TECHNICOLOR va supprimer 625 postes dans le monde

01/04/2010 - 08:41 - Option Finance

(AOF) - Technicolor (ex-Thomson) a présenté un projet de réorganisation de son activité Grass Valley, afin d'adapter celle-ci à une conjoncture très dégradée. Ce projet, qui concerne toutes les grandes implantations de Grass Valley dans le monde (Allemagne, Japon, Pays-Bas, USA, France) comprend un plan de réduction de 25% des effectifs de Grass Valley au travers de 625 suppressions de postes dans le monde. Ce projet a été construit sur la base de la réorganisation opérationnelle de Grass Valley en trois activités distinctes : broadcast, têtes de réseau, transmission. Il sera soumis aux Instances Représentatives du Personnel dans les pays concernés. Les filiales concernées du Groupe ont réuni à cet effet depuis le début de la semaine les Comités d'entreprise aux Pays-Bas et en Allemagne, le Comité Central d'Entreprise de Grass Valley France et le Comité d'Entreprise Européen du Groupe, afin de leur présenter le projet de réorganisation nécessaire au retour à l'équilibre de Grass Valley dans une telle conjoncture économique Grass Valley est une activité en cours de cession, ne faisant pas partie du recentrage stratégique de Technicolor sur les services aux créateurs et distributeurs de contenu, a indiqué le groupe. Depuis la fin de l'année 2008, le marché mondial de la diffusion professionnelle sur lequel opère Grass Valley a enregistré une forte récession, de l'ordre de 30%, notamment en raison de la diminution des budgets chez les diffuseurs et des revenus publicitaires, a souligné Technicolor. Et d'ajouter, "Grass Valley, comme l'ensemble du secteur, est confronté à de sérieuses difficultés économiques, ce dont témoignent la baisse de son chiffre d'affaires de 31% entre 2008 et 2009, et les pertes s'élevant à 87 millions d'euros en 2009 (résultat avant charges financières et impôts et avant pertes de valeur)".

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Technicolor, marque d'une grande notoriété qui appartient à Thomson depuis début 2001 et qui jouit d'une forte notoriété, est le nouveau nom du groupe à compter du 1er février 2010. - Ce changement de nom crédibilise, selon les analystes, la stratégie du groupe français articulée autour des "services aux créateurs de contenu". - Le groupe bénéficie d'un profil diversifié suite à son repositionnement sur l'ensemble de la chaîne de l'image, au travers notamment de services aux créateurs de contenu et diffuseurs (studios de cinéma, diffuseurs de chaînes de télévisions, opérateurs télécoms...). - Le groupe bénéficie d'un des premiers portefeuilles de brevets au monde et d'une expertise technologique reconnue dans son domaine.

Les points faibles de la valeur

- Le changement de stratégie ne se matérialise pas encore dans les cours de Bourse. - Il s'avère difficile d'anticiper le rythme de déploiement de la révolution numérique ainsi que le modèle gagnant sur lequel elle va déboucher, ce qui crée un manque de visibilité sur le dossier. - Les spécialistes s'interrogent sur la capacité du groupe à renouveler son portefeuille de brevets et à développer ses propres innovations en dehors des opérations de croissance externe.

Comment suivre la valeur

-Le plan de restructuration financière a été approuvé en AG le 27 janvier 2010. La procédure de sauvegarde sera levée en février. Cela va permettre au groupe de réduire de 45% sa dette à 1,55 milliard d'eurps, et ainsi de se concentrer sur la gestion opérationnelle et son développement. Le groupe va procéder à une augmentation de capital et à deux émissions obligataires. - L'objectif est aussi de restaurer une structure d'actionnariat varié et stable. Certains analystes estiment que le Fonds d'investissement stratégique (FSI) pourrait s'inviter au tour de table. - Le titre est considéré comme une valeur dollar, du fait de sa forte exposition à l'Amérique du Nord (41% du chiffre d'affaires). Il est également sensible à la conjoncture américaine.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Electronique

L'activité du marché mondial de l'électronique grand public devrait rester stable cette année. C'est ce qui ressort des études menées par la Consumer Electronics Association (CEA) et l'institut de recherche GfK. Les ventes devraient se replier de 3% en Amérique du Nord et de 9% en Europe de l'Ouest. En revanche, elles devraient progresser de 10% en Chine, et de 9% dans le reste de l'Asie. Les consommateurs ont généralement tous les mêmes exigences : ils recherchent de l'Internet mobile, de la connectivité sans fil et un contenu différencié, par exemple les applications des smartphones. Les innovations séduisent également beaucoup. Ainsi, sur les cinq dernières années, la part de marché des téléviseurs à écrans LCD dans les ventes totales de l'industrie a bondi de 6% à 25%. En 2010, les dépenses des consommateurs occidentaux et asiatiques devraient atteindre le même niveau, pour représenter 36% chacune du total des ventes mondiales. A plus long terme, les spécialistes misent sur une forte hausse des dépenses des consommateurs asiatiques, qui devraient dépasser celles des consommateurs occidentaux.