, nous permettra d'acquérir une nouvelle dimension et de mieux répondre aux enjeux de la satisfaction des besoins alimentaires de demain " souligne Adrian HUIGE, Directeur Général Délégué de Vilmorin.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Afin d'améliorer sa rentabilité, le groupe a engagé un processus d'optimisation de son portefeuille produits avec un recentrage stratégique sur les marchés professionnels. - Vilmorin entend conforter son leadership sur le blé, première espèce cultivée au monde. Le groupe a signé fin 2009 une alliance stratégique avec la société américaine Arcadia. Ce rapprochement permettra de concevoir des semences de blé à haut rendement et nécessitant environ deux fois moins d'intrant azoté que des cultures conventionnelles. Le groupe va pouvoir conquérir des marchés internationaux. - Les efforts de Vilmorin en R&D sont importants, l'objectif étant de pouvoir développer à l'horizon 2014 ses propres plantes transgéniques de soja ou de maïs. Le budget de R&D représente 10% du chiffre d'affaires. - Le groupe bénéficie d'une tendance de croissance de long terme avec la hausse des besoins alimentaires et la progression du taux d'utilisation des semences commerciales.

Les points faibles de la valeur

- Le groupe a encore de grandes marges de progrès face à l'américain Pioneer, leader du marché du maïs en Europe. - Le marché du maïs est très volatil aux Etats-Unis, où Vilmorin réalise près de 25% de ses ventes dans l'activité grandes cultures. - Le groupe est soumis aux aléas climatiques. Son activité est par ailleurs saisonnière. - Le groupe dispose toujours d'une faible visibilité sur les arbitrages qui seront réalisés entre semences de fermes et semences commerciales et entre maïs/soja.

Comment suivre la valeur

- Les résultats de Vilmorin dépendent de l'évolution des surfaces cultivées, elle-même liée à la consommation de légumes par habitant, qui est notamment influencée par la hausse du niveau de vie. - Le groupe est sensible à la volatilité des prix des matières premières agricoles. - Le groupe souhaite réaliser des acquisitions ciblées de préférence dans les pays émergents, en Chine notamment, où il doit encore renforcer sa présence. - L'impact de la technologie qui sera développée avec Arcadia ne sera pas immédiat pour Vilmorin : elle devrait exiger 7 ans de développement avant la commercialisation des produits sur le marché.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Agroalimentaire

Les intervenants sont bien conscients qu'ils doivent adapter leur offre à la demande en temps de crise. Si, contrairement à Danone, Nestlé ne veut pas réduire ses prix, il consolide toutefois son positionnement sur des produits accessible à tous. Initialement destinés aux pays émergents, ces articles sont aujourd'hui développés dans les pays matures. Dans le même temps le groupe suisse a renforcé ses investissements publipromotionnels et ses dépenses de recherche et développement, avec l'objectif de proposer des produits à forte valeur ajoutée. Sur le long terme, les géants du secteur considèrent que la santé fait partie de leur axe majeur de développement. En Chine, Danone, qui a perdu son bras de fer contre son partenaire Wahaha, et devra finalement céder ses parts pour cinq fois moins que le montant initialement demandé, va se développer seul. Il se recentre sur les produits à forte valeur ajoutée orientés vers la santé, en lançant un yaourt Bio.