CREDIT AGRICOLE renoue avec les bénéfices au quatrième trimestre

25/02/2010 - 08:53 - Option Finance

(AOF) - Crédit Agricole a publié un bénéfice net de 433 millions d'euros au quatrième trimestre, contre une perte de 309 millions d'euros sur la même période en 2008. Les analystes interrogés par Reuters attendaient en moyenne un résultat net légèrement supérieur, à 476 millions d'euros. Sur l'ensemble de l'exercice 2009, le bénéfice net ressort à 1,125 milliard d'euros, en hausse de 9,9% sur un an. Les provisions pour pertes sur le crédit se sont élevées à 1,288 milliard d'euros au quatrième trimestre, a précisé la banque verte, soit un recul de 20,2% par rapport à l'année précédente. Dans un communiqué, Georges Pauget, le directeur général de l'établissement, se félicite d'un résultat "sain et de bonne facture" qui démontre une "forte croissance des revenus". Sur le plan des perspectives, Crédit Agricole estime que les premières tendances de l'année 2010 confirment la bonne marche de l'ensemble des activités du groupe.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Performances et stratégie

Chiffre d'affaires

Au 30.09.2009 : 13.448 millions d'euros (+ 18,4 %) Au 30.06.2009, Produit Net Bancaire : 8.620 millions d'euros (+ 17,1 %) Au 31.12.2008, Produit Net Bancaire : 15.956 millions d'euros (-4,8%)

Résultats

Au 30.09.2009, Résultat brut d'exploitation : 4.431 millions (x 2,4 par rapport aux neuf premiers mois de 2008); Résultat net part du groupe : 692 millions (-48,1 %) Au 30.06.2009, Résultat brut d'exploitation : 2.656 millions (X 2,7 par rapport au deuxième semestre 2008); Résultat net part du groupe : 403 millions (-58,4%) Au 31.12.2008, Résultat brut d'exploitation : 3.321 millions d'euros (-18%); Résultat net part du groupe : 1.024 millions d'euros (contre 4.044 millions d'euros en 2007)

Prévisions

Pas de prévisions chiffrées.

Stratégie

Début 2010, le duo à la tête de Crédit Agricole SA (Casa) - son président René Carron et son directeur général Georges Pauget - sera remplacé. Cette évolution va dans le sens de la vision stratégique des caisses régionales, qui misent sur la banque de détail et souhaitent redimensionner la banque de financement et d'investissement. Le groupe a donc choisi de s'éloigner du modèle de banque universelle à la française. Ce recentrage vaut également sur le plan géographique puisque la Banque a choisi de se focaliser sur l'Europe et la zone Méditerranée. Elle a donc récemment décidé de se désengager de l'Uruguay.

Evènements financiers

Crédit Agricole a remboursé fin octobre les 3 milliards d'euros de titres super subordonnées (TSS) souscrits par la Société de prise de participation de l'Etat (SPPE). Au troisième trimestre, la Banque a passé une provision pour dépréciation du goodwill sur Emporiki pour un montant avant impôt de 485 millions d'euros, du fait des difficultés rencontrées par sa filiale grecque. Son retour à l'équilibre est espéré en 2011. Le pacte reliant la Banque à Generali concernant leur participation dans Intesa Sanpaolo a été gelé suite à un premier accord bloqué par les autorités italiennes. Generali et le Crédit Agricole détiennent respectivement 5,07% et 5,82% d'Intesa Sanpaolo. Les autorités italiennes estiment que le Crédit Agricole ne respecte pas son engagement de réduire sa participation à 2% cette année. Or le Crédit Agricole refuse de vendre à perte ses titres.

Forces et faiblesses de la société

Forces

- Fortes positions en France et en Europe dans la banque de détail; - Bonnes performances sur le troisième trimestre : l'établissement a dégagé un bénéfice net de 289 millions d'euros, supérieur aux attentes (même s'il est en retrait de 21% sur un an), en particulier grâce aux caisses régionales et aux performances de la gestion d'actifs; - La politique de contrôle des coûts, en autorisant un recul de 2,3% des charges d'exploitation, a permis le doublement du résultat brut d'exploitation, à 1,8 milliard d'euros sur la période; - Même s'il a diminué à 0.45 euro par action du fait d'un profit net en baisse, le dividende versé sur les résultats 2008 a représenté un fort taux de distribution (97%); - Son portefeuille d'activités est relativement équilibré ce qui limite les risques; - Le groupe a confirmé sa solidité financière sur les derniers mois. Compte tenu notamment de la réduction du profil de risque de la Banque de financement et d'investissement, le ratio Tier 1 de Crédit Agricole S.A. s'établit à 9,7% et le Core Tier 1 à 9,1% à comparer à 8% au 1er janvier 2009.

Faiblesses

- L'agence Standard & Poor's a abaissé la perspective de la note de la banque à négative du fait de l'impact plus important que prévu de la récession économique mondiale sur l'activité de banque de détail; - Le coût du risque a fortement augmenté sur les neuf premiers mois (quoique stabilisé sur le dernier trimestre) et pèse sur le résultat : il a été multiplié par 2,2 par rapport à la même période de 2008. Il est principalement concentré sur la Banque de détail à l'international (813 millions d'euros) et en particulier sur Emporiki, sur les Services financiers spécialisés (894 millions d'euros) et sur la Banque de financement et d'investissement, y compris les activités en cours d'arrêt (1.394 millions d'euros); - Le groupe a annoncé l'avance de nouvelles aides de 1 milliard d'euros à Emporiki pour renforcer ses fonds propres Tier-1. Celai constitue une mauvaise surprise : car cette annonce est intervenue moins de quatre mois après avoir réalisé une augmentation de capital de 850 millions; - Le nouveau cadre réglementaire proposé par le Comité de Bâle pourrait nuire à la Banque car les participations des banques dans les institutions financières pourraient être à l'avenir déduites à 100% du Tier One, contre 50% dans le régime actuel. Or Crédit Agricole SA (CA SA), qui détient une part importante du capital des caisses régionales devrait mobiliser deux fois plus de fonds propres qu'auparavant.

La valeur et son secteur

Principales activités

Banque de proximité en France (24% du Produit net Bancaire); Banque de détail à l'international (19%); Services financiers spécialisés (crédit à la consommation) (19%); Gestion d'actifs, assurance & banque privée (26%); Banque d'investissement et de financement (12%).

Le secteur

Le Comité de Bâle, qui vise à réformer le secteur bancaire, désire renforcer la qualité et la transparence du capital de base Tier-1 (noyau dur du capital), pour permettre aux banques de mieux absorber d'éventuelles pertes. Si, sous Bâle 2, les banques pouvaient ne détenir que 2% de capital rapportés à leurs actifs pondérés, les régulateurs surveilleront à l'avenir davantage la qualité des fonds propres retenus dans le calcul du Tier-1. Un nouveau ratio, dit d'effet de levier, sera introduit pour éviter un trop fort endettement des banques. Avant même de connaître précisément le niveau des exigences imposées par les régulateurs, un certain nombre de banques françaises ont récemment consolidé leurs fonds propres, à l'image de BNP Paribas, Crédit Agricole, Société Générale et BPCE.

La valeur dans son secteur

N°1 de la banque de proximité en France (28% de part de marché auprès des ménages); n°1 en Europe par les revenus de la banque de détail; parmi les leaders européens du crédit à la consommation; n°1 en France et en Europe en gestion collective; n°2 en France et 11e en Europe en assurance

Comment suivre la valeur

- En tant que valeur financière le titre est corrélé (i) à l'évolution des taux d'intérêt, (ii) au niveau de consommation et d'épargne des ménages et (iii) à l'état des Bourses mondiales; - Surveiller l'évolution du pacte liant la banque à Generali, les conclusions de l'enquête anti-trust ouverte par les autorités italiennes et les pénalités potentielles imposées au Crédit Agricole; - Suivre le rétablissement de la structure de bilan de la filiale grecque Emporiki car les mesures de redressement pourraient ne pas être achevées.

Rémunération des actionnaires

Dernier dividende versé

0,45 euro par action

Taux de distribution des dividendes

97 %

Taux de croissance du dividende par action

-59,5%

Rendement

4%

Estimation du prochain dividende par action

0,41 euro en 2009

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Finance - Banques

Le Comité de Bâle, qui vise à réformer le secteur bancaire, désire renforcer la qualité et la transparence du capital de base Tier-1 (noyau dur du capital), pour permettre aux banques de mieux absorber d'éventuelles pertes. Si, sous Bâle 2, les banques pouvaient ne détenir que 2% de capital rapportés à leurs actifs pondérés, les régulateurs surveilleront à l'avenir davantage la qualité des fonds propres retenus dans le calcul du Tier-1. Un nouveau ratio, dit d'effet de levier, sera introduit pour éviter un trop fort endettement des banques. Avant même de connaître précisément le niveau des exigences imposées par les régulateurs, un certain nombre de banques françaises ont récemment consolidé leurs fonds propres, à l'image de BNP Paribas, Crédit Agricole, Société Générale et BPCE. Ailleurs, DnB NOR, BBVA, Intesa, Unicredit, ont également fait appel au marché. Ces décisions font suite à la mise en place du calendrier établi lors du G20 de Pittsburgh, qui prévoit de définir de nouvelles règles sur la qualité et le montant des fonds propres l'an prochain, pour les appliquer d'ici fin 2012.