SUEZ ENVIRONNEMENT : résultat net en repli de 24,4% en 2009

25/02/2010 - 08:24 - Option Finance

(AOF) - Suez Environnement a annoncé avoir atteint ses objectifs 2009. Le numéro deux mondial des services à l'environnement prévoit un retour à la croissance en 2010. L'an dernier, le groupe a réalisé un résultat net part du groupe en repli de 24,4% à 403 millions d'euros pour un résultat opérationnel courant en repli de 12,1% (hors change) à 926 millions d'euros. Le résultat brut d'exploitation (RBE) accuse une baisse de 1,2% (à change constant) à 2,06 milliards d'euros tandis que le chiffre d'affaires a progressé de 0,6% à 12,296 milliards d'euros. Les analystes interrogés par Reuters tablaient en moyenne sur un résultat net de 379 millions d'euros, un RBE de 2,057 milliards et un chiffre d'affaires de 12,248 milliards. La dette financière nette ressort à 6,282 milliards d'euros, et le ratio dette nette/RBE à 3,0 fois est en ligne avec l'objectif fixé. Le groupe va verser à ses actionnaires en 2010 avec un dividende stable de 0,65 euro par action. Dans ce contexte économique, où la visibilité reste réduite, et sur la base d'une hypothèse de croissance faible du PIB estimée à +1% pour l'euro zone, le groupe a pour objectif en 2010 : une croissance de son chiffre d'affaires supérieur ou égal à 5 % par rapport à 2009, à change constant et une croissance de son RBE supérieur ou égal à 8% par rapport à 2009, à change constant. Suez Environnement anticipe également un montant de cash flow libre en 2010 supérieur ou égal à 0,7 milliard d'euros. Le montant d'investissements devrait ressortir inférieur ou égal à 1,3 milliard d'euros plus 0,6 milliard d'euros liés à la transaction sur Agbar et à la consolidation globale d'Agbar dans les comptes du groupe une fois l'opération finalisée. A l'horizon 2012, le groupe a pour objectif un niveau de ratio dette financière nette / EBITDA de l'ordre de 3 fois.

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Performances et stratégie

Chiffre d'affaires

Au 30.01.2009 : 8.923 millions d'euros (-0,9% à changes constants) Au 30.06.2009 : 5.872 million euros (-2,6%) Au 31.12.2008 : 12.363,7 millions (+2,7%)

Résultats

Au 30.01.2009 : RBE (Résultat Brut d'exploitation ou EBITDA), 1.498 millions d'euros (-2,1%) Au 30.06.2009 : RBE (Résultat Brut d'exploitation) 951 million euros (-4,2% à changes constants) ; Résultat net part du groupe 175 million euros (-12,8%) Au 31.12.2008 : EBITDA 2.101,9 millions (+2%) - Résultat net part du groupe : 533.2 millions (+8,4%)

Prévisions

Les objectifs pour 2009 ont été réaffirmés, avec une prévision de (i) stabilité du chiffre d'affaire, (ii) du résultat brut d'exploitation à taux de change constant et (iii) la génération d'un autofinancement libre en augmentation par rapport à 2008. Le groupe souhaite également maintenir son ratio " dettes nettes/EBITDA " aux environs de 3.

Stratégie

Suez Environnement prévoit d'aller au-delà de son plan initial de réduction de coûts (baptisé " Compass ") de 180 millions d'euros sur trois ans. Il a déjà réalisé une grande partie de son objectif pour 2009, avec 49 millions d'économies à fin juin.

Evènements financiers

Suez Environnement a investi 400 millions d'euros pour contrôler le leader espagnol de l'eau Aguas de Barcelonas (Agbar) dont il détenait déjà 46% du capital. Un accord avec l'autre actionnaire, La Caixa, lui permet de monter à 75% des parts de la société. Ce qu'il considère comme une opération stratégique majeure devrait être finalisée au milieu de 2010 et lui permettra de bâtir le second acteur européen dans le marché espagnol de l'eau, tout en consolidant ses positions à l'international. Agbar réalise un chiffre d'affaires de plus de 3 milliards d'euros. Il bénéficie de fortes positions fortes au Chili et au Royaume-Uni, et est présent dans certains pays d'Amérique Latine et en Algérie.

Forces et faiblesses de la société

Forces

- Les métiers de la société bénéficient de trois grands moteurs de croissance : l'accroissement de la population mondiale et son urbanisation croissante, la nécessité de gérer les impacts sur l'environnement, et enfin le renforcement des réglementations ; - Suez Environnement bénéficie de solides parts de marché en Europe ; - Au contraire de son concurrent, Véolia, l'entreprise n'a pas mené de coûteuses acquisitions en haut de cycle, et se trouve donc moins fragilisée en temps de crise ; - La grande part du chiffre d'affaires réalisée auprès des collectivités locales ou des Etats à travers des contrats à long-terme confère au groupe une bonne visibilité de son activité (en France, les collectivités locales, agences de l'eau et l'Etat représentent 60% de son activité dans l'Eau) ; - Le ralentissement de l'activité dans le secteur des déchets (-8,9%), sur les neuf premiers mois, n'a pas empêché le groupe de confirmer ses objectifs de résultats pour 2009 ; - Le programme de réduction de coûts a permis de limiter la baisse de l'EBITDA à 2,1% sur les neuf premiers mois, alors qu'il avait diminué de 4,2% sur le premier semestre ; - La récente prise de contrôle d'Aguas de Barcelona a été bien accueillie par les investisseurs car elle permet au groupe d'acquérir une nouvelle dimension et de consolider son positionnement à l'international; - Le cours de l'action Suez Environnement s'est apprécié de 34% sur un an, en dépit de la crise financière.

Faiblesses

- Le ralentissement économique touche particulièrement les activités déchets liées aux clients industriels et commerciaux, à caractère cyclique ; - La consolidation dans les comptes de la totalité d'Agbar alourdit la dette nette du groupe de 1,2 milliard d'euros ; - Le groupe avait été contraint de revoir il y a quelques mois à la baisse ses prévisions de résultats pour 2009.

La valeur et son secteur

Principales activités

Gestion de l'Eau & Gestion des déchets : Propreté Europe (45% du Chiffre d'affaires) ; Eau Europe (33%) ; International (22%)

Le secteur

Le président de Suez Environnement n'entrevoit pas de signes d'amélioration dans le secteur de la collecte et du traitement des déchets car cette activité est toujours affectée par le ralentissement économique. Les usines tournent au ralenti alors que les prix des matières premières recyclées (papiers et ferrailles) baissent. A l'exception de Suez Environnement, les énergéticiens et les groupes de services aux collectivités étaient boudés par les investisseurs en fin d'année 2009. Les premiers sont pénalisés par la baisse de la consommation d'énergie des groupes industriels, tandis que les seconds subissent le repli des activités de traitement des déchets.

La valeur dans son secteur

Numéro deux mondial sur le marché des services environnementaux liés à l'eau, derrière Veolia Environnement. Troisième acteur mondial sur le marché des services environnementaux liés aux déchets derrière Waste Management et Veolia Environnement.

Comment suivre la valeur

Valeur défensive qui surpasse le marché dans un contexte boursier plus difficile ; Voir si les prévisions 2009 seront finalement bien réalisées.

Rémunération des actionnaires

Dividendes versés

0,65 euro par action

Taux de distribution des dividendes

59,6%

Taux de croissance du dividende par action

Non significatif

Rendement

4%

Estimation du prochain dividende par action

0,65 euro en 2009

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Services aux collectivités

Dans son étude annuelle " l'Observatoire européen des marchés de l'énergie ", Capgemini souligne l'impact exceptionnel de la crise économique sur le secteur des utilities. La consommation mondiale d'électricité et de gaz devrait baisser respectivement de 3,5% et 3% cette année. Selon l'étude, les acquisitions successives ont fragilisé la situation financière des dix principaux acteurs du secteur, dont la dette cumulée a bondi de 113% depuis 2006 pour atteindre 213 milliards d'euros en 2008. Les réductions de coût et les cessions d'actifs ont donc succédé à la croissance externe pour restaurer la flexibilité des intervenants. Les investissements ont également été revus à la baisse, au détriment des énergies renouvelables. La politique menée par EDF illustre bien cette tendance : après avoir réalisé une grosse acquisition en 2008, en rachetant British Energy pour plus de 14 milliards d'euros, c'est désormais le désendettement qui prime. Le groupe français espère se désengager au premier trimestre 2010 de son réseau de distribution en Grande-Bretagne, et en retirer 4 milliards d'euros.